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    Les dits du vendredi2

    Singing in the rain… les mots de Christian Laborde
    Flocons de poésie à Saint-Lary-Soulan avec Christian Laborde
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    J’aurais aimé que le Prix Nobel de littérature fût décerné à Joyce Carol Oates dont l’œuvre est une des plus bouillonnantes de notre temps. L’Académie Nobel a préféré honorer Bob Dylan et son choix n’a à mes yeux rien d’extravagant. Ceux qui aujourd’hui crient à la supercherie sont les mêmes qui, il y a quelques années, s’offusquaient de l’entrée éventuelle de Charles Trénet à l’Académie Française. Des chansons, des refrains, des couplets, des ritournelles sous la Coupole : jamais !  Ces messieurs, dont le poil est de plus en plus clairsemé et la salive de moins en moins contrôlable continuent de penser que la chanson est un art mineur. Et c’est au nom de cette hiérarchie supposée qu’ils ont dédaigneusement écarté Charles Trenet, auteur d’ « Une noix » -  « Une noix/Qu’est-ce qu’il y a à l’intérieur d’une noix/Qu’est-ce qu’on y voit… »  -,  et accueilli, en multipliant les courbettes, Valérie Giscard d’Estaing, auteur, non de centaines de chansons merveilleuses,  mais d’une seule fiction,  un roman porno, paru en 1984, et intitulé « Deux Français sur trois ». Affirmons-le haut et fort, hurlons-le aux esgourdes des Académiciens tremblotants : Il  n’y a pas d’art majeur ou d’art mineur.  Il y a seulement des œuvres, écrites, chantées, peintes, dessinées… qui, sous le soleil, pèsent ou non leur poids d’humanité.

    Charles Trénet, je me souviens… J’avais accompagné Claude Nougaro à France inter, un soir, alors que la candidature de Trénet à l’Académie Française faisait des vagues. Nous étions dans le studio de Jean-Louis Foulquier. Et Foulquier demande son avis à Claude. Et l’auteur de Toulouse d’expliquer que le Fou chantant devait siéger quai Conti. Il avait sa place sous la Coupole, lui qui,  expliquait-il, avait si bien dépoussiéré la chanson et si bellement servi la langue française. Foulquier, je me souviens, avait alors demandé à Claude s’il envisageait lui-même de se présenter un jour à l’Académie. Et Claude de répondre : « Nullement, cher Jean-Louis, nullement… Je me vois plutôt finir ma vie au Brésil, entouré d’églises baroques et de putes classiques. »

    Christian Laborde

    www.christianlaborde.com

     

    https://youtu.be/dec0Pmw0NJc

    https://youtu.be/UBzbiSf37DA

    Les dits du vendredi – 1 : L’automne

    Rencontre avec Christian Laborde

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