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Créateurs et Passionnés

Avec Nathalie et Angélique Dema, la maroquinerie joue l’ouverture

A Tarnos puis à Saint Martin d'Arrossa, le duo mère-fille a développé un concept associant artisanat d’art, environnement et soutien aux créateurs.
Avec Nathalie et Angélique Dema, la maroquinerie joue l’ouverture
Installées pendant trois ans dans la couveuse Interstices Sud-Aquitaine dans les Landes, elles ont rejoint l’ancien bâtiment Gurea au Pays basque, en août dernier, pour permettre à leur créativité de s’épanouir.

Au cours de son parcours professionnel, Nathalie Dema a engrangé des expériences multiples. Secrétariat, restauration, blanchisserie, petite enfance, vente, couture… jusqu’à la maroquinerie pour l’industrie du luxe.

Sa fille, Angélique, titulaire d’un BAC pro des métiers de la mode, a commencé par des stages à Londres, à Paris et au Pays basque. Après une formation en lingerie, corsetterie et balnéaire à Paris, elle a été graveuse sur bijoux, vendeuse en prêt-à-porter, maroquinière pour le luxe spécialisé dans les cuirs exotiques… Elle a ensuite repris ses études pour obtenir un BTS en modélisme prêt-à-porter femme.

En 2019, la mère et la fille se lancent dans l’aventure entrepreneuriale. Elles décident d’allier leurs savoir-faire en lançant leur propre marque de maroquinerie basco-landaise, de fabrication 100% française.

Des sacs et accessoires éco-conçus

La jeune société Dema est spécialisée dans le travail de matières naturelles et innovantes, comme la laine de brebis locales, le cuir de poisson, le lin, le chanvre, le bambou, l'ananas, le cactus, le liège, la mangue... Le duo familial revalorise aussi les textiles de fin de série de grandes maisons, en offrant ainsi plusieurs alternatives éco-responsables.

« Nous utilisons différentes techniques de maroquinerie traditionnelle et de couture, ce qui élargit le champ des possibles. Nous aimons sortir de notre zone de confort et apprivoiser de nouvelles matières. Contrairement à la maroquinerie traditionnelle, ce sont nos matériaux qui nous indiquent ce qu’on peut en faire », souligne Nathalie Deman.

Dans une logique d'économie circulaire, les créatrices privilégient l'emploi de la laine de brebis du Pays basque (manèches). « Il y a encore beaucoup de déchets issus de la tonte des brebis. Aussi, avec d’autres acteurs locaux, nous souhaitons réimplanter à long terme une filière locale de réemploi pour la laine des Pyrénées ».

Créer un lieu unique

En plus de ses créations, Dema assure également la sous-traitance textile pour plusieurs marques de luxe. Elle fait également office de bureau d’études et de style, afin d’accompagner les créateurs dans le développement de leurs projets.

Pour développer un véritable lieu de vie et amplifier une dynamique locale, Nathalie et Angélique Deman ont l’ambition d’ouvrir leur atelier à d'autres artisans, artistes ou créateurs. « Soutenir la création nous tient à cœur, c’est pourquoi nous voulons développer un espace de type Fab Lab, où les professionnels pourront animer des ateliers et des formations, mais également utiliser nos machines ou notre studio de photographie », confie la co-fondatrice de Dema.

Les particuliers ne seront pas en reste, puisqu’ils pourront s’inscrire aux différents ateliers proposés par le duo de choc (un calendrier va bientôt être instauré), faire ses achats dans l'espace boutique ou les œuvres d’autres créateurs seront exposés.

En plus de ces différents services, les deux professionnelles veulent donner vie à une bibliothèque spécialisée dans les ouvrages techniques autour du textile, ainsi qu’à une tissuthèque/matériauthèque, axée sur les matières durables, leur fabrication, leur origine, leur composition…

« Nous travaillons également sur une offre de stages et de formations dans une démarche de partage de savoir-faire autour de la maroquinerie durable, du modélisme et de la couture », note Nathalie Dema.

Retrouvez les deux artisanes d’art, de couture, de modélisme et de maroquinerie lors de leurs portes ouvertes les 2 et 3 avril prochains, de 11h à 19h, en présence de sept artistes et artisans locaux, dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art. L’occasion pour les créatrices d’inaugurer, comme il se doit, leur nouvel atelier de Saint Martin d'Arrossa, près de Saint-Etienne de Baïgorry.

Participez à l'aventure !

Pour développer leurs projets, Dema a lancé une campagne de crowfunding sur la plateforme de la Région Nouvelle-Aquitaine jadopteunprojet.com, jusqu’au 6 avril.

Les contributions permettront notamment de financer les travaux d'électricité, la pose d'un sol, les frais d'agencement, le mobilier pour les espaces, la signalétique, la création de la tissuthèque/matériauthèque.

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