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Asperge des sables : récolte en route à la Ferme du Pont

La saison a commencé en avance du côté de Bénesse-Maremne, où Maxime et Nicolas Gemain dédient 40 hectares à cette culture exigeante… mais pleine de promesses.
COUP DE POUCE – Maïsadour au soutien de la culture de l'asperge
Alors que l’asperge des sables a désormais son Label rouge, la coopérative Maïsadour a lancé une nouvelle campagne de recrutement de producteurs. La Ferme du Pont, qui la cultive depuis une quinzaine d’années, en est un excellent exemple.

Lancée par les frères Gemain à la fin des années 70 et reprise dans les années 2000 par leurs fils respectifs, Maxime et Nicolas, la Ferme du Pont, qui s’étend sur 160 hectares à Bénesse-Maremne, a commencé par de la polyculture classique, entre maïs et élevage (d’abord la blonde d’Aquitaine, puis le canard).
 
Quatre décennies plus tard, elle s’est largement orientée vers les cultures à valeur ajoutée : l’asperge des sables constitue sa première source de revenus, devant la framboise et les semences de maïs. Les deux cousins la cultivent sur 41 hectares : c’est la plus importante surface consacrée à notre chère asperge IGP parmi les producteurs landais adhérant à la coopérative Maïsadour. Et aussi la plus au sud.
 
Douceur de l’hiver oblige, le légume a déjà pointé le bout de son nez. La récolte va durer trois mois : « Cette année, elle a débuté très tôt, entre le 15 et le 20 février. D’habitude, nous commençons au moins 15 jours plus tard. Le cycle a été quelque peu perturbé, et le récent retour du froid a freiné cette récolte en plein démarrage. Les volumes sont donc encore assez faibles, mais monteront crescendo comme d’habitude, même si on ne battra sans doute pas de records cette année », relate Maxime, qui a rejoint l’aventure familiale en 2009, après une première partie de carrière dans le négoce et les achats de céréales.
 
Son souhait était en partie lié à la dynamique d’alors autour de l’asperge des sables, dans la foulée de l’IGP obtenue en 2005 et des efforts de la coopérative pour la promouvoir auprès de ses adhérents. « J’en avais aussi un peu marre du costume et de la vie de bureau », sourit Maxime.

Une culture exigeante

Après une première tentative antérieure, la Ferme du Pont s’est donc remise à l’asperge il y a une quinzaine d’années. Les techniques avaient alors déjà beaucoup évolué. Désormais, toute la culture est en goutte-à-goutte sur l’exploitation, qui emploie aussi des « mini-tunnels » pour gagner de la température via l’effet de serre.

Pourquoi l’asperge ? « C’est une culture technique qui nécessite de réfléchir davantage, avec un investissement initial plus conséquent et une importante problématique de gestion de la main d’œuvre, notamment au moment du pic d’activité. Il faut savoir quand préparer, quand bâcher en fonction de la température et du climat, et aussi gérer l’emballage du produit. La culture de l’asperge est donc un défi, mais offre en contrepartie la possibilité de dégager des marges supérieures venant récompenser les efforts fournis ».
 
La ferme aura besoin d’une trentaine de saisonniers pour faire face audit pic d’activité. « Il faut en gros un saisonnier par hectare, mais nous parvenons à économiser de la main d’œuvre en nous organisant », précise l’agriculteur, qui se trouve dans la nécessité d’employer des travailleurs détachés en provenance d’Espagne, qu’il faut loger et qui, charges comprises, reviennent pourtant plus cher que des locaux (CQFD).
 
On précise pour nos lecteurs que la ferme fait un peu de vente directe (asperges, framboises, fraises), sur place ou via le magasin bayonnais Farmily & Co, regroupement de producteurs en circuit court. Forte de son succès, l’exploitation a lancé il y a quelques années cette autre culture technique qu’est la framboise.
 
Des cultures exigeantes, mais rémunératrices qui constituent une alternative au maïs semence (100 hectares sur la ferme), « marché certes intéressant mais plus aléatoire ». C’est bien connu : un bon gestionnaire ne met jamais tous ses légumes dans le même panier…
 
Plus d’informations sur le site internet de la Ferme du Pont

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