Mi-septembre, la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) a publié un bilan du e-commerce plus mitigé qu’il n’y paraît pour le deuxième trimestre 2020. Entre avril et juin, le commerce en ligne hexagonal aurait certes généré près de 26 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une hausse de 5,3% (après une croissance d’1,8% au premier trimestre).
La fédération parle d’une « croissance globale très contrastée selon la nature des achats », avec « un net recul des services en partie compensé par une forte augmentation des ventes de produits ». On pense évidemment au segment de l’e-tourisme. Pour mémoire, au second trimestre 2019, le chiffre d’affaires du e-commerce avait progressé de 12,1%.
La croissance du commerce en ligne s’est donc concentrée sur le segment des biens, comme le confirme le baromètre du panéliste Kantar, aussi publié à la rentrée. Sur l’ensemble du premier semestre, il indique que 44,5 milliards d’euros ont été générés en ligne, soit une croissance de 13%. Un chiffre dans la lignée des données annuelles de ces dernières années, et une croissance qui n’a pas profité à toutes les catégories d’acteurs.
Une batterie de mesures…
Mais même si toutes ces données ne font pas sauter au plafond, la vente en ligne ressemble plus que jamais à une planche de salut pour les commerçants pénalisés par le confinement. Et l’on pense en particulier aux plus petits qui, loin d’être tous nantis de leur propre e-boutique, recourent pour beaucoup aux places de marché des géants du e-commerce.
Ces derniers jours, le champion français du secteur, Cdiscount, a eu la bonne idée de prendre une série de mesures pour aider les TPE et PME (moins de 250 salariés et moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires) dans cette période difficile.
D’abord, la filiale du groupe Casino a décidé de mettre sa marketplace à leur disposition gratuitement. Jusqu’à la fin de l’année, les professionnels feront donc l’économie de l’abonnement mensuel (39,99 €) et des commissions sur les commandes retirées en magasin (12%). Les commissions ne s’appliquent plus que pour la livraison à domicile, et à 50% pour les commandes expédiées directement par les utilisateurs de la place de marché.
Autres mesures : l’entreprise propose aux professionnels qui n’ont pas encore franchi le pas de les accompagner dans la mise en ligne de leur boutique et de leurs premières offres. Une équipe dédiée a été constituée pour cela. Elle devrait en outre permettre d’accélérer les modalités d’inscription à la marketplace.
Cdiscount met en avant la possibilité pour les commerçants de proposer à leurs clients le click & collect, et surtout la visibilité de son site, fréquenté chaque mois par plus de 20 millions de visiteurs uniques (seul Amazon fait mieux en France). Au-delà, Cdiscount permet la création de mini-sites personnalisables, et réserve sur sa plateforme un espace aux offres des commerçants français.
Aujourd’hui, quelque 5.000 TPE et PME utiliseraient la place de marché de Cdiscount, dont 500 se seraient inscrites au printemps, pendant le confinement.
Pour l’entreprise pilotée par Emmanuel Grenier, c’est à la fois un beau geste et un bon moyen de s’attirer les faveurs des commerçants indépendants. On sait que la marketplace de Cdiscount est aujourd’hui le meilleur moyen pour l’entreprise d’améliorer sa rentabilité, son talon d’Achille. L’an dernier, le volume d’affaires du e-commerçant (c’est-à-dire son chiffre d’affaires de 2,2 milliards d’euros, plus celui généré par les professionnels utilisant sa place de marché) s’est monté à 3,9 milliards d’euros (+9,1% par rapport à 2018).
Cdiscount emploierait aujourd’hui plus de 2.000 salariés, et devrait en accueillir temporairement un millier de plus pour préparer les commandes de fin d’année sur ses trois sites logistiques de Réau (77), d’Andrézieux (42) et bien sûr de Cestas (33), qui totalisent un demi-million de m2 de surfaces de stockage.
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