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    Je dis ça, je dis rien

    Je dis ça, je dis rien, l’expression à bannir !
    laya-enervee
    Et voilà, il fallait bien que ça arrive un jour… La rançon de la gloire, le succès vu par les jaloux, les médisants, tout ça… Mais tout de même, Le Figaro qui s’attaque à notre petite rubrique de province du lundi matin, franchement, on ne s’y attendait pas !

    Vous ne nous croyez pas ? Eh ben, qu’est-ce qu’il vous faut de plus ! On la fait courte, voici le titre de l’article de Quentin Périnel, tout y est dit ou presque : « Les expressions à bannir au bureau : « je dis ça, je dis rien ! ». Oh, lui, hey !

    Et de se gausser qu’il est certain de se faire des tas de copains, car tout le monde déteste cette phrase qui ne veut rien dire, « aussi cérébrale qu’absurde ». Perso, ça me vexe pas. C’est même plutôt tout le contraire, qu’on me qualifie de « cérébrale » m’enchante, et « d’absurde » relève mon originalité, ma singularité, tout ça…  D’ailleurs, rendons au Figaro ce qui est au Figaro, ils admettent que le Gorafi ( !!!) précise que « Je dis ça, je dis rien : dans la majorité des cas, les gens disent bien quelque chose. »

    Eh ouaissssss, gros lourdauds, c’est même tout le fin du fin de l’astuce, faire croire qu’on émet une banalité, quand dans le fond (mais très au fond, alors), à bien y regarder, il y a de la philosophie dans tout ça. Seulement voilà, c’est bien ma veine, Quentin machin, au bac philo, il a dû se manger un 2 et puis, voilà ! (Vas-y, vas-y, j’attends, demande-moi combien j’ai eu, que je ramène ma fraise un peu !!! J’attends…)

    D’autant que s’attaquer à « Je dis ça, je dis rien », c’est quand même faire preuve d’un manque de culture consternant, la phrase étant née du grand classique dramaturgique « Les Bronzés » en compagnie de la troupe du Splendid, le haut du gratin !

    Mais Quentin du Fig’ (ce qui n’est pas loin de Quentin de Montargis, Tais-toi !) sent vite qu’il est allé trop loin. Il trouve alors des atouts au « Je dis ça… », et que ça « atténue l’effet d’un reproche », « tout en s’assurant de faire passer un message », que ça insiste aussi « encore davantage sur un point négatif ».

    Mais la minute d’après, pardon la ligne suivante, patatras, voilà qu’il relève que « Le problème avec cette expression, c’est qu’elle est pleine de lâcheté » ! Et de finir sa chronique « Le Bureaulogue » par un « Je dis ça, je dis rien… », si, si, avec les trois petits points, que franchement, je suis à deux doigts de l’attaquer pour plagiat caractérisé. Si le mec me répond : « Presse…quoi ? », la rédaction des 60 journalistes et moi-même nous chargerons de lui expliquer, manu militari.

    Déjà, en 2013, le Huffington Post qui n’avait vraiment rien d’autre à faire, avait classé le « Je dis ça, je dis rien » dans le top des 10 expressions vraiment insupportables (number trois, tout de même !), au même rang que « faire le buzz », « en même temps », « les gens », « en mode », « j’ai envie de te dire », « j’imagine », « t’es grave », « trop pas », ou « bitcher ».

    Bon allez, y a un moment où faut arrêter de déconner. On va tout vous avouer. Nous aussi, on trouve ça nul « Je dis ça, je dis rien… », mais comment dire, on a fait EXPRES, oui exprès de le choisir comme titre de rubrique… Gnac gnac gnac. Et puis, ça la pète d’avoir une « tautologie » (et hop, placée, patron !) comme intitulé de rubrique. Tu fais quoi dans la vie ? Je tautologise, moi, modame !

    Allez, façon, tant qu’on ne recevra pas 8.325 lettres de protestation, on continue. Et pour l’instant, y en a « que » 7.421 qui se sont plaints, broutille, bagatelle…

    Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien…

    Gracianne Hastoy

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