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CÔTÉ FEMMESAriane Daguin, la conquête culinaire de l’Ouest

“Fille de” mais pas que, la so frenchy fondatrice de D’Artagnan a révolutionné la gastronomie américaine tout en relevant le gant devant tous les combats. Alors qu’elle a revendu dernièrement son entreprise après 37 ans de réussite et de notoriété, retour sur un parcours digne d’une vraie mousquetaire.
Photo d'Ariane Daguin
Elle n’a que 18 ans lorsqu’elle débarque à New York en 1977, pour étudier le journalisme à l’université Columbia, et, comme la plupart des étudiants, la petite Française doit trouver un job.

Après avoir été fille au pair, c’est chez un charcutier new-yorkais, bien nommé “ Les Trois Petits Cochons”, qu’elle travaille à mi-temps pour payer ses études.

Sacrée aubaine pour les Américains, Ariane a dans ses gènes toute la créativité et l’audace culinaires de son père, André Daguin, qui a accueilli dans son incontournable Hôtel de France à Auch les célébrités de passage dans la capitale gersoise. L’art du foie gras et du magret de canard, elle connaît ; elle est tombée dans la marmite dès son plus jeune âge.

Alors, lorsque l’opportunité de commercialiser le foie gras aux États-Unis se présente, elle casse sa tirelire en 1985 pour fonder avec un ami “D’Artagnan”, une entreprise destinée à commercialiser des produits de qualité, pionnière du bio bien avant que le mot ne fasse partie de notre quotidien. Une gageure dans un pays plutôt réputé pour sa malbouffe industrielle. Elle y défend bec et ongles les meilleurs éleveurs qui produisent sans avoir recours aux hormones de croissance ou autres supercheries, et dans le respect de l’animal.

Pour en savoir plus sur ce parcours “made in USA”, Ariane Daguin a publié D’Artagnan à New York, paru aux Éditions Grasset en 2010.

Les Américains découvrent le foie gras - avec circonspection les premiers temps -, le poulet fermier et la viande de gibier, et ne lâcheront plus cette Française atypique, qui pendant 37 ans réveillera leurs papilles gustatives pour les sauver du hamburger-soda.

La vie outre-Atlantique ne sera pas pour autant un long fleuve tranquille, mais Ariane restera fermement attachée à son fil pour en découdre. À la suite d’un différend avec son associé, elle rachète ses parts pour devenir l’unique propriétaire de D’Artagnan, et affronte vaillamment les anti-gavages, les anti-viandes, les anti-tout, et même les arrêtés municipaux interdisant la commercialisation du foie gras à Chicago ou à New York.

Aujourd’hui, celle qui a gardé de solides attaches avec son Gers natal a vendu son entreprise et la notoriété qui va avec, au groupe alimentaire “Fortune International” qui transforme et distribue fruits de mer, viandes et produits gastronomiques.

Dans French Morning, premier site d’information des Français aux États-Unis, elle confie vouloir s’impliquer davantage dans la ferme “All One One All” (AOOA), qui signifie en bon français « Tous pour un, un pour tous » (ça vous rappelle quelque chose ?) de la D’Artagnan Farms Foundation, à une heure au nord de New York.

Une ferme régénérative et éducative qui pratique permaculture, agroforesterie, et promeut la culture alimentaire locale, avec à sa tête Alix Daguin, fille de…

Bon sang ne saurait mentir.

Marielle fourcade

Voir le site internet " d'Artagnan"

Voir le site internet "All one, one all"

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