Si vous empruntez le secteur du BAB tous les jours pour vous rendre sur votre lieu de travail, vous n'aurez pu échapper au trafic dense, voire aux bouchons dans certains secteurs d'Anglet ou de Bayonne. Face à cette situation, des institutions comme la Communauté d'Agglomération Bayonne Pays Basque mettent en place des alternatives à la voiture. En effet, entre le vélo électrique, le court-voiturage ou encore les transports en commun, les citoyens sont régulièrement sollicités pour modifier leur comportements.
A cet effet, la Région Nouvelle-Aquitaine a abordé lors de la session plénière du lundi 11 et mardi 12 décembre, le projet du RER basco-landais, à savoir « la feuille de route pour le développement d'un service express régional métropolitain sur l'étoile ferroviaire de Bayonne. » En d'autres termes, l'ambition serait « de développer un service attractif pour les déplacements du quotidien sur l’étoile ferroviaire de Bayonne. » Un signal fort de la Région pour inciter le voyageur à préférer le train sur les axes Dax / Bayonne / Hendaye, Bayonne / Pau et Bayonne / Saint-Jean-Pied-de-Port.
Inciter les automobilistes à prendre le train
Outre les travailleurs de ces zones urbaines, la croissance démographique et l'activité touristique toujours plus grandes, génèrent un trafic de plus en plus dense, qui ne peut être solutionné par la création de nouvelles routes. Hormis l'engorgement de certains axes routiers, la pollution augmente aussi. L'alternative proposée par ce projet de RER basco-landais est d'augmenter le trafic ferroviaire et de mieux le cadencer.
Ainsi, d'ici 2032, ce RER a pour but d'inciter les automobilistes à laisser leur véhicule au garage et de ce fait « permettre un report modal de la voiture vers les transports en commun, notamment pour ces trajets du quotidien ou touristiques. » Toutes les collectivités sont sur le pont, à savoir la Région Nouvelle-Aquitaine, le Syndicat des Mobilités Pays basque - Adour, l’agglomération du Grand Dax et les communautés de communes de Maremne Adour Côte - Sud, du Pays d’Orthe et Arrigans, du Seignanx, ayant toutes adoptées une feuille de route partagée.
Cette feuille de route donne la marche à suivre aux collectivités partenaires dès 2024 et « permet également de positionner favorablement le projet afin d’être labellisé en tant que Service Express Régional Métropolitain (SERM), » ce qui donnerait la possibilité au projet d'obtenir un soutien financier de l’État.
Une coordination inter-réseaux
A l'heure où nous écrivons, certaines gares seraient, selon Mathieu Bergé, délégué à la coopération transfrontalière et à l’Eurorégion,« à l'étude, à savoir celles de Bidart, Tarnos et Lahonce. » A terme, le RER basco-landais desservira pas moins de 33 gares pour un total de 260 km de ligne ferroviaire. « L’objectif ultime sera d’atteindre une fréquence cible d’un train à la demi-heure, pour une desserte cadencée et un service continu sur de larges amplitudes (de 6 heures à minuit). »
En parallèle, la région travaille sur une synchronisation avec les autres réseaux de transports urbains et interurbains, à savoir les autres services ferroviaires comme les longues distances, les TER Bordeaux-Dax-Hendaye, les trains Bayonne-Pau-Toulouse, les TGV Paris-Hendaye, les trains de nuit Hendaye-Paris et même les trains espagnols. Un abonnement Txik Txak incluant le train sur la ligne 54 Bayonne – Saint-Jean-Pied-de-Port sera disponible dès janvier 2024.
Un réseau transfrontalier
A plus long terme, c'est à dire après la date butoir de 2032, la ligne Dax – Bayonne -Hendaye devrait être prolongée jusqu'à la capitale du Gipuzkoa, à savoir Saint Sébastien. En effet, « le projet de SERM (service express régional métropolitain) basco-landais a pour ambition, à terme, de devenir un véritable réseau transfrontalier via le prolongement des services ferroviaires jusqu’à San Sebastian, avec l’intégration de la communauté autonome espagnole d’Euskadi et de l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine, Euskadi, Navarre. »
Concernant le coût de cet énorme projet découpé en trois étapes (voir encadré), aucune estimation financière n'a été dévoilée bien que les questions de gouvernance et de financement aient été abordées. Les élus régionaux se sont cantonnés aux « différents champs d'actions du projet : offre, infrastructures, matériels roulants, gares, intermodalité, tarification, planification urbaine. » Le projet est sur les rails, destination 2032... Et au-delà.
Sébastien Soumagnas
Les grandes étapes du RER basco-landais
Le projet de RER basco-landais vise un déploiement sur trois horizons temporels :
A court terme, entre 2024 et 2026 : les infrastructures et ressources existantes sont utilisées au maximum de leur potentiel pour renforcer le service via une intensification de l’offre ferroviaire. En parallèle, les études nécessaires pour préparer les opérations à venir sont lancées.
A moyen terme, entre 2027 et 2032 : l’acquisition de nouvelles rames et la modernisation de l’infrastructure seront nécessaires pour la poursuite du développement de l’offre ferroviaire.
A long terme, au-delà de 2032 : le service complet doit être déployé, y compris sur la partie transfrontalière, avec la finalisation des travaux d’infrastructure.
Source : Site internet de la Région Nouvelle Aquitaine
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