Dans cette « petite Toscane », ils éprouvent un premier coup de cœur pour la ville, son patrimoine culturel, historique, sa douceur de vivre, mais aussi son dynamisme, et sa gastronomie.
Facétieux, Cupidon avait décidé ce jour-là de décocher une deuxième flèche, au moment où ils découvrent une imposante bâtisse du 18e siècle, laissée à l’abandon depuis près de trente ans. Il s’agit de l’ancienne Tannerie Royale, édifiée selon les plans de Pierre Racine en 1752, au pied même des remparts lectourois. En activité pendant près d’un siècle, avant de devenir distillerie, salle de cinéma, de bal, puis maison de retraite dans les années 80, elle est le dernier témoignage industriel local de l’époque.
En vente depuis 12 ans, l’intérieur est particulièrement délabré. Mais l’histoire est en marche, et le couple, de retour à la capitale, remue ciel et terre pour acheter le bâtiment avant tout autre acquéreur. « J’avais en tête l’envie d’avoir une maison dans laquelle exprimer mon style et réunir tous les savoir-faire que j’aime, et que je souhaite partager, mais sans trop savoir comment et où le faire. En fait, c’est le lieu qui a guidé le choix de ce projet, même si je nous n’avions pas du tout prévu de quitter Paris » raconte Christèle, qui travaille dans la presse magazine et la décoration depuis 25 ans.
En 2018, ils deviennent propriétaires des lieux, et s’attèlent à la tâche. Avec 1 500 m² environ, elle est immense ; à commencer par les travaux de toiture, de démolition des chambres de l’ancienne résidence, d’isolation en chanvre et enduits à la chaux, la réfection des 98 fenêtres…
De talentueux artisans locaux se succèdent dès fin 2019, et en deux ans à peine, la Manufacture Royale renaît sous forme de chambres d’hôtes haut de gamme, d’un gîte pour les marcheurs et d’une maison d’accueil pouvant recevoir jusqu’à quinze personnes, ainsi qu’une grande salle pour l’événementiel, des jardins et bassins privés...
Comme le souhaite Christèle, les espaces sont simples et chaleureux, les matériaux et techniques privilégiés dans une démarche éco-responsable, pour un résultat où se mêlent luxe et sobriété, traces du passé et tendances contemporaines, invitant à la poésie du moment.
L’enthousiasme des propriétaires est encouragé par les subventions accordées par la DRAC et le Fond Tourisme Occitanie. L’association “Vieilles Maisons Françaises Patrice Besse” vient également de couronner cette initiative, par un prix récompensant leur première acquisition d'un édifice de caractère.
L’ouverture de la totalité des logements proposés est prévue d’ici cet été. « Nos enfants sont grands et ont quitté le foyer. Mon mari et moi avons tout juste cinquante ans, c’était le bon moment pour nous lancer. J’aime bien dire que cette maison est “ma petite dernière” » s’amuse Christèle. Juste avant de rajouter en riant « mais elle est très exigeante !... »
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire