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    Toulouse capitale mondiale du changement climatique

    233 experts sont réunis pour étudier les conséquences négatives et positives d’un réchauffement, et délivrer une information climatique régionale ainsi qu’un atlas interactif…
    CLIMAT TOULOUSE 0
    Ces scientifiques se retrouvent donc cette semaine sur le site de Météo France dans le cadre de la préparation du 6ème rapport d’évaluation du Giec. Celui-ci devrait être publié à l’horizon 2022.

    Sur fond d’incendies en Amazonie et à la fin d’un été caniculaire, les scientifiques bénévoles se penchent jusqu’à ce vendredi sur le changement climatique. Ils amenderont les 13 chapitres du rapport déjà rédigés sur ce thème, à partir des 23.000 commentaires formulés par la communauté scientifique.

    Le Giec, émanation de l’OMM (Organisation météorologique mondiale, qui héberge son secrétariat à Genève) et du PNUE (Programme des Nations unies pour l'environnement), produit depuis maintenant plus de 30 ans des rapports généraux ou ciblés sur l’évolution du climat planétaire. Son dernier rapport global remonte à 2014 et le prochain, le 6ème, devrait être achevé d’ici deux ans.

    En attendant, l’organisme publie régulièrement des études ciblées, comme l’an dernier sur les effets d’un réchauffement d’1,5°C ou le 8 août dernier sur le changement climatique, la désertification et la dégradation des terres. La prochaine étude du Giec sera dévoilée le 25 septembre et portera sur les océans et la cryosphère (c’est-à-dire glaciers, calottes et banquises).

    Une semaine de réflexion sur le climat…

    Année après année, rapport après rapport, l’institution se fait plus inquiète et pressante. Selon ses prévisions et en fonction du scénario de développement socio-économique retenu, la température moyenne sur Terre pourrait connaître une augmentation allant de 0,9 à 4,1°C d’ici 2100, avec des effets plus ou moins irrémédiables sur l’environnement et l’humanité. Pour une hausse de 4,5°C, le Giec prévoit la disparition de 50% des espèces vivant dans les 35 « écorégions » du monde à la biodiversité la plus remarquable.

    Quant à la hausse du niveau de la mer, l’organisme estime qu’elle atteindra 0,44 à 0,74 m d’ici la fin du siècle. Le tout dans un contexte d’augmentation de la population mondiale, qui tutoiera les 10 milliards d’habitants en 2050.

    Cette semaine, 233 scientifiques sont donc réunis à Toulouse pour la troisième fois sur les 4 prévues. Ils amenderont et réactualiseront (au regard des derniers travaux et avancées en termes de modélisation du climat) les 13 chapitres déjà rédigés et touchant aux « aspects scientifiques du système climatique et de l’évolution du climat », soit les sujets traités par le premier groupe de travail du Giec.

    On rappelle que deux autres groupes de travail s’occupent d’une part « des questions concernant la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels aux changements climatiques », des « conséquences négatives et positives de ces changements » et des « possibilités de s’y adapter », et d’autre part d’évaluer « les solutions envisageables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ou atténuer de toute autre manière les changements climatiques ». Une équipe spéciale du Giec propose en outre un guide méthodologique pour le suivi des émissions de gaz à effet de serre, qu’elle améliore au fil de l’eau.

    Toulouse en pointe avec Météo France…

    Sur fonds d’incendies amazoniens, cette nouvelle réunion préparatoire mêlera les traditionnelles réflexions prospectives sur l’évolution du climat, sur l’établissement de scénarios à court/moyen/long terme et sur les différents impacts du changement climatique. Sur ce thème, le 6ème rapport du Giec inclura les traditionnels état des lieux et projections, mais aussi (et c’est une nouveauté) une « information climatique régionale » et un atlas interactif.

    Le site Météo France de Toulouse (installé là depuis le début des années 80, en raison notamment de la présence des principaux acteurs du spatial, liés aux données satellite utilisées), où sont réalisées les simulations sur l’évolution du climat, emploie plus d’un millier de personnes, et près de 3.000 en comptant les organismes partenaires. Le Giec, lui, compte 195 pays membres pour un budget de plus de 4 millions de francs suisses.

    On notera enfin que ce jeudi 29 à partir de 19h30, le « Météopole » toulousain accueillera une conférence (qui affiche déjà complet), avec 3 exposés de Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe n°1 du Giec (qui expliquera comment travaille l’organisme), de Sonia Seneviratne (Université technique de Zürich) sur les phénomènes extrêmes et de Roland Séférian (Météo-France) sur la possibilité d’une limitation du réchauffement global à 1,5°C. Ces exposés seront suivis d’échanges avec le public.

    Plus d’informations sur le site internet – cliquez ici

     

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