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    Le Goncourt 2019 attribué à un écrivain toulousain

    Jean-Paul Dubois a obtenu ce lundi le plus prestigieux prix littéraire français. On en profite pour revenir sur les précédents lauréats nés dans la région…
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    Avec « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon », paru cet été aux Éditions de l’Olivier, l’ancien journaliste nous emmène de Toulouse au Canada en passant par le Danemark.

    Derrière ce titre un peu long qui sonne comme une évidence, se cache l’histoire d’un dénommé Paul Hansen, incarcéré depuis deux ans dans la prison provinciale de Montréal, où il partage sa cellule avec un Hells angel et où il se remémore les événements qui l’y ont conduit, depuis son enfance à Toulouse jusqu’à sa découverte du Danemark.

    Superintendant d’une résidence canadienne pour retraités aisés, il a pour compagne Winona, qui l’emmène en balade en aéroplane. Mais tout se gâte lorsqu’un nouveau gérant prend ses fonctions à la maison de retraite.

    Jean-Paul Dubois, un ancien de Sud-Ouest et du Nouvel Observateur, est né à Toulouse en 1950 et réside toujours dans la maison familiale. C’est un habitué des prix littéraires, puisqu’il avait déjà obtenu le prix France Télévisions pour « Kennedy et moi » (1996), le Femina pour « Une vie française » (2004, sans doute son roman le plus connu, un roman d’ailleurs très toulousain) et le prix Vialatte pour son « Cas Sneijder » (2012).

    Il obtient la suprême distinction littéraire hexagonale au 2ème tour de scrutin, par 6 voix contre 4, devant la « Soif » d’Amélie Nothomb. L’homme, que l’on dit assez discret, est l’auteur d’une vingtaine de romans. Le dernier aurait déjà connu un beau succès avant l’obtention de son Goncourt, qui devrait tout de même avoir un effet sur ses ventes.

    On notera que ce Goncourt fait suite à celui de Lydie Salvayre en 2014 (avec « Pas pleurer »). Même si celle-ci n’est pas d’origine toulousaine (elle est née dans le Loir-et-Cher d’un couple d’exilés espagnols), elle a certes grandi à Auterive, non loin de la Ville Rose.

    Retour sur les anciens lauréats d’ici…

    André Savignon, 1912

    Né le 1er janvier 1878 à Tarbes, dans la fameuse maison d’Esparbès de Lussan, André Savignon, était aussi journaliste. Il a obtenu le Goncourt en 1912 pour « Les Filles de la pluie », un roman breton sous-titré « Scènes de la vie ouessantine ». Après la première guerre mondiale, André Savignon s’était établi à Saint-Malo et fit de nombreux séjours en Angleterre, où il s’éteignit en 1947.

    Lucien Fabre, 1923

    Né le 14 février 1889 à Pampelonne, dans le Tarn, Lucien Fabre, écrivain et ingénieur, ami de Paul Valéry, obtint le Goncourt en 1923 pour « Rabevel ou le Mal des ardents », l’histoire d’un jeune financier plein d’ambition, roman célébré pour ses belles descriptions du paysage du Rouergue, que l’écrivain autrichien Rainer Maria Rilke trouvait « admirablement décrit ».

    Thierry Sandre, 1924

    Jean-Joseph Auguste Moulié, dit Thierry Sandre, est né le 9 mai 1891 à Bayonne. Traducteur et secrétaire de Pierre Louÿs avant la première guerre mondiale, il obtint le Goncourt en 1924, non pour un roman mais pour sa trilogie composée du « Chèvrefeuille », du « Purgatoire » et du « Chapitre XIII ». Il est l’auteur d’une trentaine d’œuvres, pour la plupart oubliées. Il a notamment collaboré avec Pierre Benoit sur un « Visage de la France » évoquant largement le Sud-Ouest.

    Joseph Peyré, 1935

    Né le 13 mars 1892 à Aydie, dans les Pyrénées-Atlantiques, Joseph Peyré est l’un des écrivains les plus connus des pays de l’Adour. Il a obtenu le Goncourt en 1935 avec « Sang et Lumières ». On ne présente plus celui qui fut lycéen à Pau (actuel lycée Louis Barthou) et se lança dans l’écriture avec le soutien de Joseph Kessel et Francis Carco. Il fut aussi l’élève du philosophe Alain, qui lui avait prédit une carrière littéraire. Avant de se faire journaliste, il fut notamment avocat au barreau de Pau.

    Jean-Louis Curtis, 1947

    Né Albert Laffitte à Orthez le 22 mai 1917, Jean-Louis Curtis était fils d’un fabricant de meubles. Après des études de lettres à Bordeaux puis à la Sorbonne, il enseigna un temps à Bayonne au début des années 40, après sa démobilisation. Un an après la publication du premier, son second roman, « Les Forêts de la nuit » (dont l’action se situe dans une ville imaginaire inspirée d’Orthez), obtint le Goncourt en 1947. Il fut élu à l’Académie Française en 1986 et mourut en 95. Houellebecq a souhaité lui rendre hommage dans « La Carte et le Territoire », prix Goncourt en 2010.

    Jean Cau, 1961

    Né le 8 juillet 1925 à Bram, dans l’Aude, Jean Cau était fils d’un ouvrier agricole du pays de Carcassonne et d’une femme de ménage. Il fut d’abord secrétaire de Jean-Paul Sartre (jusqu’en 1957), puis journaliste pour de nombreux hebdomadaires. Il reçut le Goncourt en 1961 pour « La Pitié de Dieu », un roman qui comme celui de Jean-Paul Dubois prend place dans une cellule de prison. Jean Cau mourut en 1993. On lui doit une quarantaine d’œuvres.

    Yves Navarre, 1980

    Prix Goncourt 1980 avec « Le Jardin d’acclimatation », Yves Navarre est né le 24 septembre 1940 à Condom. Il cofonda (avec Marie Cardinal) le Syndicat des écrivains de langue française en 1976. Diplômé d’école de commerce, il avait avant cela fait carrière dans la publicité et travaillé chez Publicis et BBDO, agence dans laquelle il lancera un certain… Thierry Ardisson. Grand défenseur des homosexuels dans les années 80, il se suicida en 1994. Un roman inédit d’Yves Navarre, « Pour dans peu », a été publié en 2016.

    Paule Constant, 1998

    Née le 25 janvier 1944 à Gan (où l’école porte aujourd’hui son nom), Paule Constant est aujourd’hui membre de l’Académie Goncourt, qui l’avait récompensée en 1998 pour son « Confidence pour confidence », un huis-clos qui avait triomphé des « Particules élémentaires » de Houellebecq, parues la même année. Commandeur de l'ordre national du Mérite, elle a également obtenu les prix Valery Larbaud (1980) et du roman de l’Académie Française (1989). « Des chauves-souris, des singes et des hommes », son dernier roman, est paru chez Gallimard en 2016.

    Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici

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