Inspirateur et fondateur de cet évènement, il a notamment dirigé la communication internationale des parfums Christian Dior et travaillé avec de nombreux talents et réalisateurs prestigieux tels que Wong Kar-wai, Jean-Baptiste Mondino, Jean-Jacques Annaud, Sofia Coppola, David Lynch...
Vos attaches ici ?
Jérôme Pulis – Très fortes. J’ai grandi à Biarritz et j’y ai fait mes études. C’est vraiment ma ville de cœur, et du côté de ma mère, toute la famille est basque. Je suis ensuite parti pour travailler à Paris, ayant été pris dans une grande entreprise. Mais, je suis toujours revenu ici malgré une vie professionnelle qui m’a amené aux quatre coins du monde.
Comment a germé l’idée de créer un festival ?
J. P. - En fait, ça s’est passé pendant le premier confinement, un petit peu avant même. L’idée a surgi pour différentes raisons. Cette ville est magnifique, ce n’est pas nouveau. Il y a déjà des festivals de qualité, c’est un point très important. Alors pourquoi ne pas aller encore plus loin et créer un grand événement culturel international capable d’attirer des gens venant des Etats-Unis, d’Asie, du monde entier et qui ne connaissent pas spécialement la région et Biarritz ? Avec la capacité d’accueil de la ville, la qualité des hôtels, l’ambiance très sympathique… tout me semblait réuni pour lancer cette belle aventure.
La Ville a soutenu le projet ?
J. P. – Tout de suite et de manière formidable. Dès que j’en ai parlé à la maire, Maider Arostegui, elle a été enthousiaste. D’autant plus quand il a été question de centrer le festival sur la jeunesse et la nouvelle génération. Elle a notamment souligné le fait qu’il y a beaucoup de jeunes à Biarritz, que l’on ne voit pas assez, et que c’est bien de faire des choses pour eux et autour d’eux. Elle nous a donné rendez-vous quelques mois plus tard pour affiner le projet et donner le coup d’envoi.
Comment avez-vous constitué l’équipe ?
J. P. – J’ai commencé rapidement à m’entourer pour mettre en place un collectif efficace et de qualité. La première personne que j’ai appelée, c’est Anne-Florence Schmitt, qui dirige Madame Figaro, parce que je m’entends bien avec elle et qu’elle connaît parfaitement le cinéma. On a beaucoup discuté. J’ai ensuite contacté la jeune et talentueuse Ana Girardot, avec laquelle j’avais déjà eu l’occasion de travailler sur un autre projet. Puis, on a formé un premier Bureau, avec également notamment Guillaume Pépy, Clarisse Lacarrau, Elisha Karmitz.
Le thème de la jeunesse s’est imposé…
J. P. – En fait, nous avons pris le temps de venir à Biarritz pour faire un gros brainstorming, ensemble. Le thème de la jeunesse, au point où il est arrivé aujourd’hui, a été vraiment une idée collective. On a tous considéré qu’il était important à de nombreux points de vue, que ce thème était super. On a regardé partout, il n’existe pas, il est unique en France mais également dans le monde. Il n’y a aucun festival qui consacre le thème de la jeunesse. On ne parle pas de premier ou de deuxième film. On parle vraiment de mettre en avant la nouvelle génération, jugée par les jeunes, et donc de lui donner ainsi le pouvoir.
Fier de votre groupe ?
J. P. – Il est très complémentaire et très créatif. On a tous une expertise, certains sont plus sur la créativité et la communication, d’autres dans le fond ou dans le cinéma... Bien entendu, il nous restait à trouver une déléguée générale. Anne-Florence et moi avons rencontré Sandrine Brauer pour la questionner sur le festival. On ne la connaissait pas et nous avons abordé avec elle différents sujets, nous avons parlé de la parité et de la diversité dans le cinéma parce que Sandrine est à l’origine du collectif 50/50. Après deux bonnes heures, il nous a semblé évident de lui proposer d’être déléguée générale. Elle était complètement interloquée. Elle n’a pas dit non. On s’est revu quelques jours après et elle a accepté. C’est génial parce que Sandrine est une personne formidable, productrice indépendante, qui a un vrai point de vue sur le cinéma et qui en plus est très engagée. C’est important pour nous, parce que cet évènement destiné à la nouvelle génération est obligatoirement un festival engagé.
L’ambiance ?
J. P. – On a formé une petite équipe autour de Sandrine et moi, à Paris et à Biarritz. Cela se passe remarquablement bien. On travaille dans la joie. C’est important parce que dès le début nous voulions faire des choses qui nous plaisent, créatives, nous voulions apporter quelque chose à la société et que cela se passe dans la bonne humeur. Nous ne nous connaissions pas pour la plupart. On a tous appris à travailler ensemble et c’est marrant parce que cela se passe intelligemment bien. On est à 8 jours du festival, alors on est stressés, mais tout va bien. Peut-être parce qu’on est tous différents, parce qu’on a envie que ça marche, parce qu’on est passionnés… C’est une aventure extraordinaire et la création d’un festival est une première pour nous tous.
Comment gérez-vous votre emploi du temps ?
J. P. – Je vais être transparent : j’ai dû vraiment arrêter toute autre activité pour me consacrer totalement au festival. Il se trouve qu’après avoir travaillé 16 ans chez LVMH, j’ai quitté Dior en fin d’année dernière pour basculer sur le festival, bénévolement. Les autres continuent leurs activités, mais Sandrine et moi nous sommes à 100% sur Nouvelles Vagues.
Le thème s’avère un choix judicieux ?
J. P. – Absolument. Plus on est dedans, plus c’est une évidence. Ensuite, on enregistre énormément de soutiens. Et si on regarde le festival sous l’angle de sa construction financière, les retours des partenaires privés sont excellents avec de grands groupes comme Chanel, Canal+, BNP-Paribas, Axa, Engie. Le thème de la jeunesse les intéresse, ils trouvent notre approche novatrice… Au-delà de cette première édition, ils ont envie de nous suivre longtemps. C’est très important parce que nous voulons bâtir un très beau festival et l’installer dans la durée.
Un coup de cœur personnel sur Biarritz ?
J. P. – La Côte des Basques, mais aussi le Carlina. J’y suis venu 12 ans, quand je n’avais pas encore de maison à Biarritz. J’adore cet hôtel des années 1970 qui n’a pas bougé, dans le style des surfeurs de l’époque avec vue sur la mer et sur cette superbe Côte des Basques.
Aux commandes du festival
Le Bureau
Jérôme Pulis (président), Guillaume Pépy (secrétaire général), François-Xavier Menou (trésorier), Ana Girardot, Elisha Karmitz, Clarisse Lacarrau, Anne-Florence Schmitt, Rosalie Varda.
Le Conseil d'administration
Audrey Azoulay, Carole Bienaimé Besse, Claire Borotra, Rachida Brakni, Lorenzo Chammah, Grégoire Chertok, Lee-Ann Curren, Patricia Goldman, Elsa Heizmann, Véronique Rampazzo, Elisabeth Tanner.
Réagissez à cet article
Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire