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Indication géographique « linge basque », c’est parti !

Avec en locomotive les tissages Moutet et Lartigue, les Pyrénées-Atlantiques vont pouvoir encore mieux valoriser un savoir-faire 100% local de haute qualité…
MOUTET Arnouts 1
Obtenue en novembre dernier par le syndicat unissant les deux entreprises, l’Indication géographique « linge basque » vient d’être officialisée au Parlement de Navarre. Elle a été homologuée par l’INPI en même temps que celle de la pierre d’Arudy.

Depuis 2014, les produits alimentaires ne sont plus les seuls à bénéficier d’indications géographiques. L’IG attribuée par l’Institut national de la propriété intellectuelle est venue combler un manque et s’ajoute désormais aux IGP et AOP, attribuées par l’INAO (Institut national de l'origine et de la qualité).

Une douzaine d’IG ont déjà été homologuées (charentaise de Charente-Périgord, tapisserie d’Aubusson, pierre de Bourgogne…), dont deux dans le 64. Depuis le 13 novembre dernier, le linge basque et la pierre d’Arudy (pour laquelle 8 sociétés s’étaient positionnées) font en effet partie des heureux élus.

La cérémonie d’officialisation s’est donc tenue à Pau, en présence de Pascal Faure, directeur général de l’INPI. La demande avait été formulée en mars 2020 par le « Syndicat des tisseurs du linge basque d’origine ». Ce syndicat, créé dans les années 1950 et relancé en 2016, ne réunit plus que les deux entreprises de tissage Moutet (Orthez) et Lartigue (Bidos et Ascain), lesquelles ont bâti un cahier des charges.

À quand les espadrilles ?

La maison Lartigue s’est félicitée de recevoir cette indication géographique, qui « distingue un produit de qualité, à forte notoriété et au savoir-faire historique, issu d’une région de production déterminée ». L’IG constituera d’abord une garantie pour des consommateurs de plus en plus soucieux de l’origine des produits qu’ils achètent.

Même si à cause de la crise sanitaire, les deux sociétés n’ont pas encore pu mesurer l’impact de cette distinction sur leurs ventes, la saison estivale devrait leur permettre d’y voir plus clair. Mais l’expérience montre que l’attribution d’une IG a généralement des effets bénéfiques, et dans certains cas importants, comme pour le grenat de Perpignan.

L’autre grand avantage de l’IG, c’est qu’elle permettra aux deux sociétés de lutter contre la contrefaçon ou, plus largement, contre la concurrence déloyale. Seules les entreprises proposant des produits tissés dans les Pyrénées-Atlantiques avec des fibres naturelles (lin, coton) pourront afficher le logo de l’IG. En bref, la distinction, devrait au minimum permettre à Moutet et Lartigue de pérenniser leur activité.

Le directeur de l’INPI en a profité pour se prononcer sur le dossier des espadrilles de Mauléon. On se souvient qu’une demande avait été formulée en 2016, mais malheureusement rejetée. Pascal Faure a cependant indiqué que ce dossier méritait aussi son IG, pour peu que tous les critères fixés par la loi soient respectés.

Actuellement, deux dossiers sont étudiés par l’INPI (poteries d’Alsace et couteaux de Laguiole), qui espère voir s’accélérer le nombre d’homologations. Celui-ci est encore limité, car le montage des dossiers prend généralement un temps important : il nécessite que les entreprises de la filière considérée s’accordent sur un cahier des charges commun.

Mais l’avenir devrait montrer que le jeu en valait la chandelle pour les entreprises d’ici.

 

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