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Kristøf Mishel revient avec un thriller gothique et fantastique en BD

A 58 ans, Jean-Christophe Morel, alias Kristøf Mishel est un voyageur infatigable à l’imagination débordante. Il est désormais basé à Gelos dans l'agglomération paloise.
Portrait de Kristof MishelDR- Editions Drakoo
L’auteur d’ « À la recherche de Mary Easterway » (éd. Librinova), un thriller énigmatique qui se passe dans les 1980, revient sous les traits d’un scénariste de bande dessinée.

Illustré par Béatrice Penco Sechi, « Les Damnés du grand large » (éd. Drakoo) est un savant mélange entre thriller historique, fantastique et un récit de pirate. Les éditons Drakoo, qui ont publié sa première BD, tentent de définir le style du scénariste gelosien : « À la croisée des univers de David Lynch et d’Agatha Christie, l’imaginaire de Kristøf Mishel est peuplé d'histoires étranges aux ambiances mystérieuses, de thrillers aux frontières du fantastique, d’énigmes impossibles ».

Quel est votre parcours ?

Kristøf Mishel - Une enfance solitaire, suivie de longues années de routard à sillonner le monde, des dizaines de métiers : barman, caissier, portier, commercial.. Pour l’anecdote, j’ai participé aux balbutiements d’Internet dans un garage de la banlieue de Vancouver à la fin des années 80 et j’espère assister à sa chute avant ma mort. Aujourd’hui, je vis à Gelos, aux pieds des Pyrénées.

Comment avez-vous rencontré les livres, les BD et le monde de l’écriture ?

K.M. - Quand j’étais enfant, au fond d’un long couloir, il y avait une armoire pleine de BD et de livres. J’y y ai rencontré Druillet, Bilal, Mézières, Gotlib, Giraud, Agatha Christie. S’en est suivie une déconnexion de vingt ans avec toutes formes de livres, jusqu’à ce que le besoin d’écrire jaillisse un matin. C’était comme l’eau d’une bouche d’incendie éventrée. Les étranges mécanismes du subconscient qui, d’un seul coup, lâchent les vannes pour délivrer un message. Depuis, j’ai plus écrit que je n’ai lu.

Quelles sont vos sources d’inspirations et quelles habitudes de travail avez-vous ?

K.M. - J’écris tous les jours, parfois une page, parfois dix. C’est un exercice que je fais en lâcher prise, cela permet au subconscient de mieux s’exprimer. Ça a des effets déroutants. Même si je poursuis l’intrigue que j’avais imaginée à la base, il arrive que des personnages surgissent pour interpréter un rôle inattendu que l’inconscient a parfaitement intégré à la trame. Je deviens spectateur de mes propres histoires. C’est jubilatoire.

Vous avez écrit « Les damnés du grand Large » avant « Mary Easterway ». Quelles sont les différences et les contraintes de ces deux types d’écritures ? 

K.M. - Je ne ressens pas l’écriture comme une contrainte que ce soit pour un livre, une BD, pour un scénario de cinéma ou de série. Les différents supports demandent une gymnastique cérébrale, différente mais passionnante. Dans tous les cas, ce sont des travaux qui nécessitent la présence de mes deux plus vieilles complices : persévérance et solitude. 

Pouvez-vous me raconter l’histoire derrière « Les Damnés du grand large » ? 

DR- Editions Drakoo

K.M. - L’intrigue des « Damnés du grand large » s’inspire beaucoup de mon vécu. C’est aussi le récit qui m’a reconnecté avec l’écriture et transformé le besoin d’écrire en envie de raconter des histoires. L’histoire qui se déroule au XIXe siècle, relate les péripéties traversées par l’équipage d’un bateau décimé par une étrange maladie. Le thriller peut être psychologique, labyrinthique, fantastique ou, dans le cas présent, onirique : c’est mon schéma narratif de prédilection et j’aime y mélanger les genres.

Quelles sont vos actualités, où peut-on vous retrouver ? 

K.M. - J’écris depuis très longtemps, mais ce n’était qu’un exutoire et tous mes scénarios atterrissaient dans un tiroir. J’ai plusieurs projets de BD que je vais soumettre mon éditeur, notamment une suite aux « Damnés du grand large ». J’ai aussi plusieurs manuscrits de thrillers que j’hésite à proposer aux éditeurs littéraires traditionnels. Je me demande si le livre est le support le plus adéquat pour ces récits. Il est probable que j’adapte ces histoires sous formes de scénarios pour des séries ou le cinéma.

Propos recueillis par Noémie Besnard

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