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Nouvelle vie pour le Sanctuaire de Lourdes ?

A l’initiative du pape François, une réflexion est lancée sur l’évolution du 3e site de pèlerinage en Europe avec plus de 6 millions de personnes chaque année…
BIG LOURDES++
Comme nous en avons déjà parlé, le Sanctuaire a retrouvé son équilibre économique après des années difficiles, marquées également par les énormes dégâts provoqués par les inondations.

La nomination d’un délégué pontifical pour piloter la réflexion sur le positionnement et les évolutions du site bigourdan illustre l’importance de l’enjeu. Il faut dire qu’avec la venue de 6 millions de pèlerins chaque année, la cité mariale est le 3e lieu saint le plus fréquenté en Europe, après le Vatican et Fatima au Portugal.

C’est l’évêque auxiliaire de Lille, Mgr Antoine Hérouard, qui a été missionné par le pape François pour lancer une vaste réflexion sur l’avenir du Sanctuaire et pour mettre en place un accompagnement permettant de rentrer dans une nouvelle ère. Il prend ainsi provisoirement le relais de l’évêque en charge du diocèse de Tarbes-Lourdes, Mgr Nicolas Brouwet.

Les enjeux sont importants et peuvent être parfois contradictoires. Il faut, en effet, préserver la vocation d’un haut lieu de pèlerinage qui doit, avant tout, être consacré « à la prière et au témoignage chrétien correspondant aux exigences du peuple de Dieu ». Tout en répondant aux exigences économiques de toute « entreprise », même de nature spirituelle. Et en ne fermant par la porte au tourisme religieux qui se développe de plus en plus.

De nombreux pèlerins se déplacent à Lourdes dans l’espoir d’une guérison (69 miracles ont été reconnus), même si la plupart viennent surtout pour exprimer leur foi. L’accueil « des malades, des pauvres et des petits » est la mission fondamentale des autorités religieuses, ce qui demande beaucoup de dévouement, mais aussi une sacrée organisation.

Le Sanctuaire fonctionne comme une véritable entreprise, avec 250 collaborateurs, 30 chapelains et une armée de bénévoles, pour une ouverture permanente, tous les jours. Ils doivent aussi être capables d’assurer la prise en charge de malades et de personnes en difficulté à toute heure du jour et de la nuit. D’où l’appel, ces dernières années, à des gestionnaires venant du monde de l’entreprise pour faire marcher cet ensemble très complexe.

La deuxième ville hôtelière après Paris…

Bien entendu, le Sanctuaire doit tenir compte de son environnement et des nécessaires infrastructures mises en place par les collectivités locales et les professionnels. Ainsi, Lourdes est la seconde ville la plus hôtelière de France après Paris, avec plus de 200 établissements pour loger les visiteurs : hôtels, résidences, campings, meublés, gîtes et chambres d’hôtes ; sans compter les 3.000 lits proposés par les maisons religieuses.

Aujourd’hui, la part des pèlerinages organisés a sensiblement diminué. Mais ils représentent encore 800.000 personnes par saison, venant de très nombreux pays dans le monde. Ils arrivent pas charters à l’aéroport, par trains spéciaux ou par bus. Parallèlement, 5,2 millions de personnes se rendent dans la cité mariale, par leurs propres moyens, pour participer individuellement aux célébrations ou tout simplement pour visiter les lieux. On imagine les contraintes d’organisation que tout cela génère, tant pour le Sanctuaire que pour tous les acteurs de la Ville.

Le boom du tourisme religieux…

Ces dernières années, ce tourisme « spirituel » s’est largement organisé dans le monde entier. On estime qu’il représente 20 millions de personnes sur les 90 millions de touristes venant en France chaque année.

Le spectre est large, il englobe : la participation à des grands rassemblements religieux comme les Journées mondiales de la jeunesse, des congrès eucharistiques, des célébrations anniversaire… ; les voyages culturels organisés autour de patrimoines religieux ; les voyages missionnaires et les retraites spirituelles, etc.

Des opérateurs professionnels organisent ainsi des circuits dans le monde entier, et Lourdes est une des destinations phares. Sur les 6 millions de personnes accueillies au Sanctuaire, près de 60% sont des étrangers venant du monde entier, même si les Italiens sont les plus représentés.

Lourdes, au carrefour mondial des pèlerinages…

Mais tout cela devrait évoluer considérablement avec le développement de vols low-cost par l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées pour faciliter l’accès de ce lieu de pèlerinage depuis les capitales européennes, dans de bonnes conditions économiques.

Après Londres, les lignes en direction de Rome et Cracovie ont déjà dépassé les 21.000 passagers, et Malte qui a ouvert en 2018 a très bien démarré. En 2019, l’aéroport compte beaucoup sur l’ouverture de Dublin et Lisbonne. Cette dernière destination, outre le fait qu’elle rapproche Lourdes d’un autre grand centre de pèlerinage, Fatima, constitue une ouverture importante vers le Brésil et l’Amérique du Sud.

Il faut savoir que lors de certains grands pèlerinages, l’aéroport peut accueillir jusqu’à 50 vols par jour en provenance du monde entier, dont des gros porteurs comme des Boeing 777.

Désormais, les acteurs du tourisme misent sur deux marques fortes : Lourdes et les Pyrénées. Deux marquent connues dans le monde entier et qui vont désormais de pair avec un nombre de plus en plus important de pèlerins qui profitent de leur venue pour découvrir nos montagnes.

Avec les collectivités locales, a été initié un projet innovant de développement : « Lourdes, au carrefour mondial des pèlerinages », en prenant en compte l’objectif de revitalisation de la cité mariale par l’ouverture de lignes aériennes. Pour mieux profiter de la dynamique du tourisme spirituel, Lourdes a rejoint le Tour européen des pèlerinages qui capte des familles du monde entier désireuses de se rendre sur ces différents sites religieux.

On le voit, les enjeux sont énormes tant pour le Sanctuaire que pour l’activité touristique dans la région.

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