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LA MINUTE POLITIQUEAu Vignau, on privilégie une cuisine locale, de saison, et au possible faite maison

L'école primaire Jacques Prévert du Vignau, dans les Landes, regroupe 54 élèves du CE2 au CM2. Un petit établissement rural qui souhaite profiter de sa dimension pour favoriser des produits locaux, et impliquer les élèves dans son fonctionnement.
Des enfants mangent à la cantine scolaire.
Directeur de l'école depuis 6 ans, Fabrice Rechede nous explique le fonctionnement de la cantine, de la provenance des produits jusqu'à l'implication des élèves dans la vie de l'établissement...

Dans les Landes, dans la petite commune du Vignau, depuis très longtemps la philosophie est de proposer aux élèves des repas sains, équilibrés, à base de produits locaux et de saison, élaborés avec une diététicienne, tout en les impliquant dans le fonctionnement du service. Un moyen de responsabiliser les enfants dès leur plus jeune âge, et de les sensibiliser à une cuisine bonne pour la santé et respectueuse de l'environnement.

« Par exemple, les melons viennent de Cazères-sur-l'Adour, la viande est achetée chez le boucher de Grenade-sur-Adour, les produits frais sont pris au marché du Vignau, etc. ». Des produits achetés dans un rayon d'une trentaine de kilomètres de l'école, par la cantinière de l'établissement. « Le SIVU du RPI Cazères-Le Vignau-Lussagnet lui octroie une enveloppe pour qu'elle puisse aller faire les courses et acheter les produits nécessaires ». Un coût annuel de 23 560 euros (alimentaire, entretien et salaire de la cantinière compris) répercuté sur les enfants à 2,80 euros par repas, et 5,80 euros pour les deux enseignants. Une différence qui s'explique pour permettre aux parents de conserver des prix stables et accessibles, le SIVU ne recevant aucune aide ni subvention. « Seules les communes membres du RPI apportent une aide financière ».

Ensuite, beaucoup de produits sont transformés en cuisine pour créer des purées, omelettes, salades et plats faits maison. « Tout n'est pas fait maison, pour des questions de coûts et de moyens, mais au maximum on essaie. C'est un désir de tout le monde pour proposer une alimentation saine et diversifiée aux enfants », continue Fabrice Rechede.

« J'ai envie que ça reste dans cet esprit. J'ai connu la cuisine très industrielle quand j'étais dans un autre établissement, et ce n'est pas bon... Et ce n'est même pas forcément moins cher... C'est important, au-delà du goût, de sensibiliser les enfants à manger local et de saison, et de cuisiner au maximum. Bien sûr, nous pouvons nous le permettre vu notre dimension, c'est évident que ce serait plus compliqué si nous avions 250 élèves à nourrir », relativise le directeur.

La cantine, l'affaire de tous

La petite dimension de l'établissement permet aussi aux deux enseignants de travailler avec les élèves sur le gaspillage alimentaire afin de le réduire au minimum. « Nous avons travaillé avec le Sictom du Marsan en ce sens. Nous avons pesé la nourriture gaspillée sur une semaine, et l'idée et que plus tard nous refassions l'expérience pour voir si la quantité a diminué ». Une façon de montrer aux élèves de façon concrète l'impact du gaspillage, et de les impliquer dans la réduction de ce dernier.

Autre implication des élèves, en lien avec leur alimentation ; leur présence en cuisine. « Chaque élève y passe au moins une fois dans l'année. Par exemple, lors des anniversaires, nous demandons aux parents de ne pas acheter de bonbons ou de sodas, pour que les enfants puissent réaliser un gâteau avec la cantinière ». Une opération collaborative reproduite pour Halloween ou pour Carnaval par exemple.

Enfin, c'est tous les jours que les enfants sont impliqués dans la vie de la cantine. « Il y a un responsable de tablée par table. Il est chargé de servir les autres. Et à la fin du service, un autre enfant s'occupe de nettoyer la table. Ça permet d'aider les cantinières, mais aussi de responsabiliser les élèves très tôt. C'est important pour nous », conclut Fabrice Rechede.

Timothé LINARD

Voir la page Instagram du Maître Fabrice Rechede

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