Hugo Viney-Thomas

Écarteur, on ne peut pas l’être toute sa vie. Un jour, il faut penser à sa reconversion. Beaucoup restent au contact des vaches, d’autres changent carrément de voie.

C’est le cas d’Hugo Viney-Thomas, originaire de Saint-Vincent-de-Tyrosse, que l’on connut à 17 ans en boléro détenteur du titre envié de champion de France, devenu dorénavant jardinier du stade vélodrome de Marseille, dédié… au football. Un autre monde.

Ce qu’il faut savoir…

Le voilà donc depuis cet été « adjoint du green keeper, ce qui en français signifie gardien de la pelouse sacrée, ce à quoi il se destinait depuis ses études au Lycée agricole de Neuvic, suivies d’un BEP travaux paysagers et une spécialisation en entretien de golf et de terrains de sports.

Ce qui n’a rien de facile, car il est notoire que nos pelouses sont loin de valoir les délicieux gazons anglais, qui pourtant subissent des intempéries autrement plus rudes que dans nos régions plus tempérées.

Pire encore, la nouvelle (et superbe) enceinte, à cause de la couverture du virage Sud, manque de lumière naturelle, d’où la mise en place de grandes rampes de 12 mètres de long et de 2 de haut, équipées d’ampoules reproduisant le spectre de luminosité. Ce que les spécialistes nomment la luminothérapie, autrement dit des séances intensives d’UV.

Mais l’affaire d’Hugo, c’est le gazon, qui est changé dès qu’il présente des signes de fatigue.

Il faut le sabler, le piquer, le drainer, vérifier que chaque bande est parfaitement plaquée, après quoi faut-il encore souffler l’herbe afin d’enlever les résidus de terre et le rendre dru et vert, en roulant et arrosant les 3.000 m2 de gazon pour favoriser l’enracinement.

Alors, Hugo tond, tond et tond tond. Fan de foot ? Pas sûr, car lorsqu’il assiste aux matchs de l’OM, il avoue être plus préoccupé par l’état de sa superbe moquette que par les dribbles de Gignac.

Comme quoi entre l’ « écart sur la feinte », figure mythique de la féria, et la feinte du footballeur, Hugo a désormais choisi.