Sandrine Brauer est une référence dans l’univers du 7e Art. Productrice indépendante de longs métrages internationaux, de fictions et de documentaires, elle a eu les honneurs des plus grands festivals, avec notamment : « Tous au Larzac », Sélection officielle au Festival de Cannes et César du Meilleur documentaire ; « Chacun son cinéma », film anniversaire du 60eme Festival de Cannes ; « Gett - Le procès de Viviane Amsallem », Quinzaine des Réalisateurs et en lice pour l'Oscar et les Golden Globes ; « Je Danserai si je veux », Prix du public à San Sebastian.
Au-delà de sa société de production, En Compagnie des Lamas, Sandrine Brauer est co-fondatrice du collectif 50/50, qui œuvre pour l'égalité des chances, la parité et la diversité dans le cinéma et l'audiovisuel.
Que représente le Pays Basque pour vous ?
Sandrine Brauer - Des souvenirs d’adolescence, avec des amis, avec mon frère qui faisait du surf. Entre bonheurs simples de vacances et images de lieux mythiques.
Comment avez-vous rejoint le festival ?
S. B. – Mon ancrage dans le cinéma en tant que productrice, mais aussi mon engagement pour créer et développer le collectif 50/50, ont amené la rencontre avec Jérôme Pulis. Je crois qu’il avait en tête de chercher quelqu’un qui puisse être son complément. Nous avons, l’un comme l’autre, une dimension internationale, mais pas sur les mêmes métiers. Le courant est passé.
Vous ne vous connaissiez pas avant ?
S. B. – Pas du tout. Et pourtant, nous fréquentons les mêmes hauts-lieux du cinéma, comme Cannes. Nos routes ne s’étaient pas encore croisées : Jérôme Pulis était au carrefour entre cinéma, mode et luxe, tandis que j’étais plutôt dans le côté des films, red carpet et industrie. Notre rencontre s’est faite autour de nos compétences, de nos métiers… une découverte mutuelle. Avec les autres fondateurs, Jérôme m’a invité à cette incroyable aventure, complètement folle. Et voilà… J’ai accepté la mission de déléguée générale pour les accompagner dans la création de ce festival.
Le thème était déjà arrêté ?
S. B. - Pas complètement. Plusieurs personnes sont venues apporter leur contribution et participer aux réflexions. L’idée principale était d’imaginer un festival utile. Et pour cela, il fallait un contenu fort, savoir à qui on voulait s’adresser et ce que l’on devait raconter… Nous ne voulions pas d’un événement trop centré festif et red carpet, mais d’un festival donnant envie à la population locale de s’en emparer, et amenant la profession à souhaiter en parler.
C’est-à-dire ?
S. B. - Une fois qu’on a choisi la thématique autour de la jeunesse, on est allé chercher tout ce qui pouvait la mettre en lumière à travers un festival de cinéma, avec les fondateurs et Clarisse Lacarrau. Comment décliner la jeunesse ? comment composer un jury pertinent par rapport à ce positionnement ? comment donner la parole aux jeunes ? quelles initiatives prendre autour ?... Ainsi Jérôme a proposé à l’école Boule de faire un trophée. On a créé un jury international d’artistes de moins de 35 ans, un autre avec des étudiants en école de cinéma, mais aussi celui formé de jeunes bénéficiaires du Pass Culture.
Emploi du temps chargé ?
S. B. - C’est complètement fou ! J’ai l’habitude de produire des films, de coordonner les corps de métiers, de gérer la montée en charge… Les films sont quelque part tous différents, mais les processus se ressemblent. Je n’avais jamais fait de festival : quelle expérience ! Les uns comme les autres, au-delà de nos compétences respectives, on découvre ensemble et on s’enrichit mutuellement.
Les équipes au diapason ?
S. B. – Oui, totalement et incroyablement. Au début, nous étions 3 avec Jérôme Pulis et la coordinatrice, puis Lili Hinstin nous a rejoint pour la programmation. Maintenant, nous sommes une quinzaine. Dans l’équipe, il y en a qui viennent de Paris, d’autres qui habitent ici, avec des compétences et des approches différentes et complémentaires. Parallèlement, il faut souligner que l’on a été très bien accueilli par la Ville et que tout se passe parfaitement : ils sont à l’écoute de nos besoins, et nous sommes à l’écoute de ce qu’ils attendent du festival.
Des retours sur le thème ?
S. B. - Plus on travaille sur cette thématique, plus elle nous plaît, plus elle prend du sens. On mesure concrètement qu’il y a une attente à travers nos différents interlocuteurs, que ce soit au niveau des écoles et des lycées, ou des personnes avec lesquelles on discute, avec les associations, mais aussi avec les professionnels du cinéma, ou encore les partenaires publics ou privés. On sent bien qu’il y a un vrai appétit autour du pouvoir à donner à la jeunesse.
A plein temps ici ?
S. B. - Ah oui. Après le Festival de Cannes, j’ai passé quelques jours à Paris avant de m’installer à Biarritz avec l’équipe. La charge de travail est énorme, mais nous sommes portés par une formidable énergie, par l’envie de réussir ensemble, par le côté exceptionnel de cette aventure. Ce qui me frappe aussi, c’est la bienveillance qui règne autour de nous et la curiosité qui s’aiguise à l’approche de cette première édition. De notre côté, on est impatient de découvrir la sélection concoctée par Lili, et surtout de voir comment le public va la percevoir.
Confiante ?
S. B. – Avec l’expérience de nos deux grandes sœurs, le Latino et le Fipadoc, on sait qu’il y a un appétit pour les projections de films. Ça c’est chouette ! Après, je me dis que l’on a de la chance que personne n’ait auparavant traité de la jeunesse comme nous le faisons. Alors oui, je suis confiante !
Votre coup de cœur sur Biarritz ?
S. B. – Comme Jérôme, j’adore la Côte des Basques, mais j’ai un faible pour la place du marché, avec son environnement, ses bars, son ambiance… une forme de dolce vita comme on n’en voit presque plus. Comme un air d’utopie…
Informations et réservations concernant le Festival international du film de Biarritz, Nouvelles Vagues.
Demain, rencontre avec Clarisse Lacarrau
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