Trop, c’est trop. La hausse du gazole non routier (GNR) est la goutte qui fait déborder le vase. Mais, il y a aussi la chape de plomb des normes imposées par Bruxelles qui vient se rajouter à celle des contraintes administratives bien de chez nous. Il y a la flambée de nombreuses charges et la concurrence déséquilibrée qui vient de l’extérieur, y compris de l’Ukraine. Il y a les interdictions d’utiliser certains produits quand nos voisins ne s’en privent pas. Il y a le problème des retenues d’eau et l’impossibilité de la stocker. Il y a … Il y a… La liste est bien longue, beaucoup trop longue.
Et l’on ne parle même pas des multiples aléas qui rendent naturellement cette profession vulnérable. Des catastrophes naturelles aux maladies, les paysans sont, en plus, régulièrement soumis au crève-cœur de la destruction de leurs cultures ou de l’abattage de leur cheptel. D’un seul coup, ils peuvent perdre les plantations menées avec passion et leurs animaux élevés avec amour.
Tout cela s’accompagne d’un agri-bashing révoltant. Les paysans qui nous nourrissent sont devenus de véritables boucs émissaires, du bien-être animal, du réchauffement climatique, etc. Alors qu’ils s’adaptent en permanence à des contraintes de plus en plus lourdes, mieux qu’aucune autre profession, on ne cesse de les montrer du doigt.
Résultat, le nombre de suicides ne cesse d’augmenter. Plus de deux par jour !
Pourtant, malgré tout cela, le secteur agricole-agroalimentaire reste un fleuron de notre économie et une locomotive du commerce extérieur. Avec 10 milliards d’euros, il est le 3e plus gros contributeur à la puissance exportatrice française, après l’aéronautique (23 milliards) et les parfums et cosmétiques (12 milliards).
Alors, il est temps d’arrêter de les décourager. C’est une urgence humaine qui touche 500.000 agriculteurs, mais qui concerne aussi tout le monde rural français, dans nos petites communes et nos villages.
La révolte gronde. Elle a son épicentre chez nous, en Bigorre, dans le Gers et en Haute-Garonne. Elle pourrait faire tâche d’huile si on continue à les bercer de promesses, au lieu de leur apporter des réponses concrètes pour leur permettre de se nourrir, de nous nourrir, sans être assommés d’exigences, de contraintes, de critiques, d’accusations…
Ces derniers mois, les paysans ont lancé une campagne spectaculaire : « On marche sur la tête », en retournant les panneaux d’entrée des communes de nos régions. Aujourd’hui, parce qu’ils ne sont toujours pas entendus, ils sont obligés d’aller plus loin en bloquant des routes et des autoroutes.
Alors, oui, soutenons-les, jusqu’à ce que l’avenir de nos paysans soit véritablement pris en compte, jusqu’à ce qu’on arrête aussi de les mal traiter.
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