La directrice de l’Antic, Annick Dalmagne, le confesse volontiers : « Nous n’avions pas forcément vocation à durer tout ce temps. Nous étions là car le besoin d’un acteur capable d’accompagner localement l’essor du numérique se faisait sentir. Et puis nous nous sommes adaptés aux besoins des territoires, tandis que ces nouveaux usages n’ont cessé d’évoluer ».
Aujourd’hui, cette antenne technologique, sorte de service de veille de l’agglo basque, continue avec son équipe de 3 personnes ce travail de défrichage de nouveaux sujets en lien avec le numérique, de plus en plus omniprésent autour de nous.
On lui doit en particulier l’organisation, depuis 10 ans, des fameuses « Rencontres du numérique », lesquelles se sont exceptionnellement déroulées sur 5 jours cette année (en juillet), avec des événements dans 14 communes, y compris dans le Pays basque intérieur, à Barcus, aux Aldudes et à Saint-Jean-le-Vieux.
« Nous avons pu mettre en place beaucoup d’animations sur beaucoup de sujets, grâce aux contributions d’experts que nous sommes allés chercher sur tout le territoire », commente Annick Dalmagne.
Projet Ekin : le numérique au service de l’inclusion sociale…
Au total, les différents événements associés à ces rencontres ont attiré 425 participants. Les événements ont réuni un public très varié, avec des chefs d’entreprises, des élus et des agents de collectivités, des acteurs du monde scolaire, mais aussi de simples citoyens, semble-t-il séduits par le format des « soirées-débats » dans des bars ou des tiers-lieux, ou encore par des initiatives allant de la visite d’une ferme connectée à la cartopartie en passant par une réunion au local jeunes de Boucau, où l’on a discuté avec parents et ados des usages autour de Youtube, de Snapchat ou du jeu Fortnite. Autrement dit des expériences interactives sortant du cadre de la conférence classique.
Au-delà de cet événement ponctuel, l’Antic travaille aujourd’hui quotidiennement sur de l’ingénierie et de l’accompagnement de projets, avec un certain nombre d’initiatives à son actif, à l’exemple du lancement d’un espace de co-working en 2012, depuis développé par ses locataires. En ce moment, le gros morceau est bien sûr cet emballant « projet Ekin », cofinancé par le fonds européen FEDER dans le cadre du programme Interreg POCTEFA.
Ce projet d’inclusion consiste à « proposer du partage de temps et d’activités culturelles ou de loisirs entre des personnes relevant de l’accompagnement d’un établissement social ou médico-social et tout citoyen volontaire ». Pour faciliter ce rapprochement entre personnes dépendantes et citoyens, la plateforme numérique annoncée sera mise en place au printemps 2020, mais les tests en conditions réelles ont déjà commencé.
L’initiative, originale, est réjouissante car elle permettra aux bonnes volontés de s’exercer simplement et sans trop de démarches préalables. La mise en relation : c’est aussi cela, l’intérêt du numérique, qui sera demain ce que l’on en fera.
Un vaste spectre de projets innovants…
Dans un tout autre registre, un projet « Open Data » (avec OpenDataSoft et Open Data France) vise à tester « une démarche collective d’ouverture de données sur le territoire en fédérant des mairies volontaires » de la communauté d’agglomération. Le projet réunit déjà 12 des 16 communes de l’agglo soumises à l’obligation légale d’ouvrir leurs données. Autre exemple : un projet « Resolab » de « réseau social expérimental pour accompagner les enfants dans leurs premiers usages du numérique » (avec entre autres la DDEC 64 et la maison des adolescents Adoenia).
L’initiative s’inscrit dans la mission de soutien au secteur de la jeunesse de l’Antic, à l’instar du projet « YESict » de création d’une méthode pédagogique basée sur des outils numériques, afin de sensibiliser les collégiens à l’entrepreneuriat et de développer chez eux de premières compétences. Ce dernier programme était co-financé par Erasmus et réunissait 6 partenaires de différents pays d’Europe : il s’est déroulé entre 2015 et 2018. Quant à ce nouveau « Resolab », il devrait connaître des avancées significatives l’an prochain.
On le voit : l’Antic travaille sur de nombreux projets d’une grande variété. « Cette activité est le reflet de la richesse de nos adhérents, qu’ils soient acteurs publics, chambres consulaires, établissements d’enseignement supérieur comme l’Estia ou l’UPPA, élus, citoyens ou entreprises. C’est à cette condition que nos actions peuvent s’adresser à tous », conclut Annick Dalmagne. A priori, il y a donc encore de quoi faire pour l’Antic pendant 20 autres années…
Plus d’informations sur le site antic-paysbasque.com
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