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Le temps d’un Klein d’œil

À Lectoure, le créateur Michel Klein et Pascale Bresson Pitras, du magasin d’objets de hasard Peau d’Âne, ont ouvert un pop-up store à découvrir jusqu’à la fin du mois d’août.
Pascale Bresson Pitras et Michel Klein à genoux sur des photos de la boutique éphémère
Pascale Bresson Pitras et Michel Klein en pleine Riviera
Dans la cité lomagnole, le 66 de la rue Nationale traverse la saison estivale au rythme des inspirations du styliste parisien, qui prend autant de plaisir à habiller les maisons que les femmes.

La petite boutique, malicieusement rebaptisée pour l’occasion “Klein d’œil”, a commencé à s’afficher en noir et blanc, version Cocteau et Steinberg. Le mois suivant, elle portait les couleurs du parfum audacieux “Bloomsbury Group” de Vanessa Bell et Virginia Woolf. Aujourd’hui, elle affiche les allures verdoyantes de la Riviera, portée au 19e siècle par la passion des Russes découvrant la Côte d’Azur. Le tout dans une mise en scène et un décor cohérents.

À l’origine de ces transformations successives : Michel Klein, le créateur qui a fait ses premiers pas chez Yves Saint Laurent, avant d’évoluer chez Maud Frizon et Dorothée Bis puis de lancer ses propres marques, dont la dernière “Mimi Liberté” en 2017.

« Je viens ici depuis 25 ans aux alentours du 15 août, pour m’éloigner de Saint-Tropez. J’adore cette région, beaucoup plus préservée que la Provence-Côte d’Azur, et je trouve Lectoure super jolie, mais je l’ai connue vide. Un jour en plaisantant, j’ai lancé “On devrait ouvrir une boutique ici ! ”. J’étais client de Pascale depuis quelques années déjà, son magasin d’antiquités, Peau d’Âne, correspond bien aux choses que j’aime. Nous avons eu alors envie d’ouvrir ensemble quelque chose de différent » s’amuse Michel Klein.

Cette annexe de Peau d’Âne, située à quelques pas de là, sert justement de vitrine et de mise en scène à Pascale Bresson Pitras pour y exposer ses trouvailles chinées de part et d’autre. Le “quelque chose de différent” va y prendre ainsi des allures de boutique éphémère, et devenir un terrain de jeux laissant libre cours à la “bougeotte” du créateur, qui revisite avec son œil les trouvailles de son amie – ou encore ces tuiles du 18e siècle entièrement repeintes qu’il a lui-même récupérées -  pour littéralement les transformer.

« J’adore les choses éphémères ;  je déménage beaucoup, et je change sans cesse la décoration de mes domiciles. Ici, c’est comme un atelier d’enfant qui s’ennuierait un jour de pluie. C’est un énorme luxe d’avoir rencontré quelqu’un comme Pascale qui m’offre une vraie salle de jeux, sans aucune concession commerciale » poursuit Michel Klein avec enthousiasme. « C’est assez magique de travailler avec lui, c’est vraiment quelqu’un d’“extra-ordinaire”, on ne s’ennuie jamais ! » réplique Pascale en riant. 

Par ce côté changeant et insaisissable, il est préférable d’acheter un objet sur un coup de cœur, sans attendre, au risque de ne plus le retrouver quelques jours plus tard. « C’est comme un coup de foudre, si vous ne faites rien lorsqu’il arrive, vous passez à côté » souligne Michel, à juste titre.

Retrouvera-t-on cet esprit audacieux et ce vent de liberté frondeuse l’été prochain au 66 de la rue Nationale ? Pas si sûr. « C’est un peu comme une caravane, ici, ailleurs, sur la Lune ; ce sera autre chose, et en tout cas, jamais pareil ».

Pour l’immersion en pleine Riviera depuis la petite Toscane gersoise,  ce sera donc avant la fin du mois août. Après…

Marielle Fourcade

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