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Créateurs et Passionnés

INNOVATIONCamille Suarez et Arrosia

Depuis Anglet, elle a développé un matériau biosourcé à base de résine de pin : un atout pour redynamiser la filière de la gemme, en sommeil depuis de nombreuses années...
Arrosia 0
Au cours de ses études supérieures en arts appliqués, Camille Suarez décide de réaliser son projet de fin d'études sur les matières premières qui marquent culturellement et historiquement chaque région française.

Elle découvre ainsi la filière de la gemme (récolte de la résine de pin) et se passionne pour son histoire, ses acteurs et son potentiel.

« À travers mon tour de France des matières, débuté fin 2016, j’ai eu un véritable coup de cœur pour les acteurs du gemmage et la résine de pin récoltée dans les forêts de Gascogne. J'ai rencontré des historiens, des artisans et des élus locaux qui m'ont raconté l’histoire de cette filière. Ce matériau est très intéressant, car il possède un fort potentiel technique et économique », raconte la designer produit.

Au cours de cette période, Camille Suarez entend parler du laboratoire bourguignon Holiste et de son programme BioGemme, qui récolte de manière écologique la résine de pin dans la forêt des Landes de Gascogne.

Elle se rapproche alors du laboratoire montois Xylomat, créé par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et spécialisé dans la chimie du bois et de ses dérivés, pour mettre au point Ecopin, ne à base de résine de pin, 100% biosourcée, recyclable et biodégradable.

C'est donc durant cette période que la graine d'Arrosia a été semée, un projet issu d’une collaboration entre la nature, une culture et des savoir-faire.

Il y a un an, Camille Suarez croise le chemin de Philippe Coutière, fondateur du laboratoire Biolandes. Il lui a permis d'optimiser le processus de fabrication industrielle de son matériau. « Ces trois acteurs sont des partenaires forts, qui sont arrivés à un moment important pour moi. Ensemble, nous essayons de redynamiser cette filière », confie la jeune entrepreneuse.

Après avoir obtenu son diplôme en 2018 et déposé un brevet pour ce nouveau matériau, elle intègre l’incubateur de l’Estia à Bidart puis celui d’Arkistart, dans les locaux d’Arkinova, à Anglet. Sa startup Arrosia voit le jour en 2020.

Une alternative aux résines pétrochimiques…

Son objectif est de valoriser la résine de pin en remobilisant la filière locale grâce à la production d’Ecopin. « J'ai créé cette entreprise pour développer et commercialiser des matériaux écoconçus, issus de déchets forestiers ou de résine de pin comme alternative aux matériaux pétrochimiques », indique Camille Suarez.

Sous la forme de cristaux en résine naturelle, ce matériau s'adapte à de nombreuses industries utilisant des résines et le plastique, deux éléments issus du pétrole. Ecopin peut ainsi être utilisé pour concevoir des équipements sportifs, des accessoires de mode et même de l'ameublement.

« Nous commercialisons ce matériau auprès d’industriels, de manufactures et de PME qui fabriquent des produits finis. Et nous proposons à nos clients un accompagnement pour l’étude de faisabilité de ce qu’ils souhaitent réaliser avec Ecopin, dans le but d’éliminer le recours au plastique », souligne Camille Suarez.

Quatre salariés épaulent Camille Suarez dans son aventure entrepreneuriale. « Nous sommes actuellement dans une phase d'accélération de la production. À termes, nous aimerions proposer un catalogue complet de matériaux écoconçus ».

Pour en savoir plus, cliquez ici

 

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