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Publié le Mis à jour le

TALENTDaniel de Sousa à l'assaut de la Twin'Cup

Le jeune béarnais va laisser de côté les courses virtuelles pour faire ses premières armes sur le circuit voisin de Nogaro. Un baptême du feu particulièrement attendu…
Daniel de Sousa 1
Le parcours de Daniel de Sousa, un lescarien de 25 ans est ponctué de rencontres. Il participera à la première manche de la Coupe de France de Twin'Cup sur le circuit de Nogaro le 6 et 7 mars prochains. En avril, il sera à Arnos.

À l'instar des catholiques qui accrochent un crucifix au-dessus de leur lit, une affiche d'Ayrton Senna surplombe fièrement son poste de simulation. « C'est vraiment le king des kings. Il est incomparable, j'ai regardé toutes ses courses encore et encore », explique-t-il, non sans une pointe d'admiration dans la voix.

Tandis qu'une vidéo de rétrospective de Formule 1 de 2016 continue sa lecture sur l'écran d'un des ordinateurs, le jeune homme se livre sur sa passion pour les voitures et le sport automobile. « Elle me vient de mon père, depuis tout jeune les voitures m'ont intéressé. J'ai commencé en jouant au sport auto sur ma PlayStation, comme n'importe quel gamin de mon âge », se souvient Daniel de Sousa.

En parallèle de ses jeux vidéo, il fréquente régulièrement les pistes du karting d'Espoey : « J'ai commencé le karting vers l'âge de dix ans. La première fois, j'allais très lentement, même ma mère m'a devancé d'un tour de piste », sourit-il. En attendant de pouvoir conduire des voitures sur de vrais circuits, Daniel ronge son frein et trouve un substitut en disputant des courses virtuelles.

« J'ai découvert les simulateurs il y a près de cinq ans, mais ma situation financière m'empêchait d'y participer. Donc, je regardais de loin jusqu'à ce que je puisse m'acheter mon premier volant. Un jour, mon petit frère m'a fait découvrir la Virtual Racers Community (VRC), une communauté qui fait de la simulation de course. Nous avons tous les deux participé et ça a été pour moi le coup de foudre ».

Depuis un an et demi, Daniel de Sousa suit l'actualité de la VRC et s'inscrit régulièrement aux championnats de Formule 1. Il progresse rapidement grâce à des pilotes amateurs expérimentés avec qui il fait équipe, passant du fond de tableau au top 10 au cours de son deuxième championnat. « Ce qui m'intéresse, c'est la performance, être le plus rapide, la compétition et le dépassement de soi. J'avais envie de me prouver des choses, de voir où cette passion pouvait me mener ».

Pour son troisième championnat, Daniel veut s'essayer à un autre véhicule : il délaisse la Formule 1 pour la V8 Supercars. Il se retrouve « un peu par hasard » à faire équipe avec un pilote belge chevronné et s'est entraîné avec lui par écran interposé. « Il a réveillé quelque chose en moi : j'ai fini à la deuxième place du championnat, derrière lui. À partir de ce moment-là, on ne s'est jamais quitté : il m'a toujours aidé et m'a beaucoup appris ».

Du simulateur à la piste…


Le 14 février dernier, le jeune lescarien s'est rendu sur le circuit de Pau-Arnos pour « aller voir ce qu'il s'y passe. Il n'y avait personne, les box étaient quasiment tous vides ». Au bout d'un moment, une Twingo s'est élancée sur la piste, suivie d'une deuxième, puis d'une troisième.

« Un couple de pilotes préparait leur voiture dans un des box. Nous avons discuté de sport auto et j'ai appris qu'ils louaient leur deuxième Twingo pour la Twin'Cup. L'homme m'a fait faire quelques tours de circuits pour que je puisse découvrir la voiture. De retour au stand, j'étais déjà conquis », raconte Daniel. Le lendemain, il contacte le couple pour louer le deuxième véhicule et participer à la Twin'Cup. Et le week-end suivant, il prend part à l’entraînement, cette fois-ci en tant que pilote.

« Avec ces voitures, il faut oublier tous tes réflexes de conducteur, ça ne ressemble à rien d'autre », assure Daniel. Il faut dire que ces voitures n'ont plus grand-chose à voir avec les petites guimbardes qui circulent encore sur nos départementales : elles sont équipées d'un moteur 1600 cc/16 soupapes, qui permet de développer près de 130 chevaux, allégées de leur habitacle de voiture de route (700 kg). Un arceau, un siège baquet, des harnais équipent également ces véhicules.

Une étape de Coupe de France comme première expérience…

Ce sera la première fois que Daniel de Sousa pilotera une voiture de course sur un circuit en championnat. Pour autant, il ne ressent aucune appréhension, plutôt une grande excitation à l'idée d'y participer. « Je regardais souvent la course sur le circuit de Pau, avec l'idée d'y participer peut-être un jour. Ça représente un nouveau chapitre pour moi, un passage de relais entre mon siège de simulation à la réalité. Même si je continue les championnats virtuels ».

Cette année la Twin’Cup fêtera ses dix ans d'existence. Une décennie que ce championnat se déplace dans la France entière sur des circuits mythiques comme Le Mans, Pau, Dijon… Avec plus de 45 Twingo de première génération, transformées en bolides, cette Coupe de France des circuits est spectaculaire.

Chaque étape est divisée en quatre courses sprint de 20 minutes chacune, et une course longue de 45 minutes. Daniel partagera sa voiture avec la compagne du propriétaire en faisant deux courses sprint et la moitié de la course longue. « Dans le monde du sport auto, la Twin'Cup est véritablement la porte d'entrée pour les amateurs. C'est le championnat le moins coûteux, même si ça représente un certain budget », relativise Daniel de Sousa.

Des sponsors et une cagnotte pour financer les courses…

Avec un budget de 2.500 euros par course (location de la voiture, inscription à la course, les journées de roulage...), le jeune pilote cherche actuellement des sponsors. La Route des Fromages, une crèmerie-fromagerie à Argelès-Gazost, est l'une des premières à lui avoir apporter son soutien. « Géraldine Charron est comme ma deuxième maman : c'est mon ancienne surveillante de collège qui s'est reconvertie. Elle m'a connu dans mes pires moments et m'a toujours aidé, elle est très bienveillante avec moi. Quand elle a vu mon annonce, elle m'a contacté pour me sponsoriser ».

Daniel de Sousa a également créé une page Facebook (cliquez ici) et une cagnotte en ligne avec des dons libres (il a réuni pour le moment environ 270 euros). « La cagnotte est un plus, j'ai conscience que ce ne sera pas les dons de mon entourage qui vont me permettre de faire ces courses. Je mise davantage sur la recherche de partenaires ».

Pour soutenir Daniel, cliquez ici

 

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