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Publié le Mis à jour le

PÉPITE LANDAISEQuand Zoomalia révolutionne l’animalerie

En à peine 15 ans, Pierre-Adrien Thollet a fait de son petit site e-commerce une entreprise de 300 salariés et de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires. PresseLib’ est allé à sa rencontre.
COUP DE CŒUR - La pépite landaise Zoomalia révolutionne l’animalerie
Zoomalia poursuit sa belle aventure en s’appuyant sur des résultats en hausse pour l’année écoulée. Une bonne nouvelle pour l’économie landaise alors que l’entreprise continue de recruter… Et aussi l’occasion d’une petite visite guidée au siège de Saint-Geours-de-Maremne.

Quelques mots sur votre parcours et sur la genèse de Zoomalia ?
Pierre-Adrien Thollet -
Je suis né à Lyon et j’ai grandi dans les Alpes du sud, dans le Val d’Allos. J’ai fait des études d’informatique en DUT puis en licence, tout en exerçant différents petits boulots à La Poste, chez McDo ou avec mon père qui tenait un snack. J’ai ensuite travaillé trois ans chez Easydis (filiale logistique du groupe Casino, NDLR) comme préparateur de commandes. Ces expériences diverses m’ont beaucoup apporté : même dans les petits boulots a priori les moins passionnants, on en apprend au moins sur l’humain… Après ça, j’ai travaillé 6 mois à Sophia Antipolis au sein d’une société qui créait des sites e-commerce pour ses clients. C’est à cette époque que j’ai voulu lancer ma propre affaire. J’ai d’abord développé un logiciel de marketplace pour les e-commerçants, puis l’idée a évolué en sites e-commerce. J’ai imaginé « Montalia », une plateforme de vente d’équipements pour la montagne, puis Zoomalia en 2010. J’avais 23 ans quand j’ai créé cette entreprise… et j’en ai 38 aujourd’hui.
 
Pourquoi avez-vous opté pour ce secteur de l’animalerie ? Les perspectives commerciales ?
P-A. T. -
Ce choix était alors moins guidé par les perspectives commerciales que par une aspiration d’enfance. J’ai toujours eu beaucoup d’animaux, chiens, chats, hamsters… J’étais aussi aquariophile et gamin, je rêvais d’avoir ma propre animalerie. Par la suite, je me suis passionné pour d’autres choses, et en particulier pour l’informatique. Mais cet intérêt pour les animaux a été décisif au moment d’opter pour un secteur d’activité. À l’époque, Zoomalia n’était pas encore l’entreprise qu’elle est devenue : le seul fait de pouvoir en vivre était une satisfaction !

Qu’est-ce qui vous a amené à installer la société dans les Landes ?
P-A. T. -
Au moment de la création de l’entreprise, nous étions basés dans le Sud-Est, hébergés par la société Nootica (société spécialisée dans la vente d’équipements pour sports et loisirs nautiques, NDLR). Quand nous y sommes devenus un peu trop envahissants, j’ai commencé à chercher une zone où installer un petit entrepôt. J’ai hésité entre le pays d’Avignon et les Landes, que j’ai découvertes à ce moment-là. Je me suis dit que l’endroit était idéal, entre océan et montagne. Nous avons d’abord été domiciliés à Seignosse, puis avons déménagé à Saint-Geours. La zone convenait très bien, à proximité d’un axe routier stratégique. Nous pouvions recruter facilement et bénéficier de tarifs très compétitifs avec les transporteurs locaux. Il n’y avait pas encore autant d’entreprises sur place : en 2012, les Landes n’étaient pas aussi dynamiques qu’aujourd’hui sur le plan économique.
 
Zoomalia vient de communiquer sur ses résultats 2023, plutôt bons dans un contexte délicat. Quelques précisions sur les moteurs de la croissance et sur la rentabilité ?
P-A. T. -
Après 14 années de croissance et d’investissements, 2023 a constitué pour nous une année de « digestion ». Une année-charnière au cours de laquelle nous avons surtout travaillé sur la qualité, sur nos process et sur notre rentabilité. Ce travail de fond résultait aussi d’un environnement plus complexe lié à l’inflation. En termes de volumes, nous n’avons pas enregistré de forte croissance sur le web l’an dernier, mais nous sommes restés en maîtrise. La croissance du chiffre d’affaires (93 millions d’euros en 2023 contre 84 en 2022, NDLR) a certes été tirée en partie par l’inflation, mais aussi et surtout par l’activité de nos 37 magasins, dont 35 ont moins de trois ans. Pour la plupart d’entre eux, 2023 était la seconde année d’exploitation. Les magasins contribuent désormais au chiffre d’affaires à hauteur de 20%. Après une petite pause dans les nouvelles ouvertures en 2023, nous visons plus de 100 points de vente à l’horizon 2028, en remontant progressivement vers Paris et le nord de la France. Enfin, sur la rentabilité, 2023 a été notre meilleure année en termes de résultat net depuis la création de Zoomalia.

Quelles sont les perspectives pour l’année en cours ?
P-A. T. -
Nous franchirons sûrement le cap des 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, sauf catastrophe ou choc économique d’envergure. Nous tablons pour cette année sur 10 à 15% de croissance.

On imagine que passer d’un à 300 salariés et de zéro à 100 millions de CA en 15 ans ne se fait pas sans bouleversements… Quel regard portez-vous sur cette rapide évolution de la « startup » vers la grande société, notamment sur le plan des ressources humaines et de la culture d’entreprise ?
P-A. T. -
Beaucoup de choses ont effectivement changé en 15 ans, à commencer par moi ! J’étais encore jeune lorsque j’ai créé l’entreprise. J’aborde aujourd’hui beaucoup de sujets différemment… Pour les collaborateurs qui se plaisent dans de petites structures, il a aussi fallu s’adapter aux contraintes de l’acteur industriel que nous sommes devenus, en particulier en ce qui concerne les processus et la qualité. Le recrutement est devenu une problématique importante pour nous : nous allons encore embaucher 40 personnes cette année dans différents métiers, alors que s’est accentuée localement la concurrence entre entreprises pour attirer et fidéliser les talents. Concernant la culture d’entreprise, il est sûr que nous sommes largement sortis du cadre de départ, mais je dirais que nous sommes parvenus à conserver notre ADN de base autour de valeurs fortes et d’une ambiance conviviale. On nous fait souvent remarquer que nos salariés sont souriants et se plaisent dans leur environnement de travail. Je pense que c’est aussi lié à notre région, où la culture du bien-vivre est très ancrée. Mais nous insistons tout de même beaucoup sur la valeur travail…
 
Vous avez beaucoup investi ces dernières années, dans les magasins physiques et dans le doublement de votre surface de stockage à Saint-Geours. Quels sont vos autres projets pour les temps qui viennent ?
P-A. T. -
Trois axes de développement sont actuellement au cœur de notre stratégie. D’abord, nous travaillons depuis deux ans à l’évolution de notre programme de fidélité. Un nouveau programme verra bientôt le jour. Il sera très intéressant pour le client, puisque basé sur le développement de la communauté Zoomalia. Concrètement, il sera possible de glaner des points de fidélité en contribuant socialement à la plateforme via des avis client, des photos des produits reçus ou encore des réponses apportées aux questions d’autres utilisateurs. Ensuite, nous préparons une gamme de nouveaux services pour enrichir cet écosystème communautaire : nous communiquerons là-dessus dans les prochains mois. Enfin, nous avons déjà passé la seconde sur l’intelligence artificielle. Nous formons nos salariés sur le sujet et avons plusieurs projets très concrets dans les tuyaux. Nous considérons que l’IA représente aujourd’hui une révolution et une opportunité, comme l’arrivée du téléphone portable en son temps.
Concernant les investissements, nous espérons remplacer nos actuels préfabriqués abritant encore des bureaux par un bâtiment en dur, idéalement d’ici deux ou trois ans. Nous en sommes pour l’instant au stade des appels d’offres. Sur le plan purement opérationnel, pour terminer, nous venons d'adapter toute notre infrastructure à la livraison aux professionnels, que nous pouvons désormais satisfaire avec des prix compétitifs et une logistique dédiée qui est adaptée au domaine. C'est un segment d’activité que nous allons fortement développer dans les années qui viennent.

Un mot sur la poursuite de votre programme « 1 commande = 1 repas » au profit des refuges et associations de protection des animaux ?
P-A. T. -
L’an dernier, 1,1 million de repas ont été offerts à 136 associations. Depuis le lancement du programme en 2020, nous en avons distribué 4,5 millions. Alors que l’année 2023 a été marquée par une augmentation du nombre d’abandons, nous intensifions cet effort et avons déjà réalisé deux actions d'envergure en 2024 : en mars dans les Bouches-du-Rhône, où nous avons distribué 119.000 repas à 17 associations de protection des chats, puis en avril en Seine-Maritime, où 49.000 repas ont été offerts à 14 associations et refuges en collaboration avec l’association Solidarité-Peuple-Animal. Cette dernière opération est d'ailleurs la première d'un partenariat qui va nous permettre d'aider 60 associations et refuges inscrits sur la plateforme Solidarité-Peuple-Animal. Nous continuerons d'étendre notre aide dans la mesure du possible et invitons les acteurs de la protection animale à s'inscrire via notre site. L’objectif est de rendre l'accès aux dons aussi simple que possible, en particulier pour les petites structures, souvent gérées par des bénévoles dévoués qui œuvrent avec des moyens très limités.
 
Avec toute cette activité, vous reste-t-il un peu de temps pour câliner vos animaux de compagnie ?
P-A. T. -
Si vous saviez ! Malgré le travail que représente Zoomalia, je reste baigné dans un univers empli d'animaux. À la maison nous avons chien, chat, un bassin avec des carpes, poissons rouges, tortues et canards… Ma femme est aussi entrepreneuse et a créé une ferme pédagogique itinérante avec poneys, cochons d'Inde, lapins, poules, chèvres et divers animaux. C'est donc assez régulièrement que j'ai le droit à la maison à des petits canetons, poussins et autres bébés animaux qui viennent grandir près du radiateur et me piailler dans les oreilles !
 
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