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EN ACTIONCAF France de nouveau sur les rails en Bigorre

Après plus d’un mois d’arrêt, l’usine bagnéraise du constructeur ferroviaire espagnol reprend progressivement ses activités. Elle reste optimiste pour l’avenir…
CAF TRAINS INTERCITES 2
Malgré le coup de frein provoqué par l’annonce du confinement, l’entreprise devrait continuer de recruter en Bigorre pour honorer ses contrats, au premier rang desquels celui des 28 rames Intercités décroché en fin d’année dernière.

Le 17 mars dernier, le groupe espagnol Construcciónes y Auxiliar de Ferrocarriles (CAF) avait dû interrompre les activités de son usine française de Bagnères-de-Bigorre. L’arrêt de la production aura finalement duré un peu plus d’un mois : la reprise du travail a eu lieu le 20 avril dernier, avec un effectif réduit de moins de 25 salariés.

On rappelle que le site bigourdan, autrefois propriété de Soulé et acquis par CAF en 2008, ne comptait encore qu’une centaine de salariés avant de décrocher, en octobre dernier, un beau contrat de 700 millions d’euros avec la SNCF.

Ce contrat porte sur la livraison de 28 rames automotrices électriques de trains Intercités destinés aux lignes Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand, commande ferme à laquelle était assortie une option sur 75 rames supplémentaires, dont 15 pour la ligne Bordeaux-Marseille. Un joli coup pour la société espagnole, qui veut investir en France mais s’y trouve évidemment plus exposée qu’ailleurs à la concurrence d’Alstom.

Pour honorer ce contrat, l’entreprise a annoncé 30 millions d’euros d’investissements afin de bâtir sur Bagnères un « campus industriel composé d’une usine moderne et d’un centre de formation », avec 11.000 m2 de nouveaux ateliers, pour une rénovation totale de 20.000 m2. Cerise sur le gâteau, cet investissement doit se traduire par 250 recrutements, dont 40 auraient déjà été réalisés.

Une reprise très progressive…

Et bien entendu, ce surcroît d’activité doit aussi profiter au tissu industriel local, ainsi qu’à l’usine espagnole de Beasain, entre Saint-Sébastien et Vitoria, où partie de ces rames seront également fabriquées. Les premières rames doivent entrer en service en 2023. En dépit de la crise, le plan de recrutement, censé s’étaler sur plusieurs années, devrait donc se poursuivre, ce qui constitue une belle nouvelle, toujours bonne à prendre en ce moment.

En attendant d’avoir un peu plus de visibilité et de retrouver une activité normale, l’entreprise a donc repris, non sans mettre en place une organisation adaptée sur le plan sanitaire, à l’image de ce que l’on a pu voir dans le secteur aéronautique.

Outre les effectifs limités pour éviter les rapprochements habituels sur les lignes d’assemblage, tout a été mis en œuvre, du gel et des masques à la désinfection régulière du site en passant par des entrées et sorties distinctes et des fonctions support mises en télétravail (hors bureau d’études). Et bien sûr, comme celle des donneurs d’ordres de l’aéronautique, cette activité d’assemblage ferroviaire de CAF s’appuie sur une chaîne d’approvisionnement complexe : il a ainsi fallu composer avec les arrêts de production de certains fournisseurs.

Le groupe ibérique a également rappelé qu’il était toujours positionné sur différents appels d’offres, comme à Toulouse, à Nantes ou pour le grand Paris. Signe d’un début de retour à la normale, CAF a même conclu plusieurs marchés récemment. L’entreprise vient d’annoncer la reconduction d’un contrat de maintenance des rames de l’opérateur irlandais Translink. Sa filiale Solaris a également décroché 25 millions d’euros de contrats en Allemagne et aux Pays-Bas pour la livraison de bus à hydrogène.

Même si la période reste délicate et que la reprise prendra du temps, l’entreprise a aussi des raisons d’espérer à plus long terme. Car il faudra bien honorer tous ces contrats, et le transport ferroviaire, l’un des plus propres écologiquement, pourrait évidemment profiter des évolutions sociétales en cours…

Informations sur le site internet, cliquez ici

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