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HOMMAGEBernard Lapasset, bien plus qu’un grand Bigourdan

Figure emblématique du rugby français et international, le Tarbais s’est éteint à l'âge de 75 ans, après avoir mené un dernier combat contre la maladie.
HOMMAGE - Bernard Lapasset, bien plus qu’un grand Bigourdan
Fidèle en amitié et à une certaine idée du rugby, comme son ami Pierre Camou, il avait des qualités humaines exceptionnelles qui en faisaient un homme de consensus et de dialogue. De quoi lui valoir une co-présidence pour la candidature aux JO de Paris 2024.

Les témoignages sont très nombreux, comme celui du Béarnais Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des JO : « Le fondateur de Paris 2024 s’est éteint hier. Bernard Lapasset était un dirigeant sportif hors norme. Epicurien, altruiste et bienveillant, je mesure la chance que j’ai eu de grandir à ses côtés. Sa disparition est une perte immense. Je pense très fort à sa famille ».
 
Bien que sillonnant le monde, Bernard Lapasset restait très attaché à sa Bigorre natale où il avait sa maison de famille, dans le village de Louit au Nord de Tarbes, où il était humble conseiller municipal. C’est là qu’il s’est éteint, entouré par son épouse, ses 3 enfants et leurs familles.
 
Ce solide deuxième ligne a également été un haut-fonctionnaire très apprécié aux Douanes. Mais, il a pris toute sa dimension dans les instances dirigeantes du rugby. Très discrètement au début, aux côtés d’Albert Ferrasse. Il a été le premier surpris en 1991, quand il fut propulsé à la tête de la Fédération française de rugby, sans même s’être porté candidat.

Très vite, il fit l’unanimité, ce qui lui vaudra d’assurer la présidence jusqu’en 2007, passant le flambeau au Basque Pierre Camou. Bernard Lapasset a alors pris les commandes de l’International Rugby Board (devenu World Rugby), jusqu’en 2016. Son rayonnement sur le rugby mondial a été remarquable, mais son plus grand bonheur aura été de décrocher la Coupe du monde de rugby 2007, au nez et à la barbe des Anglais. C’est à lui que l’on doit aussi la reconnaissance internationale du rugby à 7 et son entrée dans l’univers olympique.
 
Autre performance mondiale pour le Bigourdan, il a piloté de main de maître, avec Tony Estanguet la candidature de Paris au Jeux Olympiques de 2024. Outre sa force de conviction et sa ténacité, Bernard Lapasset a su faire jouer son carnet d’adresses mondial pour décrocher le graal en 2017. Il se retira ensuite, mission accomplie, en raison de la maladie qui commençait à le ronger.
 
Toujours très attaché à ses équipiers de rugby à la Fac, il était particulièrement fidèle en amitié, avec une grande simplicité et beaucoup de générosité. « C’était un très bon compagnon et il avait une classe naturelle qui imposait le respect. Sur le terrain, il était un vrai capitaine comme il l’était dans la vie. C’est là que son amitié avec Pierre Camou s’est forgée alors qu’ils étaient très différents ».

Tribun hors pair, Bernard Lapasset était toujours près de ses troupes et proche des clubs amateurs dans les territoires, là aussi avec une simplicité très appréciée. Au chapitre des anecdotes, le Bigourdan s’amusait à rappeler que son père lui avait dit : « Je ne sais pas ce que l’on va bien pouvoir faire de toi. Sûrement un douanier comme moi ».
 
En côtoyant les grands de ce monde, il avait emmagasiné une mine de petites histoires savoureuses et souvent improbables, comme cette scène lors d’un match du tournoi des 5 Nations, Outre-Manche. Le Bigourdan avait croisé Lady Di dans l’escalier entre l’espace VIP et la tribune officielle. Pendant quelques minutes, elle s’est mise à jouer avec ses enfants sans retenue, dans les coulisses du stade ; quelques secondes après, la famille princière s’installait impeccable dans les gradins. Bernard Lapasset aimait ces moments de vérité, sur le plan humain.

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