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Talent d'iciBénédicte Le Bec, une œnologue débordante de projets

Après s’être imposée dans le Jurançon, elle a lancé sa propre marque de bière. Entre amour du vin, de la bière et des personnes, son parcours a de quoi inspirer…
BENEDICTE LE BEC 0

Bénédicte Le Bec, alsacienne de 51 ans, étudie l’œnologie à Dijon jusqu’en 1990. « Je suis arrivée à Pau car mon futur mari avait trouvé du travail au groupement de recherche de Lacq. A cette époque, je ne connaissais pas beaucoup les vins du Béarn, notamment le Jurançon. J’ai été embauché par l’association des Vignerons du Jurançon, composée de viticulteurs regroupés pour acquérir un laboratoire et promouvoir leurs produits » explique Bénédicte Le Bec.

Elle y a travaillé de 1991 à 2015, en accompagnant une soixantaine de vignerons du Jurançon. « Je les conseillais dans toutes les différentes étapes de production, de la culture du raisin jusqu’à la mise en bouteille. Je me suis beaucoup épanouie dans ce travail, car je rencontrais de nombreuses personnes ».

En 2011, elle a eu envie d’aller vers de nouvelles aventures : « j’ai pris un congé de formation pour faire un CAP cuisine au lycée hôtelier de Morlaàs, c’était vraiment super et cette formation m’a appris à marier les mets et les vins. Je me suis formée aux techniques de cuisson et aux bases de la cuisine. La cuisine et l’œnologie sont en fait très complémentaires, car il faut savoir comment marier les vins avec les plats » affirme la jeune femme. « J’ai pu me renouveler et amener de nouvelles idées dans mon travail ».

Puis en 2015, Bénédicte Le Bec se lasse de la monotonie de son travail, elle quitte alors son emploi « d’un comme un accord avec les vignerons ». « Je voulais évoluer dans mon travail, ne plus faire seulement de l’analyse, mais aussi des dégustations, je voulais aller plus loin que les chiffres ». Elle rebondit en créant sa propre activité « à la sortie de mon CAP cuisine, j’avais monté mon auto-entreprise de cuisine à domicile, à côté de mon emploi. En quittant mon travail, je me suis consacrée à cette activité de caviste ».

Du Jurançon à la bière La Bene…

En 2016, Bénédicte Le Bec mijote un nouveau défi avec l’idée de créer sa propre bière. Elle est rejointe par une personne sans expérience dans ce domaine, qui va alors se former à Nancy pour devenir brasseuse de bière. « Faire de la bière demande plus de rigueur que la production de vin, le matériel, l’hygiène, tout doit être irréprochable, car la bière a un PH élevé, elle est donc sujette à davantage de contamination microbienne que le vin ».

« Je ne voulais pas investir dans l’achat d’une brasserie, car je trouvais ça trop complexe. Du coup, j’ai rencontré les dirigeants d’une brasserie de Capbreton, Cath’, qui ont accepté de brasser les recettes des bières que je confectionne seule. Je ne suis pas une grande amatrice de bière, trop amères selon moi. Je cherchais surtout de la présence en bouche et une amertume, mais légère » indique l’alsacienne, ce s’oriente ainsi vers des bières douces.

En 2017, Bénédicte Le Bec créée La Bene, une marque de bière qui compte pour le moment 3 produits : une bière blonde (à 5,5% d’alcool) conventionnelle, avec de la texture et des notes florales ; une brune, à 6,4% d’alcool (un hommage volontaire au département 64) et une bière bio (à 5,2% d’alcool), blonde aussi mais plus fluide, plus légère en bouche avec des arômes épicés. Ces trois bières sont commercialisées en 33cl et 75 cl.

L’orge utilisé dans ces trois produits est d’origine française, puis transféré dans une malterie située en Belgique. Quelques 37.000 bouteilles ont été vendues en dix-huit mois, beau score pour cette œnologue.

« Mon handicap est ma force »…

Bénédicte Le Bec est sourde à 80%, un handicap de naissance qui n’a pas toujours été évident à gérer « ce n’est pas facile tous les jours, mais mon handicap est ma force. Je pense que je ne serais pas la même si j’entendais comme tout le monde. Mon handicap m’a permis d’être plus concentrée sur mon palais, d’avoir une sensibilité différente ».

Bénédicte Le Bec est comme ses bières, douce et pétillante. Les bières La Bene sont pour l’instant proposées dans les restaurants, chez les cavistes et les épiceries au Pays basque, dans les Landes et en Béarn (entre 50 et 70 professionnels).

Dans la Cave à Béné, Bénédicte Le Bec propose du vin et ses conseils aux restaurateurs et réalise aussi des ateliers dégustations, souvent sous forme de soirées privées chez les particuliers ou pour les entreprises : « Je leur apporte six vins différents, je leur apprends comment on déguste du vin, leurs histoires et je les commente » souligne l’œnologue.

« Je n’aime pas la monotonie, je veux toujours relever des challenges. La Bene blanche, pour l’été, sera probablement disponible dès mai 2019, elle sera légère, rafraichissante, avec des agrumes. J’aimerais la faire avec 4,0% d’alcool, un petit clin d’œil au département des Landes et je réfléchis aussi à une autre bière, rousse cette fois-ci ».

Par ailleurs, Benedicte Le Bec compte proposer des bouteilles de bière en « Edition limitée », mais aussi des verres gravés La Bene. Elle veut aussi, désormais, privilégier les circuits courts et l’environnement. « Je souhaite faire des portes bouteilles en toile de lin ou en toile de jute réutilisables, je suis en pourparlers avec des maisons locales pour les réaliser dès que possible ».

Autre envie de Bénédict Le Bec, exporter ses bières vers la capitale, « J’ai passé quelques jours à Paris pour rencontrer des restaurateurs et des brasseries, mais ce ne sera pas dans l’immédiat ». Pour le moment, l’alsacienne ne vit pas encore de ses bières, mais elle ne se ferme aucune porte et a de multiples projet.

« Pour moi, rien n’est impossible, il faut tenter ». Beau principe que les lecteurs de PresseLib’ seront certainement nombreux à encourager.

Rendez-vous sur le site lacaveabene.fr – cliquez ici

Photos : site et réseaux sociaux de La Cave La Bene

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