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COUP DE CŒURDes mastodontes de retour à Simorre !

Le projet “Les géants du Miocène” est inscrit au vote du budget participatif citoyen organisé par la Région Occitanie. Les votes sont ouverts jusqu’au 15 mars…
SIMORRE mammouth
Le charmant village de Simorre détient un riche patrimoine paléontologique qui ne demande qu’à être exploité.

Éric Truffi, le maire, en a lui-même découvert l’ampleur lors d’une conférence donnée par deux grands paléontologues Francis Duranthon, directeur du Muséum de Toulouse, et Pascal Tassy, du Muséum d’Histoire naturelle de Paris, en février 2020.

« Tous les muséums paléontologiques du monde qui travaillent l’époque du miocène connaissent Simorre pour les sédiments pris dans ses terres il y a quinze millions d’années ; ils détiennent même des os provenant de nos sols, car nous sommes le seul endroit où il y a eu pareilles trouvailles. Il serait vraiment dommage de ne pas porter un tel patrimoine à la connaissance d’un plus large public. Ce budget participatif, c’est l’occasion à ne pas louper ! » commente le premier édile.

Vivien Riout, un paléontologue amateur gersois, prévient la commune de l’opportunité de présenter un dossier, en partenariat avec l’association Patrimoine et Culture. D’autant que ce projet viendrait se greffer à celui de relocalisation du Musée Paysan d’Emile, qui ne répond plus actuellement aux besoins.

« Nous pourrions créer une aile pour ce musée, et une deuxième dédiée aux ossements retrouvés sur place il y a quelques décennies de cela. Un parcours annexe présenterait également les turquoises de Simorre, une production singulière de pierres précieuses par cuisson d’ossements fossiles, que l’on retrouve sur l’Anneau royal de Saint-Denis. Et pour accompagner ce projet, un parcours pédagogique avec panneaux d‘interprétation tactiles et reconstitution en taille réelle de mastodontes dans le parc, permettrait d’attirer une population bien au-delà de notre commune ! ».

À commencer notamment par l’Éducation Nationale, dont les élèves seraient forcément impressionnés de se retrouver aux côtés de l’immense Deinotherium (trois mètres cinquante de hauteur) aux drôles de défenses recourbées, du Gomphotherium angustidens, “muse” à quatre défenses qui a pu inspirer les oliphants que l’on retrouve dans Le Seigneur des Anneaux, et du Brachypotherium brachypus, sorte de rhinocéros court sur pattes, que l’on découvrira en train de se prélasser dans une marre.

Le coût du projet est estimé à environ 100.000 €, dont 80% seraient demandés à la Région grâce au budget participatif. La mairie participerait à hauteur de 20%, tandis que l’association mettrait à disposition des moyens humains.

Pour la réalisation de ses mastodontes à l’échelle, la mairie s’est adressée à la société lot-et-garonnaise Ophys (cliquez ici), spécialisée depuis vingt ans en reconstitutions grandeur nature dans le domaine des sciences naturelles, dont les œuvres sont exposées dans de nombreux musées et parcs à thèmes du monde.

« Parmi nos plus grandes pièces, nous avons par exemple un calamar géant fait pour le Musée de Toulouse, de 18 mètres de long, 4 mètres de haut et 6 mètres d’envergure. Donc pour les mastodontes de Simorre, nous n’en serons pas à notre coup d’essai, même si nous n’avons pas encore réalisé d’éléphant de cette taille. Nous utiliserons de la résine polyester, le matériau le plus solide, le plus pérenne et le plus fonctionnel pour ce genre de maquettes.

Pour la réalisation, nous reprendrons le squelette des animaux sur des planches, avant d’en faire des projections géantes pour arriver à la taille requise. On pourra alors commencer à dessiner toutes les insertions musculaires, avoir la silhouette qui se révèle, et à partir de là, découper de grands panneaux en bois qui nous serviront de gabarit. Ensuite, on sculptera dans la mousse en polyuréthane de haute densité, jusqu’à obtenir des volumes corrects, pour travailler à la résine peinte dessus » explique Emmanuel Janssens Casteels.

Des pièces spectaculaires donc, et des idées qui ne manquent pas pour la commune.

« Nous aimerions travailler de concert avec le Paléosite de Sansan (cliquez ici), situé à une quinzaine de kilomètres, et le Muséum de Toulouse (cliquez ici), en proposant une sorte de “Pass” touristique qui permettrait aux visiteurs de venir dans la région découvrir cette époque en parcourant les trois lieux. C’est un vrai projet de territoire, qui dépasse largement la couronne de Simorre… » conclut Éric Truffi.

Il ne reste plus qu’à aller voter jusqu’au 15 mars, pour voir se concrétiser cette proposition d’envergure, et aller se mesurer aux mastodontes de Simorre ! – cliquez ici

 

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