En début d'année, au cœur de l'hiver, dans tout le Pays basque se déroulent les carnavals dans les villes et villages. Si dans les villes côtières ou encore les villages alentours les carnavals se cantonnent à un défilé costumé dans les rues, il est une tradition en Soule d'une fête de carnaval qui associent spectacles de danse et des prêches théâtralisés. Et ce n'est pas une mince affaire puisque chaque année, c'est un village de Soule différent qui l'organise et le représente de la mi-janvier au dimanche de Pâques.
La Soule sous les feux de la rampe
Et oui ! Difficile à croire que la province basque de la Soule soit le territoire qui perpétue les traditions. Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est le plus petit avec une surface de 760 km² et surtout le moins peuplé, à savoir quelques 17 000 habitants. C'est donc dire l'engagement de la jeunesse souletine à organiser la mascarade dans 15 municipalités de la région et surtout à conserver la culture traditionnelle de la saison des carnavals.
En cet an de grâce 2023, c'est la ville de Mauléon qui reprend le collier. Le premier défi aura donc été de mobiliser une quarantaine d’acteurs, musiciens, chanteurs et danseurs pour mener à bien le déroulement des représentations. Le circuit a donc commencé le 15 janvier à Mauléon et se terminera le 22 avril dans cette même commune. Entre temps, 15 communes seront traversées par la mascarade aux dates mentionnées en fin d'article.
Mais qu'est ce que c'est que cette mascarade ?
De tous temps l'homme a mis en place toutes sortes de rituels pour célébrer des événements ou encore vénérer des dieux ou personnages mythologiques. Ainsi en ce début d'année, la célébration de la vie, de la fertilité des récoltes, des animaux et des hommes pour les générations futures sont mises en scène au travers de ces coutumes.
La mascarade souletine se compose de deux groupes, à savoir les Gorriak (rouge) et les Beltzak (noirs). Au travers de ces deux groupes, les forces du bien et du mal sont symbolisés. Les Zamalzain ou « homme cheval », les rouges richement vêtus, exécutent des danses précises et difficiles. En face, les noirs sont au contraire mal habillés, dansent en désordre et s'évertuent à jouer les troubles-fêtes.
Quelque soit le village dans lequel la mascarade se déroule, les rituels restent les mêmes. Vous avez jusqu 'au 22 avril pour vivre une expérience unique, propre à la province de Soule durant laquelle à n'en pas douter vous vous amuserez, découvrirez cette région méconnue du Pays basque.
Sébastien Soumagnas
Un jour de mascarade (source : www.en-pays-basque.fr)
Le matin, le groupe qui constitue la mascarade doit danser devant une barricade fictive à l’église et aux lieux de vie du village. Cela leur donne le droit symbolique d’entrer, boire et manger. Les danseurs du village défient les danseurs de la mascarade et le public arbitre…
Vient ensuite le temps du repas avant l'entrée sur la place du village vers 16 heures. La mascarade commence par plusieurs danses exécutées par tous les danseurs, puis des points et sauts exécutés par les Aintzidari (les meilleurs danseurs des « Rouges ») dont la danse du verre, Godalet Dantza. Ensuite les « Noirs » entrent en scène entrecoupées des pitreries de Pitxu qui meurt écrasé par les Buhameak et les Kauterak. Après la lecture de son testament, un médecin ressuscite Pitxu en l'opérant et en lui retirant ses organes...
La mascarade se termine par une danse qui associe tout le monde.
Mascarades à venir : quinze célébrations auront ainsi lieu de la mi-janvier au mois d'avril
En février : le 5 à Menditte, le 11 à Camou-Cihigue, le 19 à Arrast-Larrebieu et le 25 à Aussurucq.
En mars, les Mauléonnais iront à Musculdy samedi 4 ; Idaux-Mendy samedi 11 ; Sauguis dimanche 19 et Ordiarp dimanche 26.
Enfin, en avril, le périple se poursuivra à Larrau dimanche 2 ; Barcus dimanche 9, Hoquy dimanche 16, pour se conclure, à Mauléon, samedi 22 avril.
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