Abonnez-vous
    Publié le

    Le toulousain Sigfox toujours plus connecté et innovant

    L’opérateur réseau de Labège a récemment organisé à Singapour son traditionnel événement « Connect ». L’occasion d’annoncer plusieurs partenariats prometteurs.
    SIGFOX 0
    Environ 15 millions d’objets seraient désormais connectés au réseau « 0G » de Sigfox, qui mettra prochainement en œuvre des solutions de suivi de bagages en milieu aéroportuaire ou de compteurs à gaz au Japon. Entre autres nouveautés…

    Avec son positionnement unique et son PDG atypique Ludovic Le Moan (qui œuvre de concert avec Christophe Fourtet, expert en radiocommunication à l’origine du projet), Sigfox détonne dans le milieu des télécoms. En quelques années, l’entreprise a déjà levé autour de 300 millions de dollars pour développer son réseau.

    Créée il y a 10 ans et basée à Labège, commune limitrophe de Toulouse, elle aurait franchi le cap des 60 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, soit 10 de plus qu’en 2017 et une progression de 400% en 4 ans. En mesure d’opérer dans 65 pays, elle avance que les liaisons avec près de 15 millions d’objets connectés seraient désormais assurées via son réseau, et ce pour le compte de 1.500 clients, parmi lesquels on peut par exemple citer PSA ou le géant allemand DHL, avec ses quelque 250.000 chariots élévateurs connectés.

    Ce fameux réseau Sigfox mérite sans doute un petit rappel. Vous connaissiez sûrement déjà la 3G, la 4G et maintenant la très controversée 5G, mais vous n’aviez peut-être jamais entendu parler de la « 0G ». Pour schématiser, on parle d’un réseau bas débit misant sur des communications basse fréquence et peu énergivores.

    Du suivi de bagages aux compteurs à gaz…

    La bande de fréquence ISM à laquelle recourt cette 0G, si elle paraît limitante au premier abord (12 octets maximum par message, un maximum de 140 messages/jour par objet et un débit maximal de 100 bits/seconde), suffirait pourtant amplement au « pilotage » d’objets connectés dans de très nombreux cas, comme la mesure de paramètres (humidité, luminosité, bruit), la détection de mouvements (plusieurs millions d’alarmes Securitas fonctionneraient notamment via Sigfox), le monitoring de batteries ou le suivi de l’occupation de places de parking.

    En France, la couverture de ce réseau est assurée par seulement 1.500 antennes, contre des dizaines de milliers pour les grands opérateurs de réseau GSM. En d’autres termes, et pour reprendre une formule assez parlante du PDG, qui prévoit l’an prochain le déploiement de 50 nano-satellites avec Eutelsat, « il n’y a pas besoin de construire une autoroute pour faire passer une bicyclette ».

    Des idées d’applications, Sigfox n’en manque pas. L’entreprise vient encore d’en faire la démonstration lors de son traditionnel événement « Connect », organisé ces 20 et 21 novembre à Singapour. Sur place, elle a encore multiplié les annonces, à commencer par celle d’une prometteuse alliance avec l’éditeur de solutions pour acteurs du tourisme Amadeus, qui devrait prochainement se matérialiser par la création d’une co-entreprise.

    L’idée ? Proposer aux aéroports et aux compagnies aériennes une solution « PinPoint » de suivi des bagages, l’un des principaux motifs de mécontentement des voyageurs d’aujourd’hui. Selon un rapport publié l’an dernier par la SITA (Société internationale de télécommunication aéronautique), près de 25 millions de bagages traités en 2018 auraient subi un incident (dont 1,2 million purement et simplement perdus), sur un total de plus de 4 milliards.

    De nouvelles offres dans les tuyaux…

    Une autre application intéressante est celle qui se prépare au Japon avec différents partenaires : il s’agit de s’appuyer sur le réseau Sigfox pour les relevés de quelque 850.000 compteurs gaz gérés par l’opérateur local Nicigas (Nippon Gas Company). Enfin, le fabricant coréen de câbles et accessoires SeongJi indique qu’il a développé avec Sigfox des modules spécifiques pour assurer un suivi plus économique de ses flux logistiques internationaux.

    Par ailleurs, Sigfox annonce pour 2020 les tests et le lancement d’une offre en réseau domestique (PAN, pour Private Area Network) venant en complément de l’offre classique en réseau étendu (WAN, pour Wide Area Network). L’entreprise a aussi évoqué deux nouvelles offres « qui améliorent considérablement la précision de son principal service de géolocalisation » : en s’appuyant sur des algorithmes d’apprentissage, « Atlas Native » devrait permettre une géolocalisation plus précise des objets (à 800 mètres près), tandis qu’est désormais prêt le service de géolocalisation mondiale « Atlas Wi-Fi », imaginé avec l’expert néerlandais en navigation Here Technologies.

    Cette année, une étude de l’américain Strategy Analytics estime que 22 milliards d’objets connectés sont actuellement en circulation dans le monde. Il y en aura plus de 38 milliards en 2025, et le cap des 50 pourrait être franchi en 2030. Se posera fatalement la question des moyens de les faire communiquer à moindre coût, via un minimum d’infrastructures.

    Même si le pari de Sigfox n’est pas encore tout à fait gagné et que l’entreprise continue d’enregistrer des pertes, ses dirigeants ont sans doute raison de continuer à y croire dur comme fer : leur persévérance pourrait bientôt être récompensée.

    Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici

     

    Commentaires


    Réagissez à cet article

    Vous devez être connecté(e) pour poster un commentaire