Edito

Ce n’est pas la première fois que des opposants parisiens à des traditions ancestrales débarquent chez nous avec des méthodes pour le moins contestables. Allain Bougrain-Dubourg, coutumier du fait, vient une nouvelle fois de se faire remarquer en faisant irruption dans la ferme de la famille Dutouya à Audon, près de Tartas dans les Landes.

Que ce journaliste défende la cause de la Ligue pour la protection des oiseaux (qu’il préside), c’est très bien et c’est un droit que personne ne lui conteste. Qu’il débarque en mode commando dans une petite exploitation landaise pour se faire mousser médiatiquement, au risque de détruire une famille d’agriculteurs, c’est choquant et condamnable.

Choquant et condamnable parce que...

Allain Bougrain-Dubourg s’est ainsi « invité » sans prévenir chez les Dutouya entourée de son équipe de photographes et cameramen pour médiatiser immédiatement son acte (soigneusement préparé) de destruction d’une chasse à l’alouette des champs, installée tout à fait légalement.

Soupçonnant la famille Dutouya de piéger des espèces protégées (pinson, ortolan), il s’est donc permis de violer leur domicile et de saccager une installation de quelques matoles perpétuant une tradition de chasse ancestrale, bénéficiant d’une autorisation préfectorale.

Plus grave. Il a aussitôt diffusé via les principales chaînes de télévision et les réseaux sociaux des images totalement partisanes (du journalisme, çà ?) et, en plus, ridiculisant Jean-Marc Dutouya, le père de famille filmé en caleçon, une pelle à la main. Destructeur et scandaleux !

Allain Bougrain-Dubourg a donc propagé en quelques minutes sa version militante de l'opération, se gardant bien d’expliquer que l’agriculteur avait été obligé de sortir de sa salle de bain sans avoir le temps de s’habiller, tout simplement pour défendre sa famille face à cette agression. Il a également oublié de dire que le commando de militants parisiens avait bousculé la grand-mère de 86 ans qui a du être conduite aux urgences à l’hôpital.

C’est très bien de vouloir protéger des petits oiseaux. Mais, cela ne donne certainement pas le droit de porter gravement atteinte à l'honneur d'une famille d’agriculteurs landais et de détruire leur vie.