Il porte un nom bien connu des gastronomes, Darroze, mais lui fait dans le liquide ambré. Et quel liquide ! Celui des dieux, enfin des sybarites, ce qui est la même chose : l’Armagnac, dont il préside aux destinées depuis trois mois, en tant que président du Bureau national interprofessionnel de l’armagnac. Autrement dit, et pour faire court, le BNIA (y’a bon, bnia !)
« Il », c’est donc Marc Darroze, 47 ans, œnologue de formation, négociant d’armagnacs du même nom à Roquefort depuis vingt ans et aujourd’hui à la tête de l’entreprise familiale, son père Francis ayant fait valoir ses droits à une retraite méritée, quoique plutôt active.
Contentons-nous de relever qu’en décembre dernier, c’est un armagnac Darroze, le « Domaine de la Poste 1980 » qui a été élu meilleur spiritueux de l’année par notre confrère « Spirit Journal ». Voilà qui situe les choses et les personnes.
Désormais aux commandes du BNIA pour ces trois prochaines années, Marc entend sortir l’armagnac de sa période de torpeur, qui dure depuis trop longtemps et affiche clairement ses ambitions : en faire la référence des spiritueux artisanaux, malgré des quantités assez modestes. Un digestif Premium, en quelque sorte.
A cette intention, il entend se pencher sur les contrats triennaux de production et la rémunération des producteurs. Et sur le produit proprement dit, sur la qualité, en implantant de bonnes pratiques viticoles et d’assemblages. Sans oublier de valoriser les jeunes armagnacs.
Ce qui n’a rien d’aisé quand on connaît la virulence de la concurrence internationale, ses méthodes de marketing, son cash qui semble inépuisable et ses outrances publicitaires. A lui et à son équipe de mettre en avant des valeurs vraies : l’image artisanale de l’armagnac, les qualités qu’il porte depuis 700 ans : l’héritage, le patrimoine et l’ancrage dans une région bénie entre toutes pour son authenticité. En même temps que de vrais personnages, tel Marc Darroze.
Rien ne sera facile : la Chine consomme moins, la Russie a d’autres préoccupations. Quant au marché français, il tend vers la peau de chagrin, entre peur de la gueule de bois et alcootest. Mais les ventes de vodka résistent, tout comme celles du whisky ; le créneau existe, et ce n’est pas qu’une question de mode.
Il est question de proposer à l’avenir l’armagnac à l’heure de l’apéro (tel le whisky, qui se boit indifféremment avant ou après le repas).
On l’aura compris, ce ne sont pas les idées qui manquent. Ne reste plus qu’à les mettre en pratique. Bon courage, Marc !
https://vimeo.com/117034805
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire