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L’Isle-Jourdain, gersoise ou gasconne toulousaine ?

Laurent Chalard, docteur en géographie à l'université Paris IV – Sorbonne, ne soulève pas franchement l’enthousiasme lorsqu’il suggère un rattachement à la Ville Rose…
ISLE JOURDAIN 0
Convaincu que les départements français, instaurés en 1790, ont vu naître de nombreuses anomalies au fil du temps, ce géographe propose donc, dans le cadre du nouvel axe de décentralisation, une réflexion sur leur redécoupage, qui permettrait de rectifier ceux qui présentent aujourd’hui ces incohérences.

Notamment en fonction de leur bassin de vie, car la logique de l’aménagement des territoires d’alors ne correspond plus à la réalité sociétale du 21e siècle. Depuis cinquante ans, la progression des zones urbaines a entraîné avec elles l’influence des grandes villes, pouvant s’étendre jusqu’aux communes de départements voisins.

En Occitanie, Laurent Chalard aurait ainsi relevé vingt-quatre anomalies. Plus particulièrement en Haute-Garonne, à cheval sur deux territoires : la région toulousaine, située sur l’ancien Languedoc, et celle, plus pyrénéenne, du Comminges.

Dans ses propositions, on trouve - entre autres - dans la liste des « changements majeurs » le transfert de Saint-Gaudens (en Haute-Garonne), vers les Hautes-Pyrénées.

Pour les « changements mineurs », le géographe préconise celui du canton de l’Isle-Jourdain, sous influence toulousaine, vers la Haute-Garonne.

« Franchement, cette histoire de rattachement, c’est un peu n'importe quoi, non ? Déjà si les départements sont redécoupés, la moindre des choses ce serait de demander leur avis aux communes ou cantons concernés. Et pas d'imposer d'en haut ! » s’indigne Cathy, gersoise d’origine, vivant et travaillant à Toulouse.

« Je n’en vois pas l’utilité ; déjà que l’on a rebaptisé notre région « la Gascogne toulousaine », c’est comme si on essayait de nous voler toujours un plus de notre identité », renchérit Pascale, professeur des écoles. « C’est déjà assez compliqué comme ça avec l’histoire des communautés de communes, pas besoin d’en rajouter ! »

Une logique qui ne semble donc pas franchement partagée par de nombreux Lislois, qui considèrent que leur ville, la deuxième du département avec près de 9.000 habitants, est - et doit rester - rattachée au Gers.

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