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FOCUSLe moustique tigre, un dangereux résident dans les Pyrénées-Atlantiques

Déclaré implanté de façon irréversible sur le territoire depuis 2015, le moustique tigre continue son développement entre le Pays basque et le Béarn. Une invasion que les organismes publics cherchent à contenir, pour des raisons de santé...
Un moustique tigre sur un doigt humain.
En France métropolitaine, le moustique tigre est implanté dans 67 départements, principalement dans le Sud. Les Pyrénées-Atlantiques sont loin d'être épargnées, puisque le département en est infesté, avec deux grandes zones majeures : Pau et la Côte basque.

On ne s'avance pas trop si l'on vous dit que vous avez très certainement passé votre été en compagnie de ces visiteurs indésirables, comme d'ailleurs plus de 40% des habitants des Pyrénées-Atlantiques. C'est dû à une multiplication des individus, que l'on pouvait facilement observer au nombre de piqûres que notre corps arborait, ou aux initiatives entreprises par les organismes publics pour réduire cette invasion. Car oui, cet été, pour faire face à l'une des 100 espèces les plus invasives du monde, plusieurs actions plus ou moins concrètes ont été mises en place afin de réduire la présence du moustique tigre, et ainsi limiter les risques de transmission de maladies.

Au Pays basque, par exemple, la commune de Biarritz a rendu public un petit document pour aider les habitants à reconnaître un moustique tigre et agir en cas d'invasion avérée. « L'idée est de faire connaître les bons gestes à adopter afin d'éviter la propagation du moustique tigre. C'est d'ailleurs l'objet d'une campagne d'information et de sensibilisation proposée par l'ARS Nouvelle-Aquitaine et l'ensemble des partenaires concernés », explique la commune basque.

Ainsi, des conseils sont donnés, notamment sur des plaquettes et autres documents numériques accessibles sur le site de la commune, comme l'élimination des points d'eau stagnante, puisque c'est proche de ces lieux que la femelle pond. Une ponte qui peut aller jusqu'à 200 œufs par période, à raison d'une période de ponte tous les 15 jours environ. Pour une durée de vie pouvant aller jusqu'à 6 semaines, on vous laisse faire le calcul, mais ça fait beaucoup d'individus... !

À Pau, c'est la « Brigade du moustique tigre » qui sévit. Clin d’œil à peine dissimulé à une célèbre série des années 70 et 80, avec plus ou moins le même rôle que les héros du petit écran, à savoir protéger et intervenir en faveur des citoyens. « Nous menons un travail de prévention au contact des Palois et des Paloises. Nous nous déplaçons à domicile, nous faisons du porte-à-porte, et intervenons lors de réunions de quartier afin d'aider et d'informer sur les actions à mener, collectivement », explique la brigade.

Des démarches très bien reçues de la part des habitants qui se sentent plus enclins à participer à la lutte de cette espèce qui s'est déjà bien développée chez nous. En effet, le moustique tigre est parti intégrante de notre écosystème depuis 2015. Une intégration forcée et nocive puisque le moustique peut être porteur de maladies comme le zika, le chikungunya ou la dengue dont deux cas ont d'ailleurs été recensés l'été dernier, entraînant des traitements de lutte anti-vectorielle lourds.

Plus généralement, c'est l'ensemble des Pyrénées-Atlantiques qui est impliqué dans cette démarche en lien avec l'ARS. Ainsi, depuis 2021, plus de 70 pièges pondoirs ont été installés dans 17 communes (sur 100 infestées dans le département), sur les deux aéroports majeurs que sont Biarritz et Pau, sur 5 sites hospitaliers et 4 sites touristiques importants. Ils ont presque tous été positifs à la présence du moustique tigre. 

Et si la solution venait aussi d'organismes non-gouvernementaux ? Les lecteurs les plus assidus de Presselib' auront peut-être fait le lien avec le World Mosquito Program, ONG australienne fraîchement installée dans le Béarn. Scott O'Neill, fondateur de l'organisation, évoquait lors d'un entretien réalisé en mai les capacités de la Wolbachia, une bactérie naturellement présente chez les moustiques qui peut freiner leur développement. « On implante la bactérie uniquement chez les mâles, afin que les prochaines générations soient stériles. Inévitablement, cela réduit la population. C'est bien plus cher, et plus compliqué à mettre en place, mais cela pourrait être utilisé contre le moustique tigre par exemple ».

« Il est important de stopper les premières générations de février à avril. Après, ils sont déjà trop nombreux », souligne la brigade paloise. Alors il est vrai que l'été se termine et que ce nuisible va peu à peu se camoufler pour attendre les prochaines chaleurs, mais cela ne nous empêche pas d'agir, afin d'adopter de bons gestes pour le début d'année prochaine. « Chacun, en adoptant des gestes simples, participe à la réduction de la prolifération ». C'est l'affaire de tous...

Plus d'informations sur le moustique tigre sur le site de l'ARS

Les Landes également impactées

Ce mois d'Octobre aura vu l'invasion du moustique tigre passer un nouveau cap dans les Landes, puisqu'un cas autochtone d'arbovirose a été détecté. Autrement dit, la maladie n'a pas été importée par la personne contaminée, elle s'est développée ici. C'est une femme qui a été victime de cette piqûre entrainant des symptômes grippaux sans gravité. Mais le problème reste de savoir comment éviter la propagation de ces cas. Des opérations sont actuellement menées pour détecter de nouvelles victimes et réduire le nombre de moustique tigre sur le département.

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