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Abattoir d’Auch : ils l’ont fait !

La mobilisation des éleveurs porcins, ovins et caprins du Gers, vivement soutenus par les institutions, a permis de sauver l’abattoir d’Auch. Les travaux débutent ce lundi 13 mai.
Une vue du site depuis l'entrée
Le bout du tunnel, une énorme bouffée d’air frais, un immense soulagement pour les éleveurs… Alors que le départ anticipé de la société Arcadie menaçait depuis un an l’avenir de l’abattoir d’Auch, l’annonce du sauvetage a été confirmée le 6 mai lors d’une réunion regroupant les acteurs de la filière viande autour de Laurent Carrié, préfet du Gers, et de Bernard Pensivy, président de l’agglomération du Grand Auch Cœur de Gascogne.
Réunion du 8 mai 2023 avec Audrey Bourrust
DR

Dès qu’elle a eu connaissance du retrait du groupe Bigard, son sang n’a fait qu’un tour. Audrey Bourrust, éleveuse de porcs noirs à Castéra-Verduzan, y a tout de suite vu la fin d’un cauchemar pour les éleveurs contraints depuis six ans à des déplacements de plus d’une heure pour rejoindre les abattoirs de Boulogne-sur-Gesse, Tarbes ou Villeneuve-sur-Lot. Avec des impacts tant dans le budget que dans la vie familiale. Elle contacte immédiatement les responsables de l’abattoir et les élus du Grand Auch, propriétaire des locaux gérés par 3A Gers (Alliance Abattoir d’Auch) pour leur faire part de son idée de relancer le site en multi-espèces, comme ce fut le cas jusqu’en 2012 (lire notre article sur le sujet).

Elle rallie dans la foulée éleveurs et élus pour faire entendre la voix de la raison en organisant une première réunion…le 8 mai 2023. « Il y a tout juste un an, et aujourd’hui, on est vraiment dans le concret, le rêve devient réalité ! Il y a eu un peu de retard car il a fallu revoir les machines, les plans et les volumes  initialement prévus qui n’étaient pas assez importants, parce que beaucoup d’éleveurs se sont positionnés. Mais les travaux vont débuter le 13 mai, et on y sera pour le 31 octobre » s’enthousiasme à juste titre la jeune femme.

D’autant que l’annonce le 12 avril dernier de la fermeture temporaire de l’abattoir de Boulogne-sur-Gesse, après retrait de son agrément sanitaire par la préfecture de Haute-Garonne, est tombée comme un couperet. « Nous sommes en train de voir avec l’aide de l’État et la recherche de partenaires comment mettre en place une navette pour accompagner les éleveurs le temps qu’Auch rouvre… ».

Si l’abattoir d’Auch se positionne aujourd’hui comme le pôle viande du Gers, c’est également grâce à la mobilisation exemplaire de l’agglomération Grand Auch Cœur de Gascogne, de la préfecture du Gers, de la Région Occitanie, du Département du Gers, et de la quasi-totalité des communautés de communes du département.

« L’agglomération Grand Auch Cœur de Gascogne reste entièrement mobilisée sur ce dossier vital pour l’économie agricole de notre territoire », a souligné Bernard Pensivy. « Après les travaux de modernisation de l’outil de production que nous avons réalisés et qui se poursuivent en prévision de la mise en service de la chaîne porcs-ovins-caprins, nous avons lancé la conception du projet des aménagements extérieurs du site afin d’en améliorer l’aspect et d’en faciliter l’accès. » 

Un chantier qui concerne la pose de bardages sur le bâtiment, l’installation de panneaux photovoltaïques, la plantation d’arbres et l’amélioration des accès.

Marielle Fourcade

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