Vous avez peut-être déjà entendu des gens dire que le vêtement était une seconde peau ? Vous pouvez être d'accord avec cette phrase, comme vous pouvez la contredire. Mais Tristan Elvira, artiste dessinateur autodidacte, n'a que faire de la véracité ou non de cette information, puisque pour lui, vêtement et peau sont deux supports propices à l'expression de son art.
L’idée de faire des sneakers personnalisés est venue pendant le confinement…
« Je dessine depuis tout petit, c'est une vraie passion. Au début, je reproduisais surtout, puis petit à petit j'ai appris à moi-même créer mes dessins », commence l'artiste aux influences manga. « L'idée de faire des sneakers personnalisés est venue pendant le confinement. J'ai vu quelqu'un le faire sur les réseaux sociaux, et j'ai trouvé ça super sympa, j'ai voulu essayer ». Des essais pour ses trois enfants d'abord, puis un développement, ensuite, vers une véritable clientèle.
Aujourd'hui, l'artiste customise également des vestes, coques de téléphones, manettes de console de jeux, sacs à main, lanière de guitare, portefeuille, etc. « Tout ce qui est en cuir ou en tissu assez rigide ».
Je suis vraiment à l’écoute du client…
« Je dessine beaucoup de personnages issus de la pop-culture, principalement parce que mon cercle sur les réseaux sociaux est constitué de gens qui aiment ça également. Mais je ne suis pas fermé à d'autres choses, je suis vraiment à l'écoute du client pour que le résultat soit celui qu'il avait en tête avant de me contacter ».
Pour ce faire, Tristan Elvira compose d'abord numériquement son dessin, pour le présenter au client, avant de le reproduire sur la chaussure. « Les chaussures sont préparées, je trace les formes au crayon à papier, puis je peins avec une peinture spéciale. Ensuite, les chaussures sont retraitées, vernies, rendues imperméables, résistantes aux griffures, etc. »
Chaque paire nécessite en moyenne 10 à 12 heures de travail. « Sur des designs plus élaborés, cela peut monter jusqu'à 20, voire 25 heures ». Un temps conséquent pour l'artiste qui essaye de réaliser au moins deux à trois paires par semaine. « Cela dépend de si j'ai beaucoup de travail au salon ».
J’ai envie de transmettre ce qu’on m’a appris…
Car oui, la personnalisation de baskets n'est pas la seule activité de Tristan Elvira. « Le tatouage me passionne depuis très longtemps également, mais je n'ai jamais eu le courage de me lancer, par peur que mes dessins ne plaisent pas. Puis il y a environ un an, j'ai décidé de sauter le pas et d'aller toquer à la porte de tatoueurs locaux ». L'un d'entre eux accepte de le prendre en apprentissage. « C'était un échange artistique finalement. Il m'a appris à tatouer, et moi, je lui ai appris à customiser des chaussures ».
Depuis, Tristan Elvira a ouvert son propre salon à Eauze, dans le Gers, mais voit déjà plus grand. « J'aimerais un salon assez grand pour pouvoir exposer mes créations, et pour pouvoir accueillir notamment des apprentis. J'ai envie de transmettre ce qu'on m'a appris, et ça passe par le développement de mon activité », conclut-il. Un ancien apprenti qui forme de jeunes apprentis, la boucle serait bouclée...
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