Il désigne ce cri ancestral utilisé par les bergers pour communiquer de part et d’autre des flancs de la montagne. Il correspondait également au signe de ralliement des gudaris lors de la bataille de Roncevaux. Aujourd’hui, il est l’expression de la joie extrême libérée lors d’un événement festif et convivial, à la manière des « youyous » des Africaines du Nord.
A Urcuray, un quartier d’Hasparren, on le célèbre tous les ans depuis 1990, lors du Championnat d’Irrintzina du Pays basque, grâce à l’initiative de jeunes d’Ursu Mendi. Ce sont eux, Auger Eliceiry en tête, qui ont décidé à cette époque de perpétuer la tradition. Et la chose ici est prise très au sérieux. Normal puisqu’elle porte en elle une facette de la culture et du patrimoine basques.
Ce sont donc une quinzaine de candidats et candidates de la région qui participent à ce championnat, dont les surprenantes sœurs Laplace. Marie, indétrônable depuis 2016, talonnée par sa sœur Sophie, qui ont reçu en cadeau les gènes de la voix maternelle.
Tous les prétendants au titre doivent convaincre le jury, qui apprécie l’Irrintzina selon plusieurs critères. L’attaque, la montée en puissance, la modulation, les variations, la durée –il peut durer jusqu’à 30 secondes-, la musicalité, la progression dans la sonorité et la chute du cri. Si, en plus, les émotions y sont sublimées, l’adhésion est totale.
On comprend mieux alors cette volonté commune de vouloir, sérieusement, préserver ce « cri » traditionnel, constitutif de la nature même du Pays basque.
Le vendredi 2 août, à partir de 20 heures, au fronton d'Urcuray.
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