Le Pays basque est décidément à la pointe de la fabrication additive. On connaissait déjà la pépite Lynxter et ses imprimantes 3D polyvalentes, et on devrait maintenant apprendre à connaître Adaxis, qui après 5 années de recherche et de développement a mis au point un logiciel novateur permettant de reprogrammer n’importe quel bras robotique industriel… en imprimante 3D.
Adaxis associe les Français Henri Bernard et Guénolé Bras, ingénieurs Estia, et les Suédois Emil Johansson et Vasan Churchill. L’entreprise a été créée début 2021 avec l’appui de la plateforme Addimadour de l’Estia et de l’institut suédois Rise. Les deux binômes se sont rencontrés dans le cadre d’un projet de recherche collaboratif européen.
« Au cours des deux dernières décennies, l'impression 3D est passée d'une technologie de niche à une utilisation dans un large éventail d'industries, notamment l'aérospatiale, l'automobile, la marine et la construction. Aujourd'hui, les entreprises recherchent de nouveaux moyens abordables et efficaces d'exploiter cette technologie pour fabriquer des pièces plus grandes et plus avancées », explique l’entreprise, qui vient de lever plus d’un million d’euros de financement de pré-amorçage auprès d’EIT Manufacturing (organisme de l’European Institute of Innovation and Technology, affilié à l’UE), de Newfund Capital et du « catalyseur d’innovation » bordelais SkalePark, plus des subventions régionales.
Bien sûr, la reprogrammation de bras robotisés n’est pas une nouveauté en elle-même. La véritable nouveauté, c’est de faire cette reprogrammation sans s’arracher les cheveux, à l’aide d’un outil dédié et bien entendu de têtes d’impression 3D : « AdaOne couvre toutes les tâches nécessaires à la fabrication d'une pièce. De la génération de programmes à la supervision temps réel des procédés et à la simulation numérique multi-physique. Le logiciel est évolutif et peut programmer des robots de toute taille, permettant des volumes imprimables jusqu'à des dizaines de mètres cubes. Cette capacité donne aux entreprises le pouvoir de mettre en place une production locale, à la demande, de pièces hautement avancées, réduisant ainsi les besoins de stockage, de transport et de logistique ».
L’utilisation de cet outil ne pose aucune limite en termes de matériaux imprimés (métal, plastique, composites, béton) et « il est également possible d'effectuer la réparation des pièces endommagées en permettant le dépôt de matière sur les surfaces 3D existantes ». Plus loin, « les algorithmes propriétaires d'AdaOne pour les parcours d'outils multi-axes permettent la création de pièces qui ne pouvaient pas être fabriquées auparavant. De grandes pièces complexes peuvent être réalisées sans étapes d'assemblage et avec un minimum de déchets de matériaux ».
Voilà donc une idée bien prometteuse. Les fonds récoltés par les 4 ingénieurs devraient leur permettre de commercialiser leur solution dès cette année. L’entreprise estime à 2,7 millions de robots le parc de machines qui pourraient être ainsi reprogrammées.
Plus d’informations sur le site internet d’Adaxis
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