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NOUVELLES VAGUESLili Hinstin : une programmation pour ne laisser personne indifférent

PresseLib’ poursuit son immersion dans l’aventure de la création du Festival international du film de Biarritz. Coup de projecteur sur la sélection avec Lili Hinstin…
NOUVELLES VAGUES – Lili Hinstin : une programmation pour ne laisser personne indifférent
Lili Hinstin, directrice artistique au Festival de Locarno
Après le témoignage de Jérôme Pulis, président de cet événement ambitieux dédié à la jeunesse, puis ceux de Sandrine Brauer, déléguée générale, et de Clarisse Lacarrau, avec sa vision stratégique… entrée dans les coulisses de la programmation.
La Villa Médicis à Rome

Du 28 juin au 2 juillet, Nouvelles Vagues va permettre à un large public de se faire plaisir avec une trentaine de films à découvrir autour du thème de la jeunesse. Un thème qui parlera à tout le monde, à toutes les générations. Rencontre avec Lili Hinstin, directrice de la programmation.
 
Comment être-vous entrée dans l’univers du 7e art ?
Lili Hinstin -
Je suis devenue programmatrice de cinéma un peu par hasard, parce que c’est un métier pour lequel il n’existe pas vraiment de formation. Je me suis retrouvée à programmer la salle de cinéma de la Villa Médicis à Rome. En rentrant d’Italie en 2009, j’ai commencé à travailler pour des festivals : programmatrice et directrice adjointe du Festival international Cinéma du Réel (au Centre Pompidou à Paris), de 2010 à 2013 ; déléguée générale du Festival Entrevues à Belfort pendant 6 ans ; puis, directrice artistique du Festival de Locarno. Actuellement, je suis revenue à Rome pour diriger la programmation du nouveau Festival de la Villa Médicis, lancé en 2021, et donc j’assure cette même mission pour Nouvelles Vagues à Biarritz.

Lili Hinstin, entourée des deux autres membres du comité de sélection

Des attaches au Pays Basque ?
L. H. –
Non, pas particulièrement. En fait j’ai découvert Biarritz, il y a très très longtemps à travers le cinéma justement, et à travers un autre festival, le Fipadoc. Par contre, c’était très important pour moi que dans le comité de sélection, il y ait quelqu’un qui soit vraiment d’ici et qui apporte ainsi un regard de l’intérieur pour la sélection des films. C’est ainsi que j’ai engagé un jeune cinéaste basé à Biarritz, Eduardo Carretié.
 
Votre ressenti sur le thème ?
L. H. -
Le thème, c’est comme une contrainte plutôt ludique pour la sélection des films. On la croise avec d’autres contraintes. Par exemple, pour la compétition internationale, on doit choisir des films de l’année. Certains films vont être montrés pour la première fois, d’autres arrivent directement du Festival de Cannes pour être présentés au public de Nouvelles Vagues… Tous évidement sur la thématique de la jeunesse. Ce que je trouve intéressant, c’est que ce thème raisonne vraiment pour tous les spectateurs, de tous les âges. Pour les jeunes, il y a à la fois un miroir et une ouverture sur le monde, à travers la représentation de jeunes en Chine, au Sénégal, en Espagne… Ils auront, je l’espère, une excitation particulière à voir leur propre génération représentée dans d’autres contextes et dans d’autres endroits du monde.
 
Et pour les moins jeunes ?
L. H. -
Pour le reste du public, on souhaite déclencher un mouvement, une vibration… en voyant cette jeunesse, en retrouvant des choses par lesquelles il est passé et des sensations qu’il a déjà connues : des expériences, de la découverte, de la construction comme on a chacun pu la vivre. C’est l’occasion de faire raisonner son propre passé, tout en activant la question de notre futur. Les générations d’aujourd’hui que l’on voit à l’écran, avec des cinéastes contemporains, vont être les acteurs de notre futur, du futur de notre planète. C’est passionnant !

Le fil conducteur de la programmation ?
L. H. -
Au-delà du thème de la jeunesse, qui a été le fil conducteur le plus important pour réunir tous ces films, j’ai essayé de trouver un positionnement avec des propositions de cinéma très fortes à chaque fois, mais avec une grande variété de tons et de styles. On pourra passer de la comédie potache à l’américaine, au drame psychologique. Avec des films toujours très accessibles pour le public. On pourra découvrir une trentaine de films, avec une programmation à la fois resserrée et éclectique. Le public aura l’opportunité de voir plein de façons différentes de faire du cinéma.
 
Des exemples ?
L. H. –
Il y aura des propositions très cinéphiles comme celle de Wang Bing (samedi 1er juillet), l’un des cinéastes chinois contemporains les plus importants aujourd’hui. Il était à Cannes, avec ce documentaire qui était le seul en compétition officielle. La difficulté est qu’il dure 3 heures 35, c’est une proposition radicale mais qui reste extrêmement accessible, pas du tout hermétique, sur les ateliers de confection en Chine : une succession de portraits de jeunes gens qui fabriquent les vêtements que nous portons en Europe. Inversement, il y a des propositions très ouvertes sur le grand public comme « Une année difficile », le nouveau film d’Olivier Nakache et Eric Toledano. Les réalisateurs d’Intouchables seront présents à Biarritz, avec les acteurs Jonathan Cohen et Mathieu Amalric. Ou encore comme le film de clôture, « Le Théorème de Marguerite » d’Anna Novion avec Jean-Pierre Daroussin.
 
Il y en aura donc pour tous les goûts…
L. H. –
Oui. Et j’espère que la programmation permettra de créer des passerelles entre les différentes catégories et générations de spectateurs. J’espère que les plus cinéphiles prendront plaisir à voir le nouveau film de Nakache et Toledano parce que c’est une comédie extrêmement bien écrite et hilarante. Et j’espère que les amateurs de NaKache et Toledano auront la curiosité et l’envie de découvrir les 8 films de la compétition internationale.

Qui s’est occupé de la programmation ?
L. H. –
Nous sommes trois au Comité de sélection. Comme c’est un festival sur la jeunesse et que moi-même j’ai 45 ans – je ne suis pas vieille mais je ne suis pas jeune – je me suis dit qu’il était essentiel d’avoir un regard transgénérationnel pour choisir les films. En plus de moi, il y a donc le Biarrot Eduardo Carretié (32 ans) et Emmanuel Mayemba (22 ans). On représente trois générations permettant d’intégrer la jeunesse dans le regard sur les films et dans les choix.
 
Des réactions avant l’ouverture du festival ?
L. H. –
Je suis très heureusement surprise par ce que j’entends. Je suis curieuse et il me tarde de voir ce que le public dira sur les films. Evidemment, les films ne peuvent pas plaire à tout le monde. C’est impossible. Par contre, on a choisi des films qui ne laisseront personne indifférent. Ce ne sont pas des projections où les gens vont sortir en disant : « ah ouais ».., « bon ok… ». Pour le moment, on constate que la proposition suscite de la curiosité et de la bienveillance. On sent une envie de découverte mais aussi de prendre du plaisir.
 
Un coup de cœur à Biarritz ?
L. H. - 
Je suis aussi au bord de la mer, puisque j’habite à Rome cette année. Mais ici, l’océan c’est autre chose. La Côte des Basques, c’est une émotion très intense de lumières et de paysages.

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