Après une période durant laquelle il était commun de bétonner les villes, la majorité d'entre-elles (pour ne pas dire toutes) décide à présent de redonner sa place à la verdure. C'est par exemple le cas à Rion-des-Landes, où des travaux ont été entrepris en ce sens l'année dernière, et devraient encore durer jusque dans le courant de l'année prochaine. Mais dans ce cas précis, il n'est pas uniquement question de végétalisation, mais bel et bien de repenser l'ensemble du centre-bourg pour qu'il soit plus « vert », dans le sens large du terme.
Ainsi, le projet vise à compléter trois objectifs distincts. D'une part, il est question de restaurer et renforcer des corridors écologiques urbains notamment via la plantation d'essences indigènes diversifiées et à même de s'adapter au changement climatique. Des îlots de fraîcheur voient le jour notamment à proximité de commerces, et plus de 200 arbres doivent être plantés à l'issue des travaux. D'autre part, ce projet à pour but de limiter le ruissellement en augmentant l'absorption des pluies. Les acteurs du projet ont ainsi entrepris des travaux de désimperméabilisation des zones de stationnement, et la commune devrait mettre en œuvre des techniques alternatives pour la gestion des eaux pluviales. Enfin, dernier objectif de cette démarche, pérenniser des espaces de nature en ville afin d'améliorer la qualité de vie des habitants, notamment grâce à la création d'une voie verte.
Un projet d'envergure donc, qui implique plusieurs entreprises dont trois sont landaises : Materrup qui fournit des dalles de gazon et du béton drainant, CMGO qui fournit du sable, et les Pépinières de l'Ermitage pour les plantes. D'autres structures et organismes sont également impliqués dans le projet, comme les Pépinières Chauviré, installées en Maine-et-Loire, qui fournissent les arbres nécessaires au projet, ou comme la MAIF qui apporte un soutien financier au projet.
C'est dans le cadre de sa démarche de « dividende écologique » que le groupe s'est rapproché de la commune landaise. « Nous avions la volonté de redistribuer une partie de nos bénéfices afin que d'autres s'en saisissent. L'année dernière, notre Assemblée Générale a voté et confirmé la mise en place de cette démarche qui vise à dédier 10 % de nos résultats pour des projets avec un réel impact sur l'écologie », explique Yves Pellicier, président de la MAIF.
Pour la première édition, trois projets ont été proposés au groupe, dont celui de Rion-des-Landes. Pour la suivante, et les prochaines, c'est sous la forme d'un appel à projet, puis d'une sélection, que les choix seront faits. « Nous avons reçu 188 dossiers cette année. Nous en avons retenu 27 qui, selon nous, proposent un véritable impact positif sur l’environnement. Un comité d'instruction interne s'est ensuite penché sur les projets retenus pour affiner la sélection à 15 dossiers qui ont été présentés à nos sociétaires pour qu'ils puissent indiquer leurs préférences ». Le CA du fonds MAIF étudiera une dernière fois les dossiers pour pouvoir donner un verdict final.
Ensuite, ce sont plusieurs centaines de milliers d'euros qui peuvent être alloués aux projets retenus. Si celui de Rion-des-Landes a bénéficié de 250 000 euros, cette première édition a présenté une enveloppe de plus d'un million d'euros pour les trois projets retenus, sur 8,2 millions d'euros destinés à l'intégralité du dividende écologique. « Les 6,5 autres millions sont mis en réserve et seront utilisés pour des projets futurs », poursuit le président.
Car l'accompagnement de projet de régénération de la biodiversité n'est pas le seul volet compris dans cette démarche de la MAIF. « Nous avons un second volet qui vise à créer de la solidarité climatique. Concrètement, il s'agit de prévention et de préparation des habitations à d'éventuelles catastrophes naturelles qui pourraient frapper nos sociétaires. Nous proposons un diagnostic et accompagnons la résilience des habitations jusqu'à 90 % des travaux, avec un plafond situé à 13 500 euros ». Sur les plus de 1 800 sociétaires victimes d'inondations contactés par le groupe, près de 350 ont répondu favorablement au dispositif.
Au-delà de ces deux volets principaux, d'autres actions peuvent être menées, en complément. Pour en revenir à Rion-des-Landes, l'association de prévention de la MAIF souhaite notamment parler de ces actions auprès des scolaires et d'autres institutions, pour sensibiliser à l'environnement et aux démarches entreprises en ce sens. « Nous allons également assurer un suivi des projets accompagnés jusqu'en 2050. Et chaque année, via des rapports, nous allons tenir informé nos sociétaires des projets. C'est aussi une partie de leurs bénéfices qui sont injectés dans le dividende écologique, c'est logique de le rendre compte de ce qu'il se passe ! », conclut Yves Pellicier.
Timothé Linard
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