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Innovation instrumentale Chez l’Facteur

Depuis son atelier lectourois, Martial Maigret, facteur d’instruments à vent, a développé la "Béquille 32", un concept qui va ravir les trompettistes.
Martial Maigret derrière son établi dans son atelier, en train de réparer un saxophoneChez l'Facteur
Bien sûr, il répare tout ce qui nécessite du souffle pour faire vibrer cuivres et bois, mais il est aussi à l’écoute des musiciens dès lors qu’il s’agit d’améliorer le confort et la qualité acoustique.
Chez l'Facteur

Martial Maigret a commencé à travailler en apprentissage chaudronnerie, tourneur-fraiseur, avant d’entrer à 18 ans chez le fabricant de saxophones haut de gamme Selmer. Il passe son BTS en manufacture d’art et y apprend toutes les ficelles du métier durant une dizaine d’années, en plus du saxophone et la clarinette. Mais le rachat de l’entreprise entraîne une réduction drastique des effectifs, qui passent de plus de 5 000 employés au départ à 400 à peine.

« J’ai travaillé chez Buffet Crampon, Gaudet, etc., avant de tracer ma route dans toute l’Europe. J’ai voulu conserver le côté traditionnel et artisanal de la manufacture, car je me suis aperçu avec le temps qu’il n’y avait plus d’usine en France. Puis nous sommes arrivés avec ma compagne chez Bel’Air Musique, dans les Landes, avant de trouver un atelier à Larressingle. En 2021, nous sommes venus nous installer à Lectoure dans un local plus grand » explique Martial, qui entraîne dans son sillage une clientèle européenne et internationale qu’il suit depuis plus de 20 ans déjà.

Mais c’est à Larressingle, Chez l’Facteur – le nom de son atelier - que va débuter l’histoire de la “Béquille 32”, au contact de musiciens gersois et ariégeois. « Ils sont venus à l’atelier car ils cherchaient à améliorer la qualité sonore et la justesse sur leurs trompettes. Comme j’avais pas mal de prototypes en cours, nous avons réfléchi ensemble, pour aboutir trois ans plus tard à ce concept, sans toucher à l’aspect esthétique de l’instrument » poursuit le facteur d’instruments à vent.

Ce petit accessoire en laiton, amovible et réglable sur un point spécifique, permet de faire circuler et moduler les ondes, sans que le musicien soit obligé de faire des variations avec ses lèvres. Car le système régule le flux d’air et centre la trompette, qui se retrouve plus équilibrée au niveau de l’impédance, la justesse, et au niveau des blocs pistons.

« On souffle naturellement et ça sonne plus juste, c’est plus direct. On arrive à passer à des octaves sans se fatiguer, il n’y a plus besoin de travailler pendant quatre ans pour obtenir telle note. La béquille apporte un équilibre au musicien sur toutes les tessitures ; c’est comme une voiture qui fonctionne toute seule, vous n’avez plus qu’à accélérer ».

Testée et largement approuvée par des trompettistes, le brevet a été déposé pour la Béquille 32. Caroline et Martial la proposeront ensuite à leurs magasins partenaires en France et en Belgique, puis en Italie, en Suisse… Et les demandes de renseignements qui affluent déjà laissent présager un succès prestissimo.

Marielle Fourcade

Chez l'Facteur

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