Sur la route qui mène de Nogaro à Mont-de-Marsan, impossible de ne pas être intrigué par ces lieux classés “Seveso seuil haut”. Et pour cause. Ici, à l’abri des indiscrétions, trois milliards de m³ de gaz sont stockés en sous-sol, attendant d’être libérés au moment des pics de consommation. Un chiffre qui grimpe à 6,5 milliards si l’on compte le site gersois d’Izaute.
« Notre mission consiste à stocker ce gaz venu de Norvège, d’Afrique du Nord, etc. par gazoducs ou voie maritime, pour assurer ensuite la sécurité d’approvisionnement en le transportant vers nos clients via notre réseau de canalisations » souligne Dominique Mockly, président de Teréga. Un réseau qui couvre plus de 5 000 kilomètres de conduites souterraines, sillonnant une très grande partie du Sud-Ouest vers Bordeaux, Toulouse et l’Espagne.
Si le site de Lussagnet (ouvert en 1957 dans le prolongement de l’exploitation de Lacq) a été retenu, c’est grâce à ses propriétés géologiques. Car sous une couche d’argile de 500 mètres garantissant l’étanchéité, se trouve une nappe aquifère. Elle accueille le gaz comprimé déplaçant l’eau contenue dans ce sable de stockage lors de l’injection. Lorsque le gaz sera soutiré pour répondre aux besoins de la consommation, l’eau reprendra alors sa place tout naturellement.
Bien sûr, pareil site (dont le survol est interdit) nécessite une surveillance permanente et sans faille, même si les canalisations sont enterrées. À travers sa stratégie sécurité PARI 2025 (Prévention des Accidents et des Risques Industriels), Teréga a défini ses trois grands axes : sécurité des personnes (collaborateurs ou intervenants), sécurité industrielle et cybersécurité. Objectifs : zéro accident, zéro accrochage (avec d’autres canalisations), et zéro surprise, en anticipant au maximum chaque opération. La visite qui a suivi les présentations générales a pu rassurer le préfet sur ce point.
L’accélération de la transition énergétique était aussi inscrite au programme de ce rendez-vous officiel. Teréga a lancé des projets, à l’image du Hydrogen South West, une infrastructure de 600 kilomètres de canalisations pouvant transporter de l’hydrogène décarboné à travers tout le Sud-Ouest, dont la mise en service devrait se faire à l’horizon de 2030.
Un appel à manifestation d’intérêt dans le but d’avoir une vision plus précise des besoins des différents acteurs régionaux, nationaux et européens en matière de transport et de stockage d’hydrogène et de dioxyde de carbone, est ouvert jusqu’au 10 octobre 2023.
Marielle Fourcade
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