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    Toulouse, plus que jamais capitale de l’Espace

    La Ville Rose accueillera le futur commandement militaire de l’espace qui se rajoutera aux implantations d’Airbus et de Thales, mais aussi du Cnes et de la Cité de l’Espace…
    TOULOUSE ESPACE 6
    Sans surprise, la capitale française de l’aéronautique et de l’espace, Toulouse, va loger le centre de ce commandement. Celui-ci naîtra en septembre prochain : 200 personnes y œuvreront dans un premier temps, et davantage par la suite. D’importants investissements devraient suivre très vite.

    Comme l’a rappelé Florence Parly ce dimanche au micro de France Inter, « Il y a 1.500 satellites autour de la Terre, il y en aura 7.000 dans dix ans, et ces satellites sont de plus en plus considérés comme des objets qui peuvent être espionnés ou modifiés ». On se souvient que la ministre avait déclaré en septembre dernier qu’un satellite russe s’était rapproché d’un des nôtres, apparemment pour tenter d’en capter les communications.

    En d’autres termes, l’espace est déjà devenu une aire de conflits, alors qu’États-Unis, Chine et Russie sont déjà engagés dans une course folle sur la piste aux étoiles. Cette bataille a déjà l’allure d’une petite « guerre froide », puisque les satellites des grandes puissances sont d’ores et déjà armés. Plus près de nous, sur la terre ferme, des opérations comme Barkhane (Mali) ou Chammal (neutralisation des camps de l’État islamique) ne peuvent plus se mener aujourd’hui sans satellites destinés aux communications entre centres de décision et forces mobilisées sur le terrain.

    Toulouse, un choix logique…

    Le président de la République, à la veille du défilé du 14 juillet et après avoir approuvé « la nouvelle doctrine spatiale militaire » proposée par sa ministre, a annoncé que « pour assurer le développement et le renforcement de nos capacités spatiales, un grand commandement de l’espace sera créé en septembre prochain au sein de l’armée de l’air ».

    Celle-ci « deviendra à terme l’Armée de l’air et de l’espace. Les nouveaux investissements indispensables seront décidés », a expliqué le président dans son discours. On rappelle que depuis 2010, il existait en France un « commandement interarmées de l'espace » qui, sous la houlette du chef d'état-major des armées, élaborait et menait la politique spatiale militaire du pays. Il gérait notre douzaine de satellites d’observation, d’écoute et de télécommunications.

    Le nouveau commandement devrait succéder à ce CIE, et ainsi permettre de fusionner davantage de compétences encore disséminées au sein des armées, tout en recentrant la prise de décision en matière de politique militaire spatiale. Il sera localisé à Toulouse et emploiera dans un premier temps 200 personnes. Le détail de son fonctionnement devrait être prochainement être communiqué par Florence Parly.

    Le choix de Toulouse pour héberger ce commandement ne surprend évidemment pas. C’est là que sont déjà basées les branches défense et/ou espace d’Airbus et de Thales, une part non-négligeable de leurs fournisseurs et bien sûr le Cnes et la Cité de l’Espace. Il était on ne peut plus logique de se rapprocher de cet écosystème d’acteurs du secteur aérospatial.

    Des investissements-clés à venir…

    On rappelle par ailleurs qu’une étude de l'Insee et du pôle de compétitivité Aerospace Valley révélait en avril dernier que les filières aéronautique et spatiale des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine représentaient respectivement 107.000 et 38.000 emplois en 2017, tandis que la Haute-Garonne pesait pour 63% dans les effectifs recensés dans le grand Sud-Ouest, déjà de loin les plus nombreux de l’Hexagone. Bref, il n’y avait pas vraiment débat sur la localisation de ce nouveau commandement.

    Au-delà de cette annonce toute fraîche, on sait que dans le cadre de la loi de programmation militaire française 2019-2025, ce ne sont pas moins de 3,6 milliards d’euros qui seront consacrés à la défense spatiale, avec des investissements qui toucheront d’une part au renouvellement des satellites actuels d’observation et de communication (Syracuse), et d’autre part au lancement de 3 nouveaux satellites d’écoute électromagnétique. Sans oublier la modernisation du radar de surveillance spatiale « Graves » (Grand Réseau Adapté à la Veille Spatiale).

    Bien entendu, ces nouveaux investissements bénéficieront dans une large mesure au bassin d’activité toulousain. À l’heure de la militarisation de l’espace et d’une « guerre des étoiles » qui ne dit pas encore son nom, c’est toujours ça de pris…

    Photos : CNES et Ministère de la Défense

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