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LA MINUTE POLITIQUECantines scolaires : augmentation en vue de 7 %. Ou sinon… Enquête

Avant la rentrée du mois dernier, selon un sondage Ifop, 81% des parents s’inquiétaient de l’augmentation du prix du ticket de la cantine.
Photo d'une cantine

Et 4 sur 10  envisageaient même, en cas de trop forte hausse, de diminuer le nombre de repas pris par leur progéniture à l’école, au collège ou au lycée. Il n’a fallu qu’un mois pour leur donner raison, puisque tout comme celui de l’énergie (+22 %), le prix des denrées alimentaires a littéralement explosé (de 7,7 % entre août 2021 et août 2022), mettant à mal le portefeuille parental, ainsi que le budget des collectivités locales.

Comment réagir ? La solution de facilité consisterait à augmenter les tarifs, puisque le Droit interdit de vendre à perte, et ni vu, ni connu, l’affaire serait pliée. Et que sont quelques centimes, quand tout augmente et que la maison brûle ? C’est le choix effectué par environ la moitié des communes françaises, astreintes par la loi Egalim de 2018 à mettre sur les tables 50 % de « produits de qualité », dont 20 % issus de l’agriculture biologique. Et la qualité, on le sait, ça douille !

Les autres municipalités, en majorité les grandes villes, telles Paris, Toulouse ou Marseille, ont choisi de ne pas répercuter la hausse sur les familles. Une démarche suivie par certains départements, à la manœuvre sur les collèges, et certaines régions, sur les lycées. C’est le cas de la région Ile-de-France, qui alouera 4 millions d’euros sur le milliard qu’elle consacre annuellement aux lycées. Ou l’Occitanie, qui dispose de fonds financiers importants, permettant de diluer cette augmentation de 3 millions d’euros, en faisant des économies dans d’autres domaines. Une goutte d’eau noyée dans la masse d’un budget global de 124 millions destinés à la restauration scolaire.

Une solution intermédiaire, mais pas forcément très positive pour la santé de nos bambins, consiste à réduire le plateau-repas, en supprimant ici une entrée, là un dessert, en diminuant la quantité de viande au profit de légumes. À condition que les apports nutritionnels soient respéctés. Dernière piste à considérer : celle du gaspillage, qui selon le Syndicat national de la restauration collective  (SNRC) s’élève pour les cantines scolaires à environ 6 % des denrées. En cause ici des absences injustifiées d’élèves, ou une mauvaise évaluation des besoins.

Conclusion : il n’existe pas de solution linéaire, mais des traitements au cas par cas, en fonction de la taille et des ressources des collectivités. L’enquête réalisée par PresseLib’ sur le terrain l’illustrera ces prochains jours. Car tout va tourner autour des thèmes : aide de l’État ; modification du code des marchés publics ; circuits courts et de proximité ; halte au gaspillage, davantage de repas végétariens et moins de composantes du menu. « Moi, je préfère manger à la cantine », chantait jadis Pierre Perret. Pas sûr que ce soit le cas désormais.

Dominique Padovani

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