Il y aura bientôt 30 ans qu’aucune opération de désensablement n’a été menée sur place, mais le consensus est clair concernant la nécessité de ce chantier. Le marché a finalement été attribué au Groupe Vinci. Pour autant, le projet dans sa forme actuelle se heurte à l’opposition de d’associations de défense de l’environnement qui redoutent le déversement, sur la plage capbretonnaise de la Savane, des 130 000 m3 de « vases et boues » issus de ce dragage.
La Sepanso affirme, rapports de l’Ifremer à l’appui, que ces sédiments sont contaminés par divers polluants (PCB, hydrocarbures, etc.) et dénonce les nuisances écologiques, olfactives et autres d’un projet jugé de trop grande envergure. Les opposants à l’opération préconisent un dragage limité à 50.000 m3 par an et l’installation d’un « piège à sable » pour prévenir le phénomène d’ensablement, avec pour autre argument la préservation d’un écosystème regroupant une quarantaine d’espèces.
L’urgence comme argument...
On n’observe donc pas de « détente » sur le sujet. Le 29 septembre dernier, 150 personnes (particuliers, surfeurs, militants associatifs) se sont réunies devant la mairie de Capbreton pour protester, et la Sepanso annonçait son intention de déposer un dernier recours (suspensif) devant le tribunal administratif de Pau.
De son côté, la mairie réplique qu’il n’est question que du déversement de sable respectant la réglementation sanitaire. Les résultats des nouvelles analyses de ces sédiments sujets à polémique, exigées par l’arrêté préfectoral autorisant le dragage et menées en août, devaient ces jours-ci confirmer celles menées au préalable et par là les dires de l’élu.
Les partisans du projet rappellent de surcroît les mesures prises pour diminuer l’impact du chantier sur l’écosystème, telles ces mises en place d’une aire destinée aux mouettes mélanocéphales et d’une zone d’herbier. Enfin, ils invoquent le degré d’urgence de la situation. Depuis le dernier dragage du lac, en 1992, entre 350 et 400 000 m3 de sable auraient été charriés par les marées dans le lac d’Hossegor, au rythme d’environ 15 000 à 20 000 m3 par an.
Notons que dans sa première mouture, le projet prévoyait l’extraction de plus de 200.000 m3. On craint donc que le maintien du vieux statu quo ne conduise à une « obstruation » et à une dégradation irréversible du site.
En résumé, l’affaire reste délicate et la fin du mois permettra sans doute d’y voir plus clair.
Photos : site et réseaux sociaux Hossegor
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