Nul ne peut ignorer aujourd'hui que notre planète est en danger. Et nos élites, que cela soit au niveau européen ou national en ont pris conscience. Depuis plusieurs décennies maintenant, des mesures ont été prises pour limiter la pollution, le gaspillage d'énergie, la surproduction... dans le seul et unique but de protéger l'environnement. Et le domaine du bâtiment n'échappe pas à la règle.
Durcissement des règles
Avant 2020, la Réglementation Thermique qui régissait dès 2012 les constructions neuves, se concentrait uniquement sur les aspects thermiques et sur l’isolation du logement. Et c'est à partir de 2022 que la RE 2020 (Réglementation Environnementale) est entrée en vigueur avec un cahier des charges beaucoup plus contraignant. En effet, dès lors, cette loi rend obligatoire la norme énergie positive à tous les logements neufs.
En clair, les nouvelles constructions doivent produire plus d'énergie qu'elles n'en consomment, notamment grâce à la photovoltaïque. De plus, cette année, les propriétaires de passoires thermiques seront obligés de réaliser des travaux de rénovation énergétique pour augmenter leurs loyers. En 2025, les logements mal isolés seront tout bonnement interdits à la location. Il faut donc mettre de nouvelles techniques en œuvre pour la construction durable.
Arkinova à la pointe de la recherche
Le site de 49 hectares d'Arkinova, localisé au cœur de la ville d'Anglet est dédié à la construction durable. Avec l'ambition de favoriser la synergie entre des établissements d’enseignement supérieur, des laboratoires et des entreprises tournées vers le secteur de l’écoconstruction, ce lieu est aujourd'hui le berceau de compétences dans ce domaine.
Diminuer l'impact carbone des constructions neuves devenant inéluctable, l'utilisation de matériaux bio-sourcés tels que le bois, la paille, le chanvre, l’ouate de cellulose, les textiles recyclés, le liège, le lin, ou la terre crue vont se développer au fil du temps pour pouvoir répondre aux objectifs de décarbonation de 2025, 2028 et 2031.
Ces filières n'en étant qu'à leurs débuts, « sur le territoire, la R&D portant sur les matériaux bio-sourcés n’est pas en reste, avec les travaux menés par l’unité Géomatériaux et structures du génie civil et la Chaire ConstrucTerr’ dont les travaux portent sur la conception et l’utilisation de matériaux à faible empreinte carbone pour une construction durable. »
Ces 2 start-ups faisant partie d'Arkinova, l'objectif aujourd'hui est d'associer leur savoir-faire, à savoir la conception de matériaux durables à base de résine de pin et la valorisation de la laine de brebis, afin de développer un nouveau bio-composite.
Des projets bio-sourcés
La Communauté Pays Basque a déjà engagé des projets utilisant ce type de matériaux. En effet, à Espelette, la crèche Mamurrak sera le 1er établissement Recevant du Public (ERP) paille du territoire. Élaborée avec un matériau à base de botte de paille, la crèche absorbera et stockera le Co².
Tout comme à Ostabat-Asme, le projet de Centre de valorisation du paysage et du patrimoine jacquaire recourt aussi à ce type de matériau bio-sourcés : « coupe de bois à Ostabat pour la fourniture de bois de charpente, récupération de pierres sur un chantier de démolition à Saint-Palais ; chaufferie bois en co-maîtrise d’ouvrage avec HSA ; centrale photovoltaïque en « autoconsommation collective étendue », alimentant en électricité renouvelable une dizaine de bâtiments publics. »
Les seuils à échéance 2025, 2028 et 2031, autant dire demain, ne laisse pas d'autre alternative que de s'engager dans ces matériaux de demain mais aussi dans le recyclage et le réemploi. Des chantiers sont d'ailleurs déjà en cours, notamment « le Clos d’Ainara à Anglet ».
Sébastien Soumagnas
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