Loriane Llorca pratique le piano jusqu’à ses 19 ans, avant d’être bouleversée par la représentation de l’organiste Michel Bouvard, venu donner un concert à l’occasion de l’inauguration de la chapelle du conservatoire de Pau. Pour l’artiste béarnaise, c’est le déclic. Elle passe alors d’un clavier à un autre. « J’ai ressenti une émotion extraordinaire en l’écoutant. J’en avais les larmes aux yeux », confie-t-elle.
Cet instrument à vent produit des sons à l’aide d’un ensemble de tuyaux qui émettent un son unique grâce à un ou plusieurs claviers. Chaque orgue possède des caractéristiques uniques. Les organistes doivent donc avoir une grande capacité d’adaptation. « Je fais partie des rares musiciens à ne pas avoir mon propre instrument. Les organistes sont obligés de s’adapter à chaque instrument. C’est comme rencontrer une personne pour la première fois, on doit s’adapter à chaque orgue »,
La musicienne apprend à en jouer auprès de Jesús Martín Moro au Conservatoire de Pau. Elle poursuit son cursus à Toulouse auprès de Michel Bouvard, Stéphane Bois et Jan Willem Jansen. En 2016, elle poursuit ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans la classe d’Olivier Latry et Michel Bouvard.
De Pau à la Nouvelle-Orléans
Elle se perfectionne à la fin de son master auprès de Peter Van Dijk au Conservatoire d’Amsterdam. Titulaire d’une licence en musicologie de la Sorbonne, Loriane Llorca s’attache à défendre avec conviction un large répertoire allant de la Renaissance jusqu’à la création d’œuvres contemporaines. Elle développe actuellement un projet autour de l’orgue médiéval portatif.
Loriane Llorca (http://www.lorianellorca.com/) se produit en concert depuis maintenant 10 ans. Elle a sillonné les plus grands festivals, de France et d’Europe. Elle a ainsi pu jouer auprès de solistes et de grands ensembles, comme l’Orchestre National du Capitole de Toulouse ou l’Orchestre de Paris sous la direction de Daniel Harding ou Tugan Sokhiev. Lors de ses concerts, Loriane Llorca doit travailler sur l’orgue. À l’occasion d’une représentation dans la cathédrale de Chartres, l’artiste s’est retrouvée seule la nuit, il y avait un côté magique et une atmosphère si particulière, raconte-t-elle.
En 2017, Loriane Llorca remporte le Grand Prix ainsi que le Prix du public du Concours international Jean-Louis Florentz sous l’égide de l’Académie des Beaux-Arts. Deux ans plus tard, elle a obtenu la distinction « Young artist in residence » de la cathédrale Saint-Louis, de Nouvelle-Orléans, en Louisiane.
Faire sortir l’orgue de son cadre liturgique
Même si elle ne vit pas encore de sa passion, l’organiste ne cesse d'explorer les techniques et les instruments anciens pour élargir son répertoire, de la Renaissance aux œuvres contemporaines. Loriane Llorca regorge de projets afin de sortir son instrument de son cadre liturgique et le rendre accessible à tous et partout. Ayant réalisé son mémoire de master sur l’orgue portatif médiéval, la musicienne l’utilise lors de certains concerts pour être plus proche du public.
« C’est un instrument encore très peu joué et nous avons peu de sources historiques, il y a donc tout à redécouvrir et à créer. Un de mes amis joue du oud, nous avons un projet commun mélangeant les cultures de manière unique », explique celle qui vient d’être diplômée d’un master d'orgue (et d’une licence en musicologie, avant ça). Un parcours sans fausse note !
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