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Créateurs et Passionnés

Projet de truffière à Saint-Martin d’Arrossa

Bientôt de la truffe 100% basque à l’initiative d’Argitxu Beyrie et Éric Kammenthaler qui sont à la tête depuis 2016 d’une ferme apicole et d’une safranière…
BASQUE TRUFFE 4
Récemment récompensé dans le cadre des « Prix innovation agriculture » de l’agglomération du Pays basque, ce projet est une première sur le territoire. La première récolte est envisagée dans 4 ans.

On le sait : la trufficulture n’est pas la plus exacte de sciences et revêt toujours une part d’aléatoire. Mais elle a tout de même ses bonnes vieilles recettes, qu’Argitxu Beyrie est allée étudier dans le Lot, près de Cahors, ou encore en Bourgogne, au pays du fameux « diamant noir ».

Il y a 3 ans, elle avait repris avec Éric Kammenthaler la ferme de la maison Pelosastra de Saint-Martin d’Arrossa. Tous deux archéologues de métier, ils ont ainsi continué de remuer la terre, mais d’une manière un peu différente.

En plus de la centaine de ruches d’abeilles noires qu’il exploite avec passion entre Saint-Martin, Ossès et Itxassou, le binôme cultive sa propre safranière. Le miel et le safran produits sont vendus sur place et dans une dizaine de boutiques du Pays basque, sous le nom de marque et d’exploitation Saltus.

Après le safran, c’est donc une autre culture d’ailleurs qu’Argitxu Beyrie a souhaité importer dans la région : « C’est une production totalement innovante au Pays basque, où il n’y a pas de tradition locale de la truffe », expliquait-elle récemment dans une vidéo tournée par l’Agglomération.

Une production qui permettra de valoriser un hectare de terres en friche du côté de Saint-Martin, car comme chacun sait, la truffe apprécie tout particulièrement les sols calcaires et caillouteux. A l’instar de la plupart des champignons, la truffe a aussi et surtout besoin de la proximité de certains arbres, seront plantés dans cet espace quelque 250 à 300 chênes, charmes et noisetiers, pour ces derniers dès cette fin d’année.

Jusqu’à 1.000 euros le kilo…

Afin de minimiser l’inévitable risque associé à une telle production, ce projet de truffière sera associé à une culture de safran. Mais le jeu en vaut sans doute la chandelle. Selon les origines, le prix du kilo de truffes était en début d’année compris dans une fourchette allant d’environ 400 à 1.050 euros. Autant dire que la truffe basque, si elle est goûteuse, sera aussi rare que recherchée.

Mais il faudra patience et longueur de temps, et notamment attendre que les arbres plantés soient suffisamment grands et productifs : la première récolte n’interviendra pas avant 4 ans. Et l’on espère que ces premiers fruits récompenseront ce travail à la fois long, complexe et hasardeux.

C’est un chien d’eau romagnol (race italienne qui donne d’excellents chiens truffiers, autrefois employée en Romagne à la chasse au gibier d’eau) qui assistera Argitxu Beyrie dans la détection des futures truffes. On rappelle que celles-ci se développent du printemps à l’automne au pied des arbres, jusqu’à 15 centimètres sous terre, puis sont « cavées » par les trufficulteurs de novembre à février.

Il y aurait en France autour de 20.000 cultivateurs de truffes, essentiellement dans la moitié sud de la France, de la Provence au Périgord, mais aussi en Bourgogne, et plus haut en Champagne et en Lorraine. A priori, il n'y a donc pas de raison que nos chères amies les truffes ne se plaisent pas en Pays basque. Et puis qui sait si ce terroir particulier ne fournira pas les plus succulents spécimens de diamants noirs ?

En tout cas, le projet inédit de cette ferme Saltus a retenu l’attention de la Communauté d’agglomération Pays basque : il faisait tout récemment partie des 19 projets innovants récompensés d’un « Prix innovation agriculture » et d’un précieux financement. Vivement qu’on y goûte !

Plus d’informations sur le site internet saltus.fr

Notre article récent sur les « Prix innovation agriculture » - cliquez ici

 

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