Cette crise du covid-19 n’en finit pas de faire la preuve de la créativité et de la réactivité des entreprises d’ici. Dès la semaine dernière, le bureau d’études biarrot Sport Contrôle a trouvé le moyen de fixer des filtres antiviraux aux masques de « randonnée aquatique » (le « snorkeling », pour les intimes) Easybreath de Décathlon, et ce en vue d’une utilisation en milieu médical.
Alors que des masques de plongée sont utilisés de diverses façons en Italie et en Belgique, et notamment en association avec des respirateurs, Sport Contrôle cherchait une solution alternative de protection en lien avec le Centre hospitalier régional de l’île de La Réunion, qui se trouve en manque de masques FFP2 mais qui pourrait avoir accès au stock de masques Décathlon disponible sur place.
L’établissement aurait sollicité l’entreprise car celle-ci avait participé aux tests de santé de ce modèle Easybreath en amont de son lancement, en collaborant avec le centre R&D de Décathlon à Hendaye. Par ailleurs, le fondateur et dirigeant de Sport Contrôle, Brice Péreyre, est médecin aux urgences du CH de Mont-de-Marsan.
Une alternative en période de pénurie…
L’adaptateur conçu par Sport Contrôle permet la fixation d’un filtre au niveau du tuba surmontant normalement le masque facial de plongée. Cet adaptateur peut être produit par impression 3D, ce qui fait que le CHR réunionnais a déjà pu en fabriquer à distance sur la seule base des plans du bureau d’études.
Bien entendu, il s’agit d’une solution de dépannage. La qualité du filtre reste prépondérante, et certains membres du corps médical ont émis des réserves sur la réutilisation de masques de plongée, notamment liées à leur étanchéité sans pression de l’eau ou à la condensation de l’air emprisonné dessous. D’autres y voient cependant une solution efficace et inespérée. Mais quoiqu’il en soit, dans les conditions actuelles, toutes les solutions alternatives de ce genre seront sans doute bonnes à prendre là où perdurera la pénurie de masques chirurgicaux classiques.
Le dispositif serait en cours de validation du côté de La Réunion. L’entreprise a également soumis son idée à la DGA, qui cherche on le sait des solutions pour faire face à la situation.
On notera aussi que Décathlon avait rapidement fourni les plans 3D de son masque, tout en rappelant qu’il n’avait naturellement pas été conçu pour un usage médical. L’entreprise s'est déclarée prête à mettre tous ses stocks à disposition dès que des solutions viables seront validées en milieu médical, comme elle l’a déjà fait en différents endroits.
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