Intitulé Bioplast, celui-ci aborde la question des bioplastiques sous un angle global. « Les bioplastiques bénéficient d’une image favorable auprès du grand public et des donneurs d’ordres. Toutefois, la difficulté majeure est de faire coopérer les concepteurs des bioplastiques et les entités en charge du traitement des déchets, afin de créer un cercle vertueux », souligne Florian Monlau, chargé de recherche Bioprocédés pour l’APESA et coordinateur scientifique du projet européen Bioplast.
« A travers Bioplast, nous nous intéressons à la fin de vie de ces bioplastiques par méthanisation et compostage. Ceci vient compléter notre offre commerciale sur la biodégradabilité des bioplastiques au sein du Plateau Technique de l’APESA », indique Florian Monlau.
Ses principaux objectifs sont le développement des bioplastiques biodégradables produits à partir de déchets agricoles, l'intégration des différentes étapes de leur cycle de vie (fabrication, utilisation, fin de vie) pour ainsi apporter des solutions durables et viables remplaçant les plastiques que nous utilisons actuellement. A terme, ce projet vise également à créer une filière de bioplastiques biodégradables dédiée aux secteurs agricoles et élaborée à partir de co-produits agricoles.
Pour atteindre ces objectifs, ce projet européen prend en compte l’ensemble des questions liées à leur production et leur industrialisation selon le principe de l’économie circulaire. Cette vision permet d’intégrer les problématiques techniques liées au développement des bioplastiques, les actions en faveur du transfert des acquis scientifiques du projet, les modalités pratiques de leur mise en œuvre.
L’APESA, chef de file du projet Bioplast…
Le projet Bioplast est coordonné par l’APESA, un centre technologique spécialisé dans la transition énergétique et le développement durable. Il possède une forte expérience dans le management et l’encadrement de projets au niveau national et européen.
La société, implantée à Pau, est parvenue à réunir un panel d’acteurs locaux très complémentaires pour répondre à ce défi scientifique d’envergure. « En parallèle de nos études, les collectivités et industriels réfléchissent au développement de supports bioplastiques biodégradables, comme les capsules de café, ou les barquettes alimentaires, qui pourraient être compostés ou méthanisés en même temps que ces déchets », révèle Florian Monlau.
L’APESA étudie également le bénéfice environnemental et sociétal des solutions proposées par les différents acteurs concernés par ce projet. Quatre autres partenaires se retrouvent aux côtés de cette société : le TBI (Toulouse), un institut dédié à l’Ingénierie des Systèmes Biologiques et des Procédés et le CATAR-CRITT Agro-ressources (Toulouse) pour la France, les Universités de Lleida et de Girona et Gaiker, un centre de technologie privé à but non-lucratif, dédié à la recherche et la fourniture de services technologiques innovants, pour l’Espagne.
Des financements européens…
POCTEFA 2014-2020 est l’acronyme du Programme Interreg V-A Espagne-France-Andorre. Il s’agit d’un chantier européen de coopération transfrontalière en faveur du développement durable des territoires frontaliers. Son but est de renforcer l’intégration économique et sociale de la zone frontière entre l’Espagne, la France et l’Andorre en se concentrant sur le développement d’activités économiques, sociales et environnementales transfrontalières à travers des stratégies conjointes en faveur du développement territorial durable.
Il cofinance ainsi près de 163 projets, pour un montant de 170 millions d’euros issus du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER). Concernant le projet Bioplast, le FEDER a débloqué 972 133 euros, sur un total de 1 495 590 euros.
Débuté en 2018, Bioplast a déjà livré des réponses très prometteuses concernant les enjeux environnementaux actuels. Un inventaire de toutes les ressources de biomasse a été effectué dans le but d’aboutir à une cartographie des gisements disponibles mobilisable pour la méthanisation. L’étude a été réalisée à l’échelle des départements/provinces et région/communauté autonome de la zone transfrontalière franco-espagnole.
Différents workshops industriels et séminaires scientifiques ont été organisés aussi bien côté français qu’espagnol pour présenter les résultats et échanger avec les différentes parties prenantes. « Les gisements de résidus agricoles et de biodéchets présents sur notre territoire ouvrent un nouvel essor pour la filière méthanisation », promet Florian Monlau.
En effet, Bioplast arrivera à échéance en décembre 2020, il reste donc plusieurs mois aux chercheurs pour exploiter différentes pistes.
Pour plus d’information sur le projet transfrontalier et ses avancées, cliquez ici
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