Clarisse Lacarrau est revenue au pays, après avoir parcouru le monde. Avant de créer sa société, baptisée Lalala Inc., elle a lancé et dirigé, BETC Los Angeles, sous l’impulsion de la puissante agence créative et d’Havas, pour développer « un nouveau modèle. Un catalyseur entre le monde du business et de la culture ». Sa vision stratégique a fait merveille à LA.
Votre démarche professionnelle ?
Clarisse Lacarrau – Le vrai nom de ma démarche, de ma méthodologie, c’est « fix the future ». J’interviens pour faire, en quelque sorte, de l’ostéopathie stratégique, pour voir ce qu’il y a à faire pour donner du futur aux marques, aux artistes, aux projets… J’ai été patronne de la stratégie chez BETC avant d’aller monter une structure à Los Angeles. Quand je suis rentrée, j’ai choisi de me positionner sur le futur à faire émerger. Mais, j’ai aussi d’autres projets comme la création avec l’écrivain Mathieu Terence, d’une revue artistique SATORI, qui sort en septembre prochain.
Vos attaches ici ?
C. L. - Mon attache avec le Pays Basque, c’est mon amoureux. Quand j’ai quitté les Etats-Unis, la vie m’a fait dire qu’il fallait que je revienne par là. « Par là », parce que je suis née à Orthez et que ma famille était du pays. Mon oncle avait un restaurant, l’Auberge du Bousquet à Labatut qui a eu son petit moment de gloire dans les années 1980-90. Et je l’accompagnais parfois, le samedi matin, au marché de Bayonne. J’ai passé une bonne partie de mon enfance à Biarritz et dans les terres. Je n’étais pas revenue depuis 20 ans, assez bizarrement. Il a fallu que je fasse le tour du monde pour me retrouver ici à nouveau. C’est marrant la vie !
Comment avez-vous été captée par le festival ?
C. L. – Jérôme Pulis, Guillaume Pépy et Anne-Florence Schmitt m’ont appelé fin décembre 2021. Ils se posaient des questions sur le positionnement, sur la manière de rendre ce festival pertinent face aux 350 autres développés chaque année. Ils m’ont sollicité pour faire une recommandation stratégique pour proposer un festival qui change la donne, qui change les choses : une grande ambition. Je suis revenue vers eux avec une préconisation la plus rationnellement et la plus objectivement pertinente autour de la jeunesse.
Plus précisément ?
C. L. - Si l’on voulait vraiment changer les choses, il ne suffisait pas d’être dans une démarche de « combat », il fallait juste laisser la place à la jeunesse, sous toutes ses formes. C’est à dire qu’elle soit à la manette, en tant que jury et en tant que sujet… alors, on allait voir émerger naturellement le futur. Quand je suis revenue avec cette recommandation, elle a emballé les membres fondateurs et ils m’ont proposé de participer à l’aventure. Je n’ai pas hésité.
C’est votre premier festival ?
C. L. - Oui et non. J’avais déjà monté des festivals dans la musique, mais, jamais je ne m’étais impliquée dans un tel festival, dans une ville avec la multiplicité de ses acteurs. C’est très intéressant.
L’ambiance au niveau du groupe ?
C. L. - C’est vraiment une équipe incroyable, dans le sens où rien n’aurait dû nous amener à travailler ensemble. C’est un peu The Avengers, et je pourrais vous dire qui est qui, avec chacun ses super-pouvoirs. J’aime cette équipe, elle m’amuse. Je nous trouve vraiment à part. Ce qui m’a surpris, c’est de voir comment on s’est retrouvé à partir comme des flèches sur un projet pareil. Moi, ça m’emballait beaucoup de contribuer à donner un tel évènement à Biarritz. Ça m’excitait aussi d’offrir une contre-proposition dans le domaine du festival de cinéma qui, au fond, n’a pas été beaucoup challengé. En venant de Los Angeles, j’aimais bien l’idée que ce renouveau du « festival de cinéma » se passe à Biarritz.
Enrichissant ?
C. L. – Très. On a tous mis la main à la pâte en travaillant ensemble. Il y a de belles synergies. J’ai beaucoup travaillé avec Jérôme qui, j’en profite pour le dire, est et a été incroyable. C’est l’âme du festival, il est clé, il est inspirant, il est solide et il va vite. C’est super de travailler avec lui. Personnellement, j’ai appris plein de choses, j’ai rencontré plein de gens et ça m’a donné envie de donner toute mon énergie à ce projet.
Vos missions ?
C. L. - En fait, sur les sujets de stratégie, je me suis appuyée sur mon expertise, en étant celle qui appelle à la vigilance quand c’est nécessaire. Quand vous faites une création, tout au long du process, il y a plein de moments où l’on peut perdre le Nord, normaliser, ou encore dévier de l’idée, c’est tout à fait naturel. Parallèlement, j’aide à la communication, c’est mon métier et je travaille sur le off du festival. Ça m’a passionné de rencontrer tous ces jeunes Biarrots qui font à l’année plein de choses pour que la ville bouge culturellement. C’est un vrai plaisir de monter le festival off avec eux et de créer quelque chose en synergie avec Nouvelles Vagues.
Des satisfactions, déjà ?
C. L. - Ce que je trouve fou, c’est qu’on ait réussi. Je mesure ce que l’équipe a réussi à faire, dans le temps imparti. C’est assez émouvant, pour tout vous dire, de voir qu’une intuition stratégique sur la jeunesse et le cinéma, se vérifie avec ce festival qui prend corps. Après, ce qui est passionnant, c’est de travailler étroitement avec la Mairie, tout en ayant une espèce d’élasticité entre des partenaires comme Chanel, le monde du cinéma, le off du festival… c’est une belle expérience, une grande chance.
Un coup de cœur à Biarritz ?
C. L. – La dolce vita océanique. Elle est assez géniale, elle donne envie de déambuler : les ivresses bizarres de Biarritz. En ce moment, ma petite marotte, c’est la Plaza Berri, j’adore dans ce lieu magnifique et son restaurant Ardi Beltza, je vais souvent au café des artistes aussi, un qg.
Informations et réservations concernant le Festival international du film de Biarritz, Nouvelles Vagues.
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